L’International Gymnix soufflera 20 chandelles sur son gâteau d’anniversaire, en fin de semaine au Complexe sportif Claude-Robillard.

Si la compétition a déjà connu des jours plus difficiles, on se souviendra que l’édition 2004 n’avait pas eu lieu en raison d’une multitude de facteurs, elle semble maintenant bien solide et on devrait continuer à souffler les chandelles au cours des prochaines années. Parce que les organisateurs voient grand, au grand plaisir des quelque 600 gymnastes (venues de neuf pays cette année) qui concourent bon an mal an.

Non, on n’aspire pas à faire de l’International Gymnix un Grand Chelem de la gymnastique artistique. Si l’objectif est plus modeste, il n’en reste pas moins noble. Autant en raison de sa volonté à favoriser le développement des jeunes gymnastes que pour son côté novateur.

Parenthèse historique, vous me le permettrez, avant de continuer. En 2009 et 2010, l’International Gymnix était une tranche de la Coupe du monde de la Fédération internationale de gymnastique (FIG). Pas cette année.

Question d’ambition de la part des organisateurs? Pas du tout, plutôt parce que la FIG débarque en ville avec de très nombreuses exigences techniques et que les organisateurs ont estimé que le jeu n’en valait pas la chandelle.

Mais surtout parce que le format de la compétition ne répondait pas adéquatement aux besoins des gymnastes canadiennes. Les organisateurs ont peut-être abandonné l’idée de vouloir rester sur le circuit de la Coupe du monde, mais ils ont un objectif précis en tête.

« Nous voudrions créer une Coupe du monde junior. Ça n’existe pas actuellement et nous voyons un besoin (des athlètes d‘âge senior et junior participent à l‘événement cette année). Nous ne pourrions pas réclamer le titre de Coupe du monde parce que les athlètes qui concourraient seraient exclusivement d’âge junior, mais le concept est le même; réunir les meilleures au monde chez les juniors. On pourrait appeler ça la Coupe junior », déclare Francine Bouffard, entraîneure au club Gymnix.

Bouffard et son équipe aimeraient assister à la naissance d’un tel circuit dans un horizon de quatre ou cinq ans. Avec un objectif précis, favoriser, dans un premier temps, le développement du talent chez les gymnastes canadiennes en se frottant aux meilleures au monde.

« Les gymnastes canadiennes d’âge junior font face à une problématique majeure. Elles se frottent que trop rarement aux meilleures du monde dans leur catégorie d’âge. Quand elles arrivent chez les seniors, leur première expérience en Coupe du monde peut être très stressante et difficile. Elles doivent s’adapter à une toute nouvelle réalité en peu de temps et les conséquences sont rarement positives. En les faisant participer à une compétition de la sorte chez les juniors, elles seraient mieux armées une fois chez les seniors », de poursuivre Mme. Bouffard.

Comme c’est le cas dans plusieurs autres sports au niveau amateur, la réalité géographique de l’Amérique du Nord nuit au développement des jeunes filles d’ici.

« Le Canada est tellement grand que le simple fait d’organiser une compétition comme l’International Gymnix représente un défi logistique de taille. Idem si on veut que nos filles se frottent aux gymnastes étrangères. La situation est totalement différente en Europe. Les pays sont tellement petits. Ça favorise leurs gymnastes. Vous organisez une compétition en Autriche et, en moins de deux, vous avez des participantes de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la République tchèque, de la Roumanie, etc. C’est beaucoup plus facile pour ces pays de permettre à leurs filles de se frotter aux meilleures des autres pays.»

Force est d’admettre que la gymnastique artistique féminine au Canada ne vit pas sa période la plus faste. Les Canadiennes n’ont pas participé à l’épreuve par équipes aux derniers Jeux olympiques à Beijing en raison de leur 14e position aux Championnats du monde de 2007 (les 12 premiers pays se qualifiant pour la grande messe olympique).

Les Canadiennes pourront-elles se qualifier pour la danse londonienne? Occupant actuellement le 13e échelon mondial, les gymnastes canadiennes auront deux occasions de se qualifier, au Japon en octobre 2011 et à Londres, sur le site olympique, en janvier 2012.

En attendant ce grand rendez-vous, les filles effectueront leurs pirouettes devant le public montréalais au cours des trois prochains jours au Complexe sportif Claude-Robillard et vous promettent qu’aucune gymnaste ne tentera d’arracher la tête d’une adversaire comme dans un match de hockey de la Ligue nationale de hockey…