SAINT-MORITZ (AFP) - 24 heures après le triomphe de sa soeur Janica, Ivica a à nouveau fait parler le talent de la tribu croate des Kostelic en s'imposant dans le slalom masculin, ultime épreuve des Championnats du monde de ski alpin, dimanche à Saint-Moritz.

En tête à l'issue de la première manche, Kostelic s'est imposé malgré un second parcours mouvementé. En 1 min, 40 sec, 66/100, il devance le surprenant Suisse Silvan Zurbriggen (à 33/100) et l'Italien Giorgio Rocca (à 36/100).

"C'est un rêve, s'enthousiasmait Kostelic, leader de la Coupe du monde de slalom. Une des plus grandes journées de ma vie. J'ai beaucoup risqué. J'ai skié à la limite. Aujourd'hui, il a fallu se battre jusqu'au bout".

Grand favori au regard de ses trois victoires dans la discipline cette saison, Ivica a tenu son rang, contrairement à l'an dernier où il était sorti du slalom olympique à Deer Valley.

A peine la ligne d'arrivée franchie, le jeune homme de 23 ans tombait dans les bras de sa soeur cadette dont la victoire en slalom, samedi, l'a dit-il motivé pour aller chercher le premier titre de sa carrière dans un grand événement.

Vainqueur attendu, Kostelic a en revanche un surprenant dauphin. A 21 ans, Zurbriggen, cousin lointain de Pirmin, est la révélation des Championnats du monde. Cinquième du combiné, il offre une quatrième médaille à la Suisse alors que le meilleur résultat de sa jeune carrière restait une 7e place à Kitzbuehel.

"Avant la première manche, j'avais dit à Silvan qu'il gagnerait devant moi et il m'a répondu que je gagnerai devant lui", racontait Kostelic.

Le troisième occupant de ce dernier podium de la quinzaine est au contraire un habitué des places d'honneur. A 27 ans, l'Italien Giorgio Rocca, l'un des outsiders du slalom au regard de sa victoire cette saison à Wengen, s'offre une belle revanche. A Vail, il avait échoué d'un rien au pied du podium.

Dimanche, en se voyant à 3/100 de Zurbriggen alors que de nombreux "clients" restaient à venir, l'Italien a bien cru que la malédiction allait se reproduire.

Mais les deux candidats autrichiens susceptibles de le menacer ont subi la loi des pièges de la piste: respectivement deuxième et troisième de la première manche, Benjamin Raich et Manfred Pranger échouent aux quatrième et cinquième places.

Derrière eux, s'aligne une belle brochette de favoris: l'Américain Bode Miller, 6e, a compromis ses chances en perdant un bâton dans la première manche et le Finlandais Kalle Palander, 7e, a échoué à rééditer ses exploits récents de Kitzbuehel et Schladming.

Le Norvégien Hans Peter Buraas, champion olympique en 1998, a lui perdu toute chance en enfourchant dans le bas de la seconde manche.

Les quatre mercenaires susceptibles de sauver l'honneur d'une équipe de France bredouille de médaille ont failli dans leur mission. Contre toute attente, c'est le bizuth Kevin Page (14e) qui a réalisé le meilleur résultat.

Comme Sébastien Amiez (30e) et Pierrick Bourgeat (17e), le champion olympique Jean-Pierre Vidal a compromis ses chances dès la première manche. "Je me suis trompé de rythme et ça coûte cher", jugeait "JP", exclu du second tracé.