VAL GARDENA, Italie (AFP) - Le premier cas de dopage à la nandrolone en Coupe du monde de ski alpin a été annoncé par l'intéressé, l'Autrichien Hans Knauss, vendredi à Val Gardena, le jour même où la Fédération internationale de ski (FIS) avait procédé aux premiers tests sanguins.

Le vice-champion du monde de slalom géant, âgé de 33 ans, a été contrôlé positif à l'issue de la descente de Lake Louise dont il avait pris la quatrième place, le 27 novembre.

Un des coureurs les plus sympathiques et talentueux du circuit, Knauss a juré son innocence. "Je n'ai jamais pris de produit dopant et je n'en prendrai jamais", a expliqué le skieur de Schladming, qui risque une suspension de deux ans.

En soutien de Knauss, Brigitte Auer, médecin du sport à l'Université d'Innsbruck, a souligné que le faible taux (4,2 ng/l contre les 2,5 autorisés) "prouvait qu'il n'y avait pas de volonté délibérée de dopage". Et Knauss a ajouté qu'il avait subi un test, mercredi à Vienne, qui s'était révélé négatif.

"Suppléments"

En révélant l'affaire, sans attendre la contre-expertise de l'échantillon B, Knauss a voulu également "chercher à comprendre. S'agit-il de suppléments alimentaires, d'un médicament prescrit pour des douleurs à ma mâchoire opérée deux fois, d'une production endogène?", s'est interrogé Knauss.

Jusqu'à présent, les cas positifs concernaient des stimulants utilisés - c'était la défense des accusés - pour soigner des refroidissements. Ainsi, le Britannique Alain Baxter, positif à la méthamphétamine, avait dû restituer sa médaille de bronze de slalom remportée aux Jeux d'hiver de Salt Lake City, en 2002.

La slalomeuse française Christelle Guignard avait été déchue de sa troisième place des Mondiaux-89 à Vail pour avoir pris de la coramine glucose.

Lauréat de sept épreuves en Coupe du monde et également vice-champion olympique de super-G en 1998, Knauss a décidé, dans l'attente du résultat de la contre-expertise, de renoncer aux prochaines épreuves.

Contrôles sanguins

Coïncidence, l'affaire Knauss a éclaté quelques heures après qu'une agence suédoise eut opéré, pour le compte de la FIS, aux premiers contrôles sanguins sur le grand cirque blanc.

Les quatre premiers du super-G de Val Gardena, dans l'ordre les Autrichiens Michael Walchhofer, Hermann Maier, Benjamin Raich et l'Américain Bode Miller, ainsi que deux coureurs tirés au sort, ont inauguré la pratique.

En début de saison, la FIS avait averti qu'elle allait intensifier les contrôles et pas seulement en ski de fond, la discipline la plus contrôlée des sports d'hiver.

En coopération avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), la FIS a étendu les analyses de sang à l'alpin et au saut à skis, jusqu'alors seulement soumises des analyses d'urine.

Ces tests doivent en particulier déceler les anabolisants mais aussi l'hormone de croissance humaine (HGH), dernière évolution mise au point par les sorciers du dopage.

Si le ski alpin, sport d'explosivité, semble à l'abri de l'EPO, "les autres produits permettent de renforcer la masse musculaire et donc la puissance", note un entraîneur. Et de rappeler la transformation physique "impressionnante" de certains skieurs, d'une saison à l'autre, ou sur plusieurs années.