Ce que j'ai le plus apprécié dans le match de jeudi contre les Tiger-Cats de Hamilton, c'est qu'il semblait y avoir une belle complicité entre toutes les unités chez les Alouettes.

L'attaque a marqué des points tôt dans la rencontre, ce qui permet alors à la défensive de jouer de façon beaucoup plus détendue et de ne pas avoir peur de donner des points à l'adversaire. La défensive a forcé les Tiger-Cats à commettre des revirements, permettant ainsi à l'attaque de profiter d'un excellent positionnement sur le terrain. Damon Duval a aussi été brillant sur les bottés de dégagement en refoulant l'autre équipe profondément dans son territoire à de nombreuses occasions. Bref, il y avait une belle symbiose entre tout le monde. C'était particulièrement agréable à regarder.

C'est plaisant, car les 25 jours qu'auront duré le camp d'entraînement ont été très durs. C'était beaucoup plus difficile aux plans physique et mental que par les années passées. Les entraînements étaient plus intenses, tandis que les séances de visionnement étaient plus longues. Les joueurs n'ont vraiment pas eu beaucoup de moments libres. La victoire de jeudi est simplement venue récompenser les efforts de tout le monde.

Des points positifs à la tonne

Le receveur de passes québécois Danny Desriveaux m'a impressionné après avoir été solidement frappé sur le tout premier jeu de la partie. Même s'il a été sonné, il est revenu dans le match, le terminant avec six attrapés. Il ne faut pas oublier qu'il remplace un certain Ben Cahoon et qu'il de très grands souliers à remplir. Ce que j'ai le plus aimé, c'est que Desriveaux a joué de la même façon que Cahoon. Il a été très tough. D'une certaine façon, il a imité le maître! Je n'ai vraiment pas été surpris de sa prestation puisqu'il a tellement connu un bon camp d'entraînement.

Le porteur de ballon Avon Cobourne a quant à lui causé une belle surprise. Tout le monde le savait excellent sur les unités spéciales et il a saisi sa chance à la position de demi. Il a excellé tant sur les jeux au sol que sur les jeux par la passe. Cobourne a aussi très bien fait dans le rôle de bloqueur.

Il ne faut également pas passer sous silence le travail d'Anthony Calvillo. Il faut se rappeler que sa première rencontre la saison dernière avait été plutôt laborieuse, alors qu'il s'était fait intercepter à trois reprises. Et comme sa préparation de l'an dernier ressemblait étrangement à celle de cette année, il était possible de croire que les choses se dérouleraient de la même façon.

Le scénario a toutefois été complètement différent. Calvillo prenait les bonnes décisions et semblait vraiment à l'aise. Il s'est même permis d'échapper à la pression comme le font les quarts les plus mobiles! De plus, il a gagné des premiers jeux avec des courses. Mais comme rien n'est parfait, certaines passes dans les zones profondes de Calvillo manquaient cruellement de force, forçant son receveur à appliquer les freins et surtout permettant au demi défensif de revenir dans le jeu.

Finalement, Duval est revenu en force après sa contre-performance de la semaine dernière lors d'un match préparatoire. Il a réussi ses quatre tentatives de placement en plus d'exceller sur les bottés dégagement comme je l'ai mentionné précédemment.

Une attaque diversifiée

Toujours du côté des points positifs, l'entraîneur-chef Marc Trestman n'a pas hésité à faire confiance à tout le monde. Huit joueurs différents ont capté des passes, tandis qu'il y en a trois qui ont porté le ballon. Trestman a également attaqué les trois zones (courte, intermédiaire et profonde), envoyant ainsi une quantité phénoménale d'information à la défensive adverse, qui en a eu plein les bras tout au long de la rencontre.

L'attaque a inscrit 16 points en première demie et 17 autres en deuxième, ce qui est très encourageant. À combien de reprises l'an dernier l'attaque des Alouettes a-t-elle été blanchie en deuxième demie?

Le travail de Trestman, qui appelle les jeux, m'a beaucoup plus. Il a vraiment développé cet art pendant toutes ses années passées dans la Ligue nationale de football. Ce n'est pas tant que son livre de jeux est plus épais que celui des autres. C'est que Trestman semble avoir le flair pour toujours appeler les jeux au bon moment.

J'aime également ce qu'il dégage. Les hauts ne sont jamais trop hauts et les bas ne sont jamais trop bas. Il inspire la confiance et l'assurance. C'est évident qu'il ne faut pas partir en peur à la suite de cette victoire contre les Tiger-Cats, mais les Alouettes ont fait ce qu'ils avaient à faire : se sauver avec les deux points de la victoire.

Et ce qu'il y a de plus merveilleux dans tout cela, c'est qu'il y aura un prochain test très rapidement. Nul doute que les Blue Bombers de Winnipeg sont déjà en train d'étudier les premières bandes vidéo des « nouveaux » Alouettes.

*Propos recueillis par Francis Paquin