LONDRES (AP) - Le skieur britannique Alain Baxter, convaincu de dopage, va devoir rendre sa médaille de bronze obtenue dans le slalom des Jeux olympiques de Salt Lake City. Le Comité international olympique (CIO) a annoncé jeudi que Baxter, contrôlé positif à la methamphetamine pendant les Jeux, avait enfreint les règlements antidopage, et qu'il devait donc rendre sa médaille. Le comité exécutif du CIO a précisé que Baxter était disqualifié des Jeux olympiques de Salt Lake City.

A Salt Lake, deux athlètes avant lui, l'Espagnol Johann Muehlegg et la Russe Larissa Lazutina, tous deux engagés dans des épreuves de ski de fond et contrôlés positifs à une substance proche de l'EPO, avaient déjà dû rendre leurs médailles

Le CIO a souligné que c'était maintenant à la Fédération internationale de ski de prendre une éventuelle sanction contre le skieur, qui pourrait être suspendu deux ans.

Le CIO a également disqualifié Vasily Pankov, un joueur de hockey bélarusse contrôlé positif à la nandrolone, un stéroide interdit. Le médecin de l'équipe bélarusse, Evgeni Lositski, ne pourra pas participer aux deux prochaines éditions des Jeux.

Cinq cas de dopage ont donc été enregistrés à Salt Lake, un record dans l'histoire des Jeux olympiques d'hiver.

Baxter, le premier skieur britannique médaillé aux Jeux olympiques, a été contrôlé positif à la methamphetamine après sa surprenante troisième place dans le slalom des Jeux disputé le 23 février.

L'Autrichien Benjamin Raich, quatrième de la course, obtiendra donc finalement la médaille de bronze. Le CIO a indiqué que le Comité olympique britannique devait rendre la médaille de son athlète le 31 mars dernier délai.

Baxter, âgé de 28 ans, a toujours clamé son innocence, expliquant qu'il n'avait jamais pris de substance dopante en son âme et conscience. Selon lui, son contrôle positif s'explique par la prise du médicament Vicks par vaporisateur nasal destiné à soigner un mal de tête avant la course.

Vendu aux Etats-Unis, ce produit contient de la levamfetamine, alors que la version britannique n'en contient pas. La methamphetamine, connu plus communément sous le nom de "speed", est un stimulant très puissant.

Mais les règlements du CIO prévoient que tout athlète dopé, même s'il n'a pas triché délibérément, soit automatiquement disqualifié.

Le CIO a estimé qu'il n'avait pas à prendre en compte d'éventuelles circonstances atténuantes, que la Fédération internationale de ski examinera avant de sanctionner Baxter.

Le hockeyeur Pankov a été contrôlé positif après la défaite du Bélarus face à la Russie (7-2) dans le match pour la troisième place du tournoi olympique. Sa disqualification n'entraîne aucune modification des résultats de la compétition. Pankov pourrait lui aussi être suspendu deux ans.

Le CIO se penche désormais sur les résultats de l'équipe autrichienne de ski de fond après la découverte de matériel de transfusion sanguine dans un appartement utilisé par les athlètes pendant les Jeux.

A Salt Lake, trois fondeurs, Muehlegg, Lazutina et Olga Danilova, ont été contrôlés positifs à la darbepoetin alpha, une substance proche de l'EPO.

Muehlegg a dû rendre sa médaille d'or du 50km, l'une des trois qu'il a gagnées à Salt Lake. Lazutina a perdu son titre du 30km et Danilova a été disqualifiée sur la même distance. Les trois athlètes ont été autorisés à conserver les médailles gagnées avant leur contrôle positif.

Muehlegg, Lazutina et Danilova ont décidé de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne. Dans le même temps, la Norvège et le Canada ont fait appel au TAS pour qu'ils rendent aussi les médailles gagnées avant leurs contrôles positifs.

Le comité olympique britannique (BOA) a exprimé sa déception à l'annonce de la disqualification de Baxter.

"Le BOA est très déçu par la décision du CIO", a déclaré le président du comité olympique britannique, Craig Reedie, également membre du CIO. "Le BOA est convaincu qu'en aucun cas Alain peut être décrit comme un tricheur. Nous pensons que l'offense est modeste et que la punition est sévère."

Le skieur a indiqué qu'il allait consulter ses avocats et peut-être faire appel.

"C'étaient les deux plus beaux jours de ma vie", a-t-il déclaré. "Puis j'ai vécu les trois semaines les plus longues et les pires de ma vie. Beaucoup de gens commencent à comprendre que (la methamphetamine) n'est pas un produit dopant. Je suis tout à fait d'accord avec les contrôles antidopage, on ne peut pas tricher dans le sport. Mais on doit déterminer quel produit est dopant et quel autre ne l'est pas."