CALGARY - Les partisans des Roughriders sont enthousiastes, mais ils savent aussi faire la part des choses.

Cette semaine, Jocelyn Frenette et Marc Parenteau ont reçu les encouragements des nombreux amateurs de football venus de la Saskatchewan et qu'ils ont croisé dans les rues de Calgary. Mais sans exagérer. Une tape dans le dos, un petit mot et c'est à peu près tout. Ils veulent que leurs préférés soient frais et dispos pour le match de la Coupe Grey de dimanche contre les Alouettes.

"Il y en a qui veulent des autographes et d'autres désirent simplement nous souhaiter bonne chance", a souligné Parenteau, joueur de ligne offensive qui en est à sa troisième saison avec les Riders.

"Nous avions un souper d'équipe (vendredi) et nous sommes passés par Riderville et ils ont été très respectueux, a indiqué Frenette, le spécialiste des longues remises de l'équipe. Ils ont été peu nombreux à venir à l'hôtel. Ils savent qu'on est ici parce qu'on a un travail à accomplir.

"Mais une chose est sûre: après le match, ça va être une autre histoire!", a lancé Frenette en ricanant, en faisant allusion au fait que les Riders seront alors submergés par des amateurs en liesse en cas de victoire, ou harcelés par des gens frustrés à la suite d'une défaite.

La présence d'une mer de vert à Calgary sera un avantage pour les Riders pendant le match de dimanche, mais elle aurait pu s'avérer une distraction importante dans les jours précédents. Ce qui n'a pas été le cas, selon l'entraîneur-chef Ken Miller.

"Notre équipe est très bonne quand vient le temps de composer avec les distractions, a noté Miller, samedi, après la répétition générale des siens. Les joueurs ont été concentrés et motivés tout au long de la semaine."

"Quand tu participes à la Coupe Grey, les choses vont très vites dans les jours menant au match, surtout quand c'est la première fois que tu vis ça, a noté Frenette. Mais les entraîneurs ont fait du très bon travail pour nous préparer. Ils ont invité les vétérans comme moi, qui étaient là en 2007 quand nous avons remporté la coupe Grey, à transmettre le message que malgré tout ce qui peut nous distraire, l'important c'est ce qui se passe entre les deux lignes du terrain. Et c'est vraiment l'attitude que nous avons adoptée cette semaine."

Deux des chefs de file des Riders, le centre-arrière Chris Szarka et le joueur de ligne offensive Gene Makowsky, ont d'ailleurs prononcé des discours devant leurs coéquipiers, samedi, a fait savoir Miller.

"Chris a parlé de l'histoire de ce club et de son histoire à lui, et à quel point cette victoire aurait de la signification pour lui et pour l'organisation, a relaté Miller. Gene, lui, a fait remarquer à quel point une victoire serait significative dans la vie de chacun, non pas ce dimanche ou la semaine prochaine, mais dans 10 ou 15 ans, au moment où ils repenseront à leurs exploits dans le football.

"Ce qui ne pourrait être plus vrai, a souligné Miller. L'autre soir, je suis entré dans un restaurant et avant même que j'aie la chance de m'asseoir, un homme s'est avancé et s'est présenté en évoquant le fait qu'il avait remporté la coupe Grey il y a 20 ans. La conversation a été brève, mais il y a un lien instantané qui s'est créé entre nous."

Les négligés, mais...

L'an dernier durant la semaine de la Coupe Grey, il y avait eu beaucoup de surenchère verbale entre les Stampeders et les Alouettes. Cette année, les joueurs des deux équipes ont toutefois fait preuve d'un grand respect les uns à l'endroit des autres.

"C'est vrai qu'il n'y a pas eu, si on peut dire, de la 'communication directe' entre les deux équipes, a reconnu Miller. Dans notre cas, nous sommes une équipe qui respecte toujours son adversaire. D'ailleurs, si nous sommes l'une des équipes les moins pénalisées de la ligue, c'est parce que nous jouons avec calme et discipline, et aussi avec respect. Notre mot d'ordre, c'est de se respecter entre joueurs, et de respecter le sport du football."

Quant au rôle de négligé qu'on a donné aux Riders tout au long de la semaine, Miller a promis que ses joueurs l'oublieront dès le coup d'envoi, dimanche.

"Nous sommes les négligés parce c'est ce que les statistiques et le passé récent disent, a souligné l'entraîneur. Mais en même temps, nous savons que ça va maintenant se jouer sur un seul match. Les statistiques et l'histoire ne voudront plus rien dire. Chose certaine, nous allons leur en donner pour leur argent, et même plus."