CALGARY - Avon Cobourne revenait d'une longue période d'inactivité, l'an dernier, quand les Alouettes de Montréal ont amorcé les éliminatoires. Mais cette fois, le demi offensif se sent à pleine forme à quelques heures du match de la Coupe Grey, que les Oiseaux disputeront aux Roughriders de la Saskatchewan, dimanche.

"L'an dernier, je revenais d'une (deuxième) blessure à une cheville, alors que cette année, je ne reviens de rien", a souligné Cobourne, qui avait été écarté de la formation partante pour les trois derniers matchs du calendrier régulier des Oiseaux, en 2008, avant d'être lancé à nouveau dans la mêlée.

Cette saison, toutefois, il a enfilé l'uniforme pour les quatre dernières rencontres du calendrier régulier, quoique le dernier à titre de réserviste, quand Marc Trestman a voulu ménager certains de ses joueurs-clés. Il sera loin d'être rouillé comme il l'était l'an dernier au moment de disputer le match de championnat de la LCF.

"Nous avons joué plusieurs matchs au cours du dernier mois, mais je n'ai effectué qu'une trentaine de portées pendant cette période, alors je serai quand même frais et dispos", a par ailleurs fait remarquer Cobourne, vendredi, avant le dernier entraînement complet des siens au stade McMahon d'ici le match ultime de dimanche.

Toujours aussi polyvalent

Cobourne se dirigeait vers un fait d'armes unique, c'est-à-dire une saison de 1000 verges au sol et de 1000 verges par la passe, en 2008, quand les blessures sont venues tout gâcher. Cette année, bien qu'il ait atteint le cap des 1000 verges par la course pour la première fois en quatre campagnes dans la LCF (1214 avec 13 touchés), ç'a été plus tranquille côté réceptions, avec 56 attrapés pour des gains de 458 verges avec deux touchés.

La polyvalence de Cobourne reste toutefois un atout de taille chez les Alouettes, dont l'attaque est résolument orientée vers le jeu aérien. On peut à l'occasion lui demander d'effectuer des longs tracés comme receveur, ce qui n'est pas donné à tous les porteurs de ballon. Et ça signifie surtout qu'on va lui demander d'agir comme bloqueur.

"Comme notre attaque est surtout orientée vers le jeu aérien, je passe le plus clair de mon temps à effectuer des blocs, à donner un petit coup de pouce à nos joueurs de ligne", a souligné Cobourne qui, dans ce contexte, doit tenir tête à des mastodontes du haut de ses cinq pieds et huits pouces.

"Je n'ai pas vraiment de technique. Quand tu es plus petit que tout le monde, tu dois simplement y aller le plus fort possible et les frapper en pleine gueule", a indiqué Cobourne.

Comme un gros

Scott Flory a mentionné le nom de Cobourne durant son discours lorsqu'il a été proclamé joueur de ligne offensive par excellence de la LCF, jeudi soir, au gala de la ligue. En défilant les noms de ses compères de la ligue à l'attaque, il a fini par ajouter celui du demi.

"C'est parce que je l'ai vu se lever à l'arrière de la salle, a dit Flory, vendredi. C'est la grande gueule de l'Est, ce Avon-là, c'est tout un gars et tout un joueur de football. Son attitude est infectieuse dans cette équipe. Regardez les films et vous verrez qu'il est toujours près du ballon. C'est un joueur incroyable et nous avons beaucoup de plaisir ensemble."

Mais Flory ne faisait pas que lancer une boutade en mentionnant le nom de Cobourne à ce moment-là. Il voulait aussi rendre hommage à celui qu'il considère comme "notre sixième joueur de ligne offensive".

"Tu le vois frapper les joueurs adverses sous le menton, il ne commet pas d'erreurs dans les phases de protection, il sait où il s'en va et il nous corrige quand nous commettons des erreurs, a expliqué Flory. Il sait où regarder et comment placer ses pieds, il est alerte, il a la capacité d'aborder son opposant rapidement et du bon angle. Il sait comment garder son centre de gravité bas et comment profiter de l'effet de levier pour avoir le dessus sur un adversaire.

"Sa taille n'est pas un facteur. Il joue comme un gros, a ajouté Flory. Il est physique, il est fort, il a un excellent sens du football. Il analyse les informations et prend des décisions tellement rapidement... C'est ce qui le rend si bon.

"Ce gars-là a tout notre respect."

La victoire avant tout

Qu'il connaisse un match de 120 verges au sol ou une soirée de 80 verges par la course et de 80 autres par la passe, Cobourne dit ne pas retirer de satisfaction particulière d'une façon ou d'une autre. A ses yeux, les statistiques n'ont aucune importance si les Alouettes l'emportent.

"La semaine dernière, j'ai récolté une soixantaine de verges (64) et nous l'avons emporté de manière convaincante, a dit Cobourne du triomphe de 56-18 contre les Lions de la Colombie-Britannique en finale de section. Si nous pouvons faire la même chose cette semaine et que j'obtiens ma bague (de la Coupe Grey), je me fous vraiment du nombre de verges que j'aurai à ma fiche."