Les patineurs artistiques Eric Radford et Meagan Duhamel y ont pensé toute la saison. Jamais autant que cette année, le couple montréalais peut prétendre au podium des Championnats du monde. C’est qu’ils tenteront de démontrer dès mercredi, à London, en Ontario.

« Nous sommes très chanceux de participer à des Championnats du monde dans notre pays, a lancé Duhamel. Ce n'est pas tous les athlètes qui ont l'occasion de compétitionner à un tel événement à la maison. Eric et moi sommes tous les deux originaires de l'Ontario et connaissons bien London. Nous avons hâte de patiner devant notre famille et nos amis qui seront présents. »

Duhamel et Radford ont amorcé la saison en force l’automne dernier, en montant sur la deuxième marche du podium à Skate Canada et au Trophée Éric Bompard, avant de finir quatrièmes lors de la Finale des Grand Prix de patinage artistique qui ont eu lieu à Sotchi, en décembre dernier. Les champions canadiens ont ensuite remporté la médaille d’or aux Championnats des quatre continents disputés en février dernier, au Japon.

Le couple canadien n’est pas passé inaperçu à Osaka, surtout grâce à son programme court qui lui a valu un record personnel. Pour la première fois, Radford et Duhamel franchissaient le cap des 70 points. Cette nouvelle marque n’est probablement pas étrangère aux modifications apportées à la routine patinée sur l’air de La Bohème depuis la Finale des Grand Prix.

« L’essence du programme court a changé. Nous avons modifié nos transitions qui étaient complexes afin de maximiser notre vitesse et notre amplitude, ce qui nous permet de faire paraître les éléments plus faciles qu’ils en ont l’air », a expliqué Eric Radford, qui a toutefois ajouté que la personnalité du programme n’était pas touchée. Les jeux d’émotions restent bien présents dans leur prestation.

« Dès que nous avons fait les changements, nous nous sommes sentis plus confortables, a poursuivi le patineur de 28 ans. Tout s’est mis ensemble dans le programme et ça nous permet de faire nos meilleures performances. Nous n’avions plus rien à remplacer. »

Le programme libre a également bénéficié de cet air de renouveau. « Nous n’avons rien modifié, mais c’est comme si c’était venu par lui-même. Nous avons travaillé sur notre vitesse, notre puissance et les transitions. »

Pas prêts d’abandonner

C’est le fruit de ce travail que voudront démontrer Radford et Duhamel mercredi, jour du programme court, et vendredi, où sera présenté le programme libre. S’ils sont prêts à tout donner sur la glace, ils devront affronter des adversaires qui ne laisseront pas leur place facilement.

Les quadruple champions du monde, Aliona Savchenko et Robin Szolkowy, de l’Allemagne, ainsi que les champions de la Finale des Grand Prix, Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov, de la Russie, font partie des favoris.

Selon les observateurs, une autre paire russe, formée de Vera Bazarova et Yuri Larionov, de même que le duo chinois composé de Qing Pang et Jian Tong, pourraient aussi se retrouver sur le podium au même titre que Duhamel et Radford.

Les deux Canadiens, qui font équipe depuis seulement trois ans, comptent bien se démarquer du lot. « Il y a trois ans, jamais je n’aurais pensé aller aux Championnats du monde en tant que prétendant au podium. Mais nous ne prenons rien pour acquis. Nous avons travaillé fort et avons eu beaucoup de plaisir. Nous avons réalisé tout un parcours et nous avons aimé toutes les étapes », a indiqué Radford.

Le couple ne s’arrêtera pas de si bon chemin. « Nous voulons encore aller plus loin. Nous voulons nous rendre jusqu'au sommet », a-t-il conclu.