MONTRÉAL - Par Francis Paquin - Les Alouettes ont prouvé hors de tout doute que leur faux pas de la semaine dernière à Edmonton n'était qu'une simple erreur de parcours en réussissant le premier jeu blanc de l'équipe en près de 33 ans.

Menés par Anwar Stewart et Jermaine McElveen, les Montréalais ont limité les Argonauts de Toronto à de maigres gains de 126 verges et l'ont emporté 25-0, vendredi soir au Stade Percival-Molson.

Il s'agit du huitième jeu blanc de l'histoire du club, mais du premier depuis le 6 septembre 1976. Les Alouettes avaient alors blanchi ces mêmes Argonauts 28-0 au Stade olympique.

« Je ne me rappelle même pas si j'ai déjà obtenu un blanchissage », a lancé l'entraîneur-chef Marc Trestman, qui a pris soin de souligner le travail accompli par tous ses entraîneurs de l'unité défensive. « Nous avons fait face à beaucoup d'adversité la semaine dernière et nous avons répondu en jouant pendant 60 minutes. »

« C'est difficile de ne pas être satisfait », a reconnu le maraudeur québécois Matthieu Proulx, qui a réussi une interception. « Nous avons été très agressifs et jamais laissé le temps de penser à Kerry Joseph. »

Les Alouettes ont en effet été plutôt rudes à l'endroit du quart partant des Argonauts, qui n'a complété que sept de ses 14 tentatives de passes pour des gains de 61 verges. Joseph a également été victime de cinq sacs - deux gracieuseté de Stewart - avant de céder sa place à Cody Pickett au début du quatrième quart. L'ancien des 49ers de San Francisco s'est toutefois abruptement fait souhaiter la bienvenue par McElveen, qui a récolté ses deuxième et troisième sacs du match à ses dépens.

Pickett a toutefois bien failli inscrire les Argonauts une première fois à la marque à la fin du quatrième quart en amenant les siens à la ligne de six des Alouettes, mais il n'a jamais été en mesure de franchir les trois verges qui le séparaient de la zone des buts sur un troisième essai.

Cahoon atteint le plateau de 12 000 verges

Comme cela a été si souvent le cas depuis le début de la saison, le brio de l'unité défensive a relégué aux oubliettes les ratés de l'attaque, qui n'a marqué qu'un timide point au premier quart grâce à un simple à la suite d'un botté de dégagement de Duval.

Anthony Calvillo et ses ouailles ont connu leurs premiers vrais bons moments au tout début du deuxième quart, mais Duval a finalement gâché tout le travail des siens en ratant une tentative de placement de 25 verges qui semblait pourtant dans la poche.

Cela n'a cependant été que partie remise pour Calvillo - qui a complété 35 de ses 43 tentatives de passes pour des gains de 390 verges - puisqu'en compagnie de son complice de toujours Ben Cahoon, il a permis aux Alouettes d'inscrire deux touchés avant la fin de la demie en amenant l'équipe à deux reprises à la ligne d'une verge des Argonauts.

Avon Cobourne a d'abord pénétré dans la zone des buts après une course en puissance d'une verge - exploit qu'il répètera au quatrième quart -, puis le plaqueur défensif Eric Wilson a capté une passe de touché d'une verge d'Adrian McPherson pour donner les devants 16-0 aux Alouettes.

« Nous sommes habitués de faire de gros jeux en défensive et c'est pourquoi je ne savais pas tellement comment réagir », a lancé à la blague Wilson. « Mais il faut évidemment profiter de ces rares moments où je peux aider l'équipe de cette façon. »

Pendant la première de ces deux séquences fructueuses, Cahoon en a profité pour devancer Derrell Mitchell au septième rang de l'histoire de la Ligue canadienne de football pour les verges récoltées par la passe. Le demi inséré, qui a terminé sa soirée de travail avec huit passes captées pour des gains de 103 verges est également devenu le huitième joueur de l'histoire à atteindre le plateau des 12 000 verges.