SEOGWIPO, Corée du Sud (AFP) - "Le tandem Voeller-Skibbe est une aubaine pour le soccer allemand", ne cesse d'affirmer le président de la Fédération allemande (DFB), Gerhard Mayer-Vorfelder, confirmé par la qualification de l'Allemagne pour les quarts de finale de la Coupe du monde.

Mais si le sélectionneur Rudi Voeller, 46 ans, champion du monde 1990 et dépourvu de licence d'entraîneur, est largement connu, Michael Skibbe, 36 ans, officiellement entraîneur de l'équipe nationale et coordinateur de la DFB pour les jeunes recrues, évolue dans son ombre.

"C'est quelqu'un d'une très grande expérience. Il est le parfait complément de Rudi Voeller", dit Jens Jeremies parlant de Skibbe, dont la carrière de joueur de soccer professionnel a brutalement pris fin à Schalke 04 à l'âge de 20 ans à la suite d'une série de blessures à un genou.

"J'aurais voulu rester professionnel bien plus longtemps", regrette-t-il encore maintenant en marge du Mondial à Seogwipo, où l'équipe d'Allemagne, triple champion du monde, a installé son camp de base en Corée du Sud.

Originaire de Gelsenkirchen, dans le bassin industriel de la Ruhr, Skibbe a commencé à jouer à l'âge de 10 ans à Wattenscheid pour rejoindre en 1983 Schalke 04, où il a disputé 14 matches de championnat et marqué un but.

Entraîneur des juniors de Schalke, Skibbe rejoint le Borussia Dortmund, l'équipe rivale de la Ruhr, où il entraîne d'abord les juniors avant de diriger à partir de 1998 l'équipe de Bundesliga, poste qu'il doit quitter en février 200O en raison de résultats insatisfaisants.

"Conception identique"

"Un jour, j'ai reçu un coup de téléphone de Rudi Voeller qui cherchait un partenaire", raconte Michael Skibbe. "Nous nous sommes rencontrés à trois ou quatre reprises et avons discuté certaines choses", a ajouté Skibbe.

"Nous avons une conception quasiment identique comment jouer au soccer", explique Skibbe. "Ma tâche est de préparer des schémas tactiques et les entraînements. Composer l'équipe et en parler avec les joueurs ainsi que les relations publiques, c'est lui", précise-t-il.

"Nous n'avons pas de divergences d'opinion", souligne Skibbe, marié et père de deux filles. "S'il avait une autre opinion, c'est lui qui aurait le dernier mot, et je soutiendrais sa décision". Et d'ajouter: "ce n'est jamais arrivé".

"On a l'impression que l'un parle le langage de l'autre", constate pour sa part le gardien et capitaine de la Mannschaft, Oliver Kahn.

Michael Skibbe, qui a prolongé comme Rudi Voeller son contrat jusqu'à la Coupe du monde 2006 en Allemagne, "exclut" formellement de prendre un jour la succession de l'actuel sélectionneur. Tout comme il ne travaillerait "jamais avec un autre sélectionneur".

Michael Skibbe est quelqu'un qui positive les choses et se décrit lui-même comme une personne "équilibrée".

A la question en suspens: "Si Voeller ne vous avait pas...", il enchaîne modeste: "il aurait quelqu'un d'autre".