Montréal (Sportcom) - C'est mercredi que l'organisme de règlement des différends dans le sport ADR Sport RED se penchera sur le cas de la véliplanchiste Dominique Vallée qui l'oppose au Comité olympique canadien (COC).

Blessée au pied droit en janvier dernier, l'athlète de 29 ans n'a pu participer aux championnats du monde de mistral, en avril, épreuve qui représentait la dernière chance où elle aurait pu se qualifier pour les Jeux olympiques. Vallée avait proposé au COC un choix de remplacement dans trois régates internationales, le temps qu'elle guérisse sa blessure. Ces régates n'étaient toutefois pas inscrites dans l'entente signée entre le COC et l'Association canadienne de yachting, ce qui fait en sorte que la proposition de la Québécois a été refusé jusqu'ici par le COC.

« Trois compétitions de remplacement étaient possibles, sauf que la procédure (avant de présenter son cas devant ADR Sport RED) a pris beaucoup de temps et ces compétitions sont maintenant terminées », a expliqué Vallée, qui a repris l'entraînement depuis la mi-mai.

Au même moment où l'athlète remontait sur sa planche à voile, le COC a demandé une suspension de la requête de l'athlète. Par la suite, comme il l'avait fait dans le cas des boxeurs Benoît Gaudet et Jean Pascal, le COC a contesté la juridiction de la demande. ADR Sport RED a donné raison à l'athlète de Trois-Rivières pour qu'elle puisse poursuivre ses démarches.

« Si je gagne, la seule solution qui reste est de m'envoyer directement aux Jeux. Ça fait déjà deux mois que tout le processus a été enclenché », souligne celle qui devrait connaître la décision sans appel mercredi ou d'ici la fin de la semaine, selon la complexité du dossier.

Des leçons à retenir

Que la décision tourne en sa faveur ou non, Vallée soutient qu'elle sort plus aguerrie de ce dossier. « Comme athlète, on se retrouve à se battre contre des structures épouvantables. C'est énorme et ce n'est pas évident. Maintenant, je suis très renseignée sur les ententes entre les fédérations nationales et le COC. »

La véliplanchiste ajoute du même souffle que les athlètes devront eux aussi être plus vigilants lorsqu'ils devront signer des documents.

« Les athlètes n'ont pas beaucoup bougés depuis les Jeux de 2000, déplore-t-elle. Que je perde ou que je gagne, nous aurons fait bouger les choses. En rencontrant d'autres athlètes, je me suis rendu compte qu'ils en savaient très peu sur ces ententes. Ce sont toujours les athlètes qui payent pour les erreurs. J'espère que ça va en réveiller quelques-uns pour qu'ils lisent attentivement les documents qu'ils devront signer à l'avenir. »

En plus des leçons à tirer pour les athlètes, les fédérations nationales pourraient elles aussi prendre des notes des récents événements concernant le cas des athlètes en tennis de table, croit la véliplanchiste.

L'Association canadienne de tennis de table, qui avait refusé de signer l'entente avec le COC, jugeant que les critères de sélections n'étaient pas acceptables pour ses athlètes, a finalement gagné son point la semaine dernière. Les pongistes canadiens, incluant la Québécoise Marie-Christine Roussy, pourront donc être présents à Athènes.

« Ils (les dirigeants de l'Association canadienne de tennis de table) ont été la fédération modèle. Et on le voit, ils ont gagné. C'est encourageant et j'espère que les fédérations vont penser davantage à leurs athlètes car ce sont eux qui vont gagner des médailles, pas ceux qui travaillent dans des bureaux », a conclu Vallée.

ADR Sport RED étudiera le cas des boxeurs Benoît Gaudet et Jean Pascal le 8 juillet prochain.