À 75 ans, Marcel Jobin a encore le feu sacré de la compétition et des records
Athlétisme vendredi, 7 avr. 2017. 08:17 mercredi, 11 déc. 2024. 06:42MONTRÉAL - Alors qu'une étude récente démontre que les jeunes Québécois sont de moins en moins en forme, Marcel Jobin est plus déterminé que jamais à démontrer, même à 75 ans, que l'activité physique est bénéfique pour la santé physique et mentale.
Il en fera une nouvelle démonstration, samedi matin, alors qu'il s'attaquera au record canadien du 5000 mètres marche dans le cadre des Championnats provinciaux en salle au Complexe Claude-Robillard, à Montréal.
Depuis qu'il a célébré ses 75 ans au début janvier, l'athlète de Saint-Boniface a déjà établi trois nouveaux records canadiens dans sa catégorie d'âge (1500 mètres à deux reprises et 3000 mètres). Et il n'entend pas s'arrêter là.
« Plusieurs me demandent pourquoi je fais ça, puisque je n'ai plus rien à prouver, a expliqué le sympathique athlète au téléphone plus tôt cette semaine. Mais à mon avis, nous avons toujours quelque chose à prouver. À mon âge, j'ai encore le feu sacré d'améliorer les records.
« Bien entendu, ce n'est pas obligatoire de faire de la compétition pour rester en bonne condition physique. Mais personnellement, j'ai besoin d'un but, d'une motivation. Je veux montrer qu'il n'y a pas d'âge pour performer et pour réaliser ses rêves. »
S'il se montre confiant d'ajouter un quatrième record canadien à son palmarès dans la catégorie des 75 ans et plus samedi, son objectif à long terme est d'en améliorer 10 d'ici 2020.
« Je suis bien parti et j'espère que ça va continuer ».
Un « dernier » marathon
Jobin entend aussi s'adonner à la course à pied au cours des prochains mois. Il disputera le demi-marathon d'Ottawa, le 28 mai, et il s'est inscrit au marathon de Montréal, le 24 septembre.
« Comme j'ai 75 ans, je me suis dit que ce serait mon dernier marathon, a annoncé celui dont la dernière compétition de 42 km remonte au marathon de Boston en 2009 (3 h 58).
« Je me mets un objectif de 5 h. Mais si ça va bien, je me crois capable de faire 4 h 30. Mais je ne veux pas me mettre de pression. »
Précurseur de la marche athlétique au Québec à la fin des années 1960, Jobin a pris part aux Jeux olympiques de Montréal en 1976 et de Los Angeles en 1984 (respectivement 23e et 21e au 20 km marche).
Si les suspensions pour dopage de plusieurs athlètes ces dernières années ont jeté de l'ombre sur la marche athlétique, Jobin estime qu'un mal encore plus grave mine son sport.
« Ce que je déplore le plus, c'est le style. Le règlement précise qu'il faut rester en permanence en contact avec le sol et garder la jambe tendue. Ce que je vois à la télévision, ça n'a pas de bon sens. Ils ne touchent pas à terre du tout. Ce n'est plus de la marche, c'est de la course. C'est ça qui pourrait tuer la marche. »
En ce qui le concerne, son programme est établi pour les trois prochaines années. Il comprend notamment une participation aux championnats mondiaux des maîtres en 2018 à Malaga, en Espagne; les championnats du monde en salle pour les maîtres en 2019 en Pologne et, son plus grand rendez-vous, les championnats mondiaux des maîtres à Toronto en 2020.