CHICAGO - Le Kényan Abel Kirui a réparé une anomalie dimanche à Chicago en s'offrant à 34 ans son premier marathon du circuit mondial (World Marathon Majors).

Son palmarès a beau comporter deux titres mondiaux (2009, 2011) et une médaille d'argent olympique (2012), il manquait à Kirui la consécration dans l'un des six plus importants marathons du monde (Tokyo, Londres, Boston, Berlin, Chicago, New York).

En février dernier, il avait ainsi échoué à la 5e place à Tokyo, autant dire qu'il abordait le marathon de Chicago qu'il disputait pour la première fois dans le flou.

Sauf que l'épreuve de « Windy City » (littéralement la cité du vent) est taillée sur mesure pour lui depuis 2015 : les organisateurs ont en effet renoncer à engager depuis deux ans des « lièvres » pour privilégier, la tactique au détriment du chrono.

Dans ces conditions, Kirui est l'un des meilleurs et il l'a à nouveau montré en privant son compatriote Dickson Chumba d'une deuxième victoire consécutive.

Si son chrono est relativement modeste (2h11:23), à plus de six minutes de son record personnel (2h05:04), il a fait preuve d'une maîtrise stratégique sans pareil pour devancer Chumba de trois secondes, tandis qu'un autre Kényan, Gidon Kipketer, complète le podium à 57 secondes du vainqueur.

Kiplagat comme en 2015

Le coureur d'Eldoret a fait la différence à 1600 m de l'arrivée avec une dernière accélération qui a déstabilisé Chumba. Les deux Kényans étaient seuls en tête depuis le km 36 où ils avaient lâché Kipketer.

Jusqu'au 30e km, le groupe de tête était composé de treize coureurs dont le Kényan Paul Lonyangata, grand animateur de la première partie de la course et finalement 4e.

« Je suis vraiment content de cette victoire, car je n'avais jamais réussi à m'exprimer sur une course aux États-Unis », a-t-il rappelé en référence à sa 9e place à New York en 2010 et son abandon à Boston en 2015.

« J'attendais ce moment depuis très longtemps », a admis Kirui dont le meilleur résultat dans un des marathon "majeurs" --2e à Berlin-- remontait à 2007.

Le scénario de l'épreuve féminine a été beaucoup plus limpide et a sacré sans surprise, comme en 2015, la Kényane Florence Kiplagat.

Kiplagat, seule en tête à partir du km 32, s'est imposée en 2 h 21 min 32 sec.

Elle a largement devancé sa compatriote et homonyme Edna Kiplagat (2h23:28) et une autre Kényane Valentine Kipketer (2h23:41).

Elle est la première depuis l'Ethiopienne Berhane Adere, en 2006 et 2007, à enchaîner deux victoires consécutives à Chicago.