MONTRÉAL – Julien Bahain et ses coéquipiers du quatre de couple, ainsi que le spécialiste du skiff Pascal Lussier devront participer au repêchage pour tenter de remporter leur laissez-passer vers les rondes suivantes aux Championnats du monde, à Aiguebelette, en France.

Les deux Québécois n’ont pu qualifier leur bateau respectif lors des préliminaires qui avaient lieu dimanche, première journée des Mondiaux.
En quatre de couple, Julien Bahain, Matthew Buie, Will Dean et Robert Michael Gibson ont dû se contenter du troisième rang de leur vague avec un chrono de 5 min 47,121 s. Ils occupaient le deuxième rang jusqu’aux derniers 500 mètres de course, mais ont été devancés par les Lituaniens (5 min 45,220 s) qui ont réussi à prendre une avance de près de 2 secondes.

Les Allemands ont largement dominé la vague de qualifications des Canadiens, terminant premiers avec un temps de 5 min 43,320 s.

« La densité dans notre catégorie ne pardonne rien. Nous avons réalisé un parcours correct, sans grosses fautes, mais visiblement pas suffisant pour nous qualifier directement en demi. C'est donc le difficile exercice du repêchage qui nous attend », a indiqué le Québécois d’adoption.

Pour avancer directement en demi-finales, les quatuors devaient se classer parmi les deux premiers de leur groupe. Ce sera donc partie remise pour les Canadiens qui devront se surpasser au repêchage pour éviter le couperet.

Il y a un enjeu de plus cette année aux Championnats du monde : des places olympiques pour Rio. Bien sûr, les représentants de l’unifolié ont l’œil sur ses billets très convoités. Pour qualifier leur embarcation pour 2016, ils devront se tailler une place dans le top-8. Ils ont démontré que c’était possible durant les préliminaires.

« Avec le huitième meilleur temps au général, nous sommes dans le coup de la qualification olympique, mais le tirage au sort nous donne très certainement le repêchage le plus compliqué. Nous affronterons rien de moins que le podium des Championnats d'Europe (Russie, Ukraine, Royaume Uni), sachant que les Ukrainiens et les Anglais sont champions et vice-champions du monde en titre », a expliqué Bahain, qui a jusqu’à mardi pour se préparer pour le repêchage.

« Seulement les trois premiers auront leur billet pour les demi-finales. Autant dire que cela va être une grosse course ! Il va nous falloir prendre un cran et s'assurer une de ces trois places ! »

Au skiff, Pascal Lussier était le meneur de sa vague durant les 1000 premiers mètres. Il avait glissé au deuxième rang lorsqu’il a passé le cap des 1500 mètres puis a été le troisième à franchir l’arrivée, après 6 min 58,001 s d’effort. Le Norvégien Olaf Tufte (6 min 51,190 s) a finalement devancé le Québécois de plus de 8 secondes, s’emparant de la deuxième place dont il aurait eu besoin pour éviter le repêchage.

Le Belge Hannes Obreno a été le plus rapide de la mêlée, stoppant le chrono à 6 min 50,480 s.

« Seulement le top-2 avançait, alors je savais qu'avec le Belge (Obreno) et le Norvégien (Tufte) ça allait être difficile, mais pas impossible. Je savais que mon entraînement a vraiment bien été récemment et que j'ai amélioré ma technique. Je suis capable de maintenir une très bonne vitesse », a dit Lussier.

« Je suis donc parti très fort, et dès les premiers 500 mètres, je me suis retrouvé devant tous les bateaux avec une bonne distance. Mais le Belge (Obreno) qui a fini quatrième à la coupe du monde de Lucerne m'a passé au 1250e mètre. J’étais toujours devant le double champion olympique en individuel (Tufte) et avec 500 mètres à faire, j'avais déjà mis beaucoup d'effort afin d'essayer de l'épuiser. J'espérais bien qu'il arrête de ramer, car me passer aurait été trop difficile », a expliqué le Québécois.

« Avec 400m à faire, j’ai donné un bon coup et pris beaucoup de vitesse, mais Tufte a continué à attaquer et m’a passé alors qu’il restait 300 mètres à faire. À ce moment, je savais que j’étais sans jus et donc j’ai ramé le dernier 150m relaxe », a-t-il ajouté.

Lundi au repêchage, Pascal Lussier se mesurera au représentant du Zimbabwe, Peter Purcell-Gilpin, et au Kazakh Vladislav Yakovlev.

« Je suis tout de même satisfait de savoir que si je veux mettre de la vitesse, je peux être devant les meilleurs au monde. Je dois apprendre à mieux utiliser mon énergie pour faire un parcours plus complet. Au repêchage, seulement le premier de chaque vague avance en quarts de finale. Je suis confiant et excité de courser ! » a affirmé Lussier.

Pour procurer au Canada une place sur la ligne de départ des Jeux olympiques de 2016, le Québécois devra se classer parmi les neuf premiers de sa discipline cette semaine.