Pour la première fois depuis Pierre Harvey dans les années 1980, au moins un Canadien sera prétendant au podium olympique aux épreuves de ski de fond. En février prochain, à Sotchi, Alex Harvey sera du nombre et contrairement à son père, et pourra compter sur des coéquipiers qui figurent également parmi l’élite mondiale.

Mais avant le grand-rendez-vous de février prochain, Harvey et l’équipe canadienne entameront leur saison du circuit de la Coupe du monde vendredi, à Ruka, en Finlande.

Alex Harvey excelle sur toutes les distances, peu importe le style. Cela ne l’a pas empêché d’adopter une nouvelle approche à son entraînement estival qui a été développée par son entraîneur de longue date, Louis Bouchard. Celui-ci a jugé que son protégé avait désormais la maturité physique pour passer à une nouvelle étape. Contrairement aux années passées, l’entraînement du fondeur a été axé plus spécifiquement sur le développement de la puissance.

« C’est le premier été au gymnase où je pouvais mettre des charges plus élevées. Avant, je faisais de la musculation surtout pour prévenir les blessures et stabiliser les muscles du haut du corps », précise celui qui mentionne qu’il ne devait pas sauter d’étapes en matière de musculation. « À chaque entraînement, je pouvais augmenter les charges. Je n’ai pas vu de différence en ski à roulettes, sauf que j’en ai vu une fois sur la neige. »

Plus confiant

Alex Harvey en a souvent fait mention. Il veut obtenir des résultats plus constants en Coupe du monde. « Je pense que ma nouvelle approche va m’aider. Si je connais une journée où mon VO2 max est moins bon, ma force musculaire pourra faire la différence. »

Si la constance reste à travailler, il y a aspect un où Harvey excelle : être au meilleur de ses capacités au jour J. L’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges pense notamment à sa médaille de bronze remportée au sprint classique des derniers Championnats du monde, seulement trois semaines après une chute qui lui avait laissé des douleurs à une épaule. Un épisode qui l’a rendu encore plus confiant en ses moyens.

« Malgré les blessures et les pépins, surtout l’an passé, j’ai toujours pu arriver avec ma meilleure forme au moment opportun. Depuis que je suis jeune, cela a toujours été ma force. Et c’était la même chose lorsque j’étais chez les juniors. J’étais sur le podium aux Championnats du monde, mais je n’étais pas dans les trois premiers aux courses de la Coupe Canada en début de saison. Je travaille avec Louis (Bouchard) depuis 7-8 ans et avec toutes les expérimentations que nous avons faites, nous savons ce qui fonctionne. »

L’expérience olympique déjà en poche

L’athlète âgé de 25 ans arrivera à Sotchi avec l’objectif clair de monter sur au moins un podium. Plus fort de quatre années d’expérience internationale, dont deux médailles aux Championnats du monde, le fondeur sent qu’il a les moyens de ses ambitions. Il sait aussi que le regard des autres a changé sur lui et ses coéquipiers.

« (En 2010), l’équipe canadienne était plus une équipe d’outsiders. En 2011, Devon et moi avons été champions du monde. En 2012, Devon a fini deuxième au classement cumulatif de la Coupe du monde et Len Valjas et moi sommes montés sur le podium. L’an dernier j’ai gagné une médaille individuelle aux mondiaux. Nous sommes donc rendus à une autre étape, soit celle d’être des prétendants au podium. C’est la différence. »

Le Québécois annonce d’ores et déjà qu’il sera au Tour de ski à la fin décembre, contrairement à plusieurs autres, dont les fondeurs russes et le Suédois Marcus Hellner, qui ont déjà déclaré forfait afin de se concentrer sur les Jeux. « C’est un bon bloc d’intensité et ceux qui ne font pas le Tour, je pense que c’est une erreur, alors tant mieux pour nous », croit Harvey, qui voit en sa participation au Tour une bonne rampe de lancement pour les Jeux, même s’il ne prévoit pas compléter l’épreuve.

Dasha Gaïazova se concentre sur le sprint

Au fil des ans, Dasha Gaïazova savait qu’elle avait une préférence pour les épreuves de sprint, particulièrement celles en style classique. Il y a un peu plus de deux ans, la Québécoise d’adoption a commencé à se spécialiser pour ce type d’épreuve et les bons résultats ont commencé à se faire voir. À titre d’exemple, son meilleur résultat individuel l’an dernier a été une quatrième place au sprint classique de la Coupe du monde de Liberec, en République tchèque.

Quelques semaines plus tard, elle faisait équipe avec Perianne Jones pour terminer troisième au sprint libre par équipe à la Coupe du monde présentée sur le parcours des Jeux de Sotchi. « Ce sera le même parcours aux Jeux et nous devrions à nouveau faire équipe. Nous aimons le parcours et nous nous sentons bien en ce début de saison. J’ai vu ma progression l’an dernier et mon plan a été le même à Québec cet été. Maintenant, j’ai hâte d’aller faire des courses! »

À l’image d’Alex Harvey, Dasha Gaïazova a elle aussi davantage mis l’emphase sur la puissance à l’entraînement. « L’an dernier, c’était une année expérimentale où j’ai axé l’entraînement sur le sprint. Ça s’est super bien passé, alors je poursuis cette année en faisant quelques petits ajustements », soutient celle qui se réjouit de savoir que le sprint par équipe olympique sera disputé en style classique

« Si j’avais le choix, je ferais seulement des courses de Coupe du monde en style classique! »

L’athlète de 29 ans compte bien participer au Tour de ski, à tout le moins pour les quatre premières étapes.