L'IAAF veut limiter les niveaux de testostérones des athlètes féminines
Athlétisme jeudi, 26 avr. 2018. 13:24 samedi, 14 déc. 2024. 16:50MONACO – De nouvelles règles touchant les athlètes féminines avec de hauts niveaux naturels de testostérone pourraient obliger la double championne olympique du 800 m Caster Semenya à renoncer aux courses de demi-fond.
À compter du 1er novembre, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) limitera les inscriptions pour les courses internationales de 400 m jusqu'au mille aux femmes montrant des niveaux de testostérones en dessous d'un seuil spécifique.
Les femmes avec des niveaux plus élevés devront les réduire sous le seuil (par l'utilisation d'hormones contraceptives, notamment), six mois avant d'être admissibles à ces courses et devront maintenir ces bas niveaux de testostérone par la suite.
Semenya serait ainsi obligée de prendre quotidiennement des médicaments ou de ne participer qu'à des épreuves de 5000 m ou plus. Sans ces nouvelles règles, la Sud-Africaine de 27 ans aurait défendu son titre mondial sur 800 m l'an prochain, à Doha, au Qatar. Elle a aussi remporté une médaille de bronze aux Mondiaux de Londres, en 2017.
En 2011, l'IAAF avait instauré de nouvelles règles pour obliger les athlètes atteintes d'hyperandrogénisme à abaisser artificiellement leur niveau de testostérone. Ces règles avaient été contestées devant le Tribunal arbitral du sport et renversées en 2016.
Sur Twitter mercredi, Semenya n'a pas commenté la décision de l'IAAF, mais a plutôt mis en ligne une image d'une déclaration : « Qu'il est bon de garder le silence quand quelqu'un s'attend à vous faire enrager ».
Le Comité olympique sud-africain s'est quant à lui dit « déçu de cette décision, surtout que le nom de Caster est associé à cette affaire ».
Cette nouvelle règle pourrait encore une fois faire l'objet d'une contestation devant le TAS.
L'IAAF a affirmé jeudi qu'un « important consensus médical et scientifique » appuyait sa position.
Des recherches menées sur une dizaine d'années ont démontré que 7,1 athlètes d'élite sur 1000 présentaient des taux élevés de testostérone, soit 140 plus élevés que la population féminine.