CHAMBERY, France (AFP) - Edita Rumsas, l'épouse du coureur cycliste Raimondas Rumsas, soupçonnée d'aide au dopage et en détention provisoire depuis le 30 juillet, saura le 28 août si la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Chambéry (Alpes françaises) accède à sa demande de remise en liberté.

Mme Rumsas a été extraite mercredi de la maison d'arrêt de Bonneville
(Alpes françaises) pour être entendue à l'audience, qui s'est déroulée à huis clos et où elle a été assistée par un interprète français-italien.

L'accusation publique a requis le maintien en détention, selon une source judiciaire, mais les avocats de l'épouse du coureur lituanien, Jean-Marc Varaut, Alexandre Varaut et Véronique Coudray, se sont déclarés "confiants" à l'issue de l'audience.

Une première demande de remise en liberté sous contrôle judiciaire, déposée le 7 août à Bonneville, avait été rejetée le 13 par le juge des libertés. Les avocats avaient alors interjeté appel.

"Edita Rumsas s'est exprimée avec émotion", a déclaré Jean-Marc Varaut, en rappelant la proposition de sa cliente de s'installer dans un appartement à Bonneville, afin de pouvoir vivre avec ses enfants tout en restant en permanence à la disposition de la justice.

Me Varaut, qui n'a pas souhaité faire de commentaire supplémentaire sur le déroulement de l'audience, a cependant révélé avoir été informé que la commission rogatoire internationale, délivrée par le juge d'instruction de Bonneville chargé de l'affaire pour envoyer des enquêteurs entendre Raimondas Rumsas en Italie allait "être exécutée", et ce "de manière imminente".

Lors d'un contrôle le 28 juillet à Chamonix (Alpes françaises), des médicaments pouvant faire office de produits dopants avaient été trouvés dans la voiture de Mme Rumsas. Son mari, classé troisième à l'arrivée du Tour de France 2002, a refusé de revenir en France répondre aux questions des enquêteurs.

Tous les tests subis par le coureur depuis le début du Tour de France se sont révélés négatifs. Il a été contrôlé à deux reprises pendant la compétition, et s'est lui-même soumis à des analyses réalisées ces derniers jours à Cologne et à Stockholm, "dans des laboratoires sérieux et reconnus, agréés par le CIO (Comité international olympique)", selon Alexandre Varaut.

Le magazine l'Express à paraître jeudi publie une liste des médicaments saisis dans la voiture de la jeune femme, liste que la police judiciaire de Lyon n'a pas souhaité commenter.

Alexandre Varaut a fait valoir que seuls quatre des 21 produits cités étaient classés comme dopants, mais le magazine cite un professeur de biotechnologies qui explique comment les 17 autres peuvent être détournés de leur usage habituel en vue d'améliorer les performances des sportifs.

Mardi, une attachée d'ambassade lituanienne a rencontré Edita Rumsas à la maison d'arrêt de Bonneville. "Les conditions sont bonnes", avait-elle commenté après sa visite, "mais elle a vraiment besoin de voir ses enfants".

Le maintien en prison de la jeune femme, mère de trois enfants, a suscité une vive émotion en Lituanie.