Le week-end dernier, j’ai eu le privilège d’accompagner le Rocket de Laval dans un voyage intense de trois matchs en trois jours. J’ai d’ailleurs très hâte de vous présenter la série de reportages sur ce voyage, au début du mois de novembre.

Le premier arrêt sur l’itinéraire de voyage du Rocket était la ville de Wilkes-Barre, en Pennsylvanie, domicile des Penguins et d’un ancien joueur de soutien du Canadien, Tom Kostopoulos.

Maintenant âgé de 38 ans, Kostopoulos est en voie de terminer sa carrière professionnelle au même endroit où elle a commencé, en 1999. Totalisant 630 matchs dans la Ligue nationale, l’attaquant ontarien a évolué à temps plein avec les Penguins au cours des cinq dernières saisons. Il a appris à apprécier son rôle avec cette formation.

« Il y a quelques années, quand j’ai vu que les portes de la LNH se refermaient pour moi, celle des Penguins de Wilkes-Barre s’est ouverte. J’ai l’occasion d’avoir du temps de jeu de qualité et de travailler avec de jeunes joueurs qui peuvent faire une différence avec le grand club, par la suite. »

Depuis son retour à Wilkes-Barre, Kostopoulos a effectivement eu l’occasion de patiner aux côtés de joueurs qui sont devenus des membres importants des Penguins, à Pittsburgh. Des joueurs comme Conor Sheary, Bryan Rust, Tom Kuhnackl, Matt Murray et Jake Guentzel.

Le 16 janvier 2017, Kostopoulos était le compagnon de trio de Guentzel lorsque ce dernier a été rappelé par le grand club. Rappelons ce qui est survenu ensuite... Guentzel a amassé 29 points en 35 matchs de saison régulière, avant d’enchaîner le tout avec une performance exemplaire lors des séries éliminatoires. Le jeune homme a obtenu 21 points en 25 matchs de séries, dont 13 buts. Cette production de buts a placé Guentzel au premier rang des marqueurs en séries, avec une priorité de trois buts sur son coéquipier, Evgeni Malkin. Ce n’est pas rien ! Et disons que Kostopoulos se régalait de voir à quel point son jeune coéquipier avait eu un impact immédiat au sein du grand club!

« C’était tout simplement incroyable de le voir mener l’équipe au chapitre des buts. L’organisation a fait de l’excellent travail au repêchage et dans le développement de ses jeunes joueurs. Ils ont vraiment trouvé la bonne recette. »

Kostopoulos ajoute que l’organisation des Penguins dans la LNH reconnaît le travail effectué au sein de son club de la Ligue américaine.

« Lors de leurs conquêtes de la Coupe Stanley, ils nous ont fait sentir que nous en faisions partie, d’une certaine façon. Nous sentons vraiment que nous avons aidé plusieurs joueurs à gravir l’échelon supérieur. La majorité de ces joueurs ont le talent et la vitesse pour évoluer dans la LNH. Ce qui fait la différence, ce sont les détails dans certains aspects de leur jeu, comme le travail en territoire défensif. Une fois ces détails maîtrisés, ils étaient prêts à faire le saut. »

Un attachement éternel au Canadien

Le passage de Tom Kostopoulos avec le Canadien a été plutôt bref. Sur papier, il se résume à deux saisons, soit entre 2007 et 2009.  S’il admet qu’il a un peu perdu son français (il essaie quand même de pratiquer avec ses filles) il demeure attaché au Canadien.

La principale raison? Son fils Luc est né à Montréal et il est encore à ce jour un partisan du Canadien. Kostopoulos m’a d’ailleurs précisé que le nom s’écrit Luc et non Luke, justement parce qu’il était important de garder cette touche francophone dans le nom de son fils, pour se rappeler d’où il vient.Yann Danis et Tom Kostopoulos

Malgré le début de saison en dents de scie à Montréal, le jeune Luc demeure confiant !

« Il va bien! dit Kostopoulos en rigolant. La famille aime beaucoup le hockey et une partie de nous encouragera toujours le Canadien! »

Le vétéran n’oubliera jamais ses deux saisons à Montréal.

« Nous avons participé aux séries éliminatoires lors de mes deux saisons avec le Canadien. Au premier tour, en 2008, quand nous avons éliminé les Bruins de Boston en 7 matchs, les partisans célébraient comme si nous venions de remporter la Coupe Stanley! Je me rappelle qu’il y avait eu des émeutes à l’extérieur. C’était incroyable! »

Kostopoulos croit également que l’atmosphère au Centre Bell est incroyable.

« Tous les matchs se déroulaient dans une ambiance de séries. Tous les amateurs de hockey devraient avoir l’opportunité d’assister à un match au Centre Bell, pour le vivre. »

De bons mots pour le Québec

Le 13 janvier prochain, Kostopoulos et les Penguins seront de passage à la Place Bell, pour affronter le Rocket.

Il se réjouit de voir que la Ligue américaine a ouvert ses portes à un club du Québec.

« Nous sommes excités de leur rendre visite. Je suis convaincu que l’atmosphère sera excellente. »

Kostopoulos termine avec une citation qui devrait lui permettre de se faire des amis un peu partout dans la Belle Province.

« Il devrait y avoir plus de formations dans la province, mais aussi une équipe de la LNH à Québec. Les gens sont passionnés. »

À 38 ans, Kostopoulos ne se projette pas trop vers l’avenir en ce qui concerne sa carrière de hockeyeur. Il évalue le tout une saison à la fois et à court terme, il souhaite aider son équipe à remporter la Coupe Calder, remis à l’équipe championne dans la ligue américaine.

À ce jour, Kostopoulos a disputé 1327 matchs professionnels en saison régulière, dont seulement 145 dans l’uniforme du Canadien. Mais force est de constater qu’il est à jamais reconnaissant de ce que la ville de Montréal lui a apporté, sur la patinoire, mais aussi dans sa vie personnelle.