MONTRÉAL – Le Rocket de Laval a entamé son existence avec deux victoires et les dirigeants du Canadien pourront épier de nouveau les joueurs du club-école ce week-end pour déterminer si certains méritent un rappel.

 

Les protégés de Sylvain Lefebvre recevront la visite des Devils de Binghamton pour deux rencontres, vendredi soir et samedi après-midi (RDS2 à 15h). Il s’agira d’une autre évaluation intéressante pour eux surtout depuis que le nom de Mark Streit a été soumis au ballottage.

 

Les défenseurs du Rocket ont appris cette décision de l’état-major du CH à la fin de leur entraînement matinal. Bien sûr, ce geste rime avec le retour à l’action de David Schlemko, mais ça démontre que les dirigeants sentaient le besoin d’agir.

 

Avec un contrat en poche, Jakub Jerabek se hisse au sommet parmi les candidats qui pourraient effectuer le voyage – en métro ou non – vers Montréal dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Tout dépendra de la rapidité de son adaptation, mais il n’était pas déboussolé pour sa première partie dans la Ligue américaine.

 

« Il n’a pas eu l’air perdu sur la patinoire, c’est facile de voir qu’il a joué du hockey à un bon niveau. Plus ça va aller, plus il va se sentir à l’aise. Il a réussi de bonnes passes, des sorties de zone efficaces et des beaux jeux comme celui sur le premier but de Peter Holland », a constaté Lefebvre.

 

À court terme, les entraîneurs croient que la priorité est de reproduire plusieurs fois les situations de match avec lui.

 

« C’est de la répétition pour aller chercher des rondelles dans les coins de patinoire ou compléter les sorties de zone. Le hockey, c’est de la répétition, il faut être efficace dans ce fonctionnement et bien comprendre les systèmes de jeu. Quand il a la tête haute, avec sa vision et son talent de passeur, il met la rondelle sur la palette », a raconté Lefebvre.

 

Même s’il ne peut pas l’exprimer aussi précisément qu’il le souhaiterait en anglais pour le moment, Jerabek a confirmé qu’il se sentait à l’aise dans son nouvel environnement. Il s’assure de regarder toutes les parties du Tricolore et il croit que son adaptation au hockey nord-américain se rapproche de l'étape de la finition. 

 

« Je me sens plus prêt et je me suis mieux adapté », a noté Jerabek qui sait mieux comment gérer les situations de matchs.  

 

Jeudi matin, le Tchèque de 26 ans a pratiqué abondamment le travail sur les unités spéciales.

 

Du côté offensif, le Rocket a été en mesure de produire neuf buts en deux duels. Ceci dit, aucun joueur n’a récolté plus de deux points. Depuis le début de la semaine, Lefebvre a retrouvé l’attaquant Daniel Carr qui avait quitté l’équipe pour des raisons personnelles justifiées.

 

« C’est bien de revenir, notre équipe possède beaucoup de talent et des personnes agréables à côtoyer », a confié Carr.

 

Même s’il apprécie le contexte à Laval, l’ailier de 25 ans est déterminé à retourner dans la LNH où il a joué 56 parties.

 

« J’ai été un peu coupable l’an dernier de m’être apitoyé sur mon sort après avoir été rétrogradé. Ton ennemi numéro un, c’est souvent ta propre personne. Je dois être prêt au boulot tous les jours, faire les choses de la bonne manière et jouer de la façon qui me permet d’avoir du succès. Je dois en quelque sorte retrouver l’état d’esprit que j'avais au moment de faire le saut dans les rangs professionnels », a raconté Carr qui a été sévère à son endroit si l’on se fie au son de cloche de Lefebvre.

 

« Je sais qu’il va se présenter pour chaque présence et chaque match. C’est un compétiteur qui joue de la manière chaque soir. Je ne suis pas inquiet dans son cas. Mentalement, des choses peuvent déranger à l’occasion, mais je sais qu’il aura les idées à la bonne place quand ce sera le temps de jouer. Il est capable de nous donner de l'attaque et jouer sur les unités spéciales. Son lancer et son travail autour du filet font partie de ses forces. Il veut la rondelle dans des situations importantes », a détaillé son entraîneur.

 

Carr aurait pu exiger un plus long congé, mais il tenait à reprendre son poste.

 

« C’est un professionnel et il voulait revenir assez rapidement. Il ne voulait pas rester trop longtemps à l’écart. C’est son métier de jouer au hockey, c’est un professionnel et on le voit à tous les niveaux », a expliqué Lefebvre sur celui que le Canadien a soumis au ballottage le 30 septembre.

 

Carr et Jerabek veulent aider le Rocket à s’imposer en 2017-2018. Cependant, comme le veut la réalité de la Ligue américaine, ils ont hâte d’aller démontrer leurs aptitudes dans la LNH. Ce sentiment est partagé par plusieurs de leurs coéquipiers comme Nicolas Deslauriers, Éric Gélinas, Michael McCarron et Nikita Scherbak. Ce sera toujours particulier d’entendre, aux quatre coins d’un vestiaire, des athlètes prononcer des phrases comme « Mon but n’est pas d’être ici », « C’est certain que je ne veux pas rester ici », « J’aime bien les gars dans l’équipe, mais c’est dans la LNH que je veux être ».

 

« C’est étrange pour les gens qui ne baignent pas là-dedans, mais c’est normal pour nous, c’est la réalité. J’ai joué à ce niveau (près de 200 matchs). Ce n’est pas celui dans lequel tu veux jouer. Mais l’idée est parfois de faire un pas de recul pour mieux se préparer et devenir un meilleur joueur. Ils doivent parfaire leur jeu », a réagi Lefebvre sur cet enjeu.  

 

« Le sentiment d'appartenance est quand même présent. On essaie de développer l’esprit d’équipe avec des activités et les joueurs passent pas mal de temps ensemble », a-t-il ajouté.

 

En attendant d’améliorer leur sort, les joueurs peuvent bénéficier des installations impeccables de la Place Bell. L’organisation du Rocket souhaite que ce domicile devienne une forteresse. Les résultats ont été probants la semaine dernière, mais l’indiscipline a failli coûter cher avec 14 punitions en deux matchs.

 

« Ce qui m’a dérangé, ce sont les coups donnés pour répliquer. Tu joues avec le feu quand tu écopes de trop de punitions. Au moins, notre équipe est revenue de l’arrière (de 0-2 à 6-2 dans le 2e match), ça démontre du caractère. Quand une punition survient, il faut que les autres joueurs soient là pour réparer cette erreur, c’est comme ça que ça fonctionne dans une équipe », a conclu Lefebvre.