Après la pluie, le beau temps
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:43 samedi, 3 août 2013. 15:24Si la grande générale de la cérémonie d’ouverture des 24es Jeux du Canada est littéralement tombée à l’eau, une pluie forte et abondante détrempant les ardeurs des danseurs, chanteurs, acrobates et organisateurs, le scénario fut différent lors de la grande soirée. Un ciel magnifique dominait le stade de l’Université de Sherbrooke et des nuages spectaculaires coloraient la scène. Il faut dire que la météo avait beaucoup à se faire pardonner. Outre la pluie qui nous a permis de comprendre les motivations de Noé, le vent s’était aussi mis de la partie hier matin.
Les structures sur lesquelles sont montés les studios de RDS et de TSN, placés côte à côte, sont situées au bout du lac des Nations, au Marché de la Gare, dans un endroit à la fois bucolique et urbain. Mais aussi dans un corridor de vent particulier et TSN allait l’apprendre à ses dépens! Alors que nous étions dans les roulottes en train de faire un peu de recherche et d’impression de documents, une pluie assourdissante s’est subitement abattue sur la place, nous forçant à aller voir à la fenêtre ce qui se passait à l’extérieur. Le spectacle était impressionnant. Les arbres étaient courbés par la rafale au point que leur cime touchait presque le sol. Le rideau de pluie était si épais qu’on voyait à peine de l’autre côté de la rive, l’étendue d’eau n’étant pourtant pas très large à cet endroit. Mais le pire restait à venir. La structure de TSN était placée légèrement en angle par rapport à celle de RDS et le vent s’y est engouffré avec un malin plaisir, prouvant sa force en renversant carrément la scène de plusieurs milliers de kilos et la laissant couchée sur le dos, comme une tortue qui ne peut se retourner. Il n’y a pas eu de blessés, heureusement, que des dommages matériels…et bien des maux de tête aux dirigeants. Le plus étonnant là-dedans, c’est que des collègues qui étaient à quelques kilomètres de là n’ont même pas reçu une petite averse. Les preuves de la preuve du passage de la rafale étaient évidentes, sinon ils ne nous auraient pas crus!
Mais tout ça fut oublié lors de la cérémonie d’ouverture qui fut des plus réussies. Animée par Marie-Ève Janvier et Jean-François Breault la soirée a adopté un ton résolument jeune et le dosage entre les portions artistiques et officielles était parfait. Même les discours politiques ont semblé plus courts qu’à l’habitude et servi avec une bonne humeur portée par l’atmosphère de la place. L’entrée des athlètes s’est faite rondement et ceux-ci allaient s’asseoir sur des chaises placées en étoile autour de la scène qui en constituait le cœur. Ils étaient aux premières loges du spectacle, en attendant de faire eux-mêmes le spectacle au cours des deux semaines à venir.
Le choix des interprètes suivait le goût du jour, des jeunes venus de la première mouture de la Voix, Jérémie Couture et Valérie Carpentier, un poète de la région David Goudreault, touchant dans son interprétation rythmée par un rap bien senti, madame Moustache, mais aussi Elisapie Isaac, auteur-interprète inuit qui nous a fait découvrir sa très belle musique. Et c’est le jeune Hubert, un garçonnet de dix ans, symbolisant la jeunesse, qui était entré le premier dans le stade entraînant sur la piste des dizaines d’enfants, d’adolescents, d’adultes et d’aînés pour ouvrir la cérémonie qui a allumé la vasque des jeux. Lorsque le premier ministre Stephen Harper a fait la déclaration officielle d’ouverture, l’enthousiasme était à son comble dans le stade.
C’est la première fois que le Québec reçoit les Jeux d’été. La première édition, en 1967 pour souligner le centième anniversaire de la Confédération, avait été tenu dans la ville de Québec. C’était alors des jeux d’hiver. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean a également reçu les jeux de 1983, toujours dans la version enneigée. Pour l’été, c’est une première. Une première qui arrive à un moment opportun, après la tragédie qui a dévasté la ville de Lac-Mégantic et touché le cœur de tous les Québécois. Sherbrooke étant la voisine d’à côté, le courage des Mégantiquois a été souligné durant la cérémonie, les athlètes du Québec portant un bandana en leur honneur à leur poignet et toutes les délégations ayant une boucle sur leur survêtement. La personne qui a reçu la plus grande ovation de la soirée a certes été la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche.
Place maintenant aux Jeux. À compter d’aujourd’hui, les athlètes des différentes provinces s’affronteront dans vingt sports différents, mettant à l’enjeu la bannière des jeux, remportée par la province ayant accumulé le plus de points au cours des deux semaines de compétition. Le Québec l’a gagnée huit fois… mais toujours aux Jeux d’hiver. Il a aussi terminé deuxième dix fois, dont huit aux Jeux d’été, invariablement derrière l’Ontario qui a remporté toutes les éditions estivales.
Avec une foule qui promet déjà d’être partisane, dans le bon sens, et enthousiaste, peut-être que le Québec pourrait réaliser une première et décrocher enfin la bannière d’été? On le saura dans deux semaines, mais d’ici là, le chemin sera très plaisant pour s’y rendre!