Frédéric Blackburn ne fait pas l'unanimité au sein de l'équipe nationale féminine de patinage de vitesse courte piste. Son manque de communication crée de l'incertitude et de l'insatisfaction.

« Un entraîneur, ça t'aide à aller te dépasser et à faire le petit exercice supplémentaire qui va faire en sorte que tu es vraiment fière de ta journée et de ton entraînement. Mais ça, Frédéric n'est pas capable de me le donner. Je suis quand même capable d'aller le chercher autrement », ne s'est pas gênée de lancer Marianne St-Gelais.

Cette déclaration peut paraître inquiétante à quelques semaines des Jeux. Ce n'est toutefois pas le cas, rassurent les patineuses. Ces dernières composent avec cette réalité depuis l'entrée en fonction de Blackburn comme entraîneur-chef, il y a deux ans.

Il s'agit d'une surprise pour le grand public, mais pas au sein de l'équipe.

Pourquoi, dans ce cas, faire de telles déclarations dans les médias?

« On s'est fait un peu prendre par la question. Ça fait plusieurs mois que ce conflit dure et la question n'avait jamais vraiment été posée. Quand elle est arrivée, on était un peu mal à l'aise de répondre », a-t-elle précisé.

« Tout le monde est un peu stressé. Les Jeux arrivent à grand pas et le niveau de stress augmente dans ce temps-là », a souligné sa coéquipière Marie-Ève Drolet.

Une réalité qui ne date pas d'hier

« Ça fait longtemps qu'on vit avec cette situation. Ce n'est pas toujours facile. Je pense qu'on était à l'aise d'en discuter », a dit une autre membre de l'équipe, Valérie Maltais.

« Ça aurait été préférable qu'on en discute avant. Elles avaient peut-être besoin de le dire à ce moment-là. Je ne leur en veux pas », s'est contenté d'affirmer Frédéric Blackburn.

« Ce n'est pas dramatique. Il ne faut pas en faire un gros événement. Oui, la relation athlète-entraîneur est importante, mais les filles et moi, on est déjà ailleurs », a conclu St-Gelais.

Évidemment, le directeur du programme courte piste, Yves Hamelin, ne se réjouit pas de cette sortie médiatique. Il aurait préféré régler la situation à l'interne. Malgré tout, aucun changement n'est à prévoir.

« Frédéric Blackburn va demeurer en poste pour Sotchi. Sa lecture de la situation sera celle que l'on va adopter en vue des Jeux. »

L'entraîneur-chef conservera ses fonctions jusqu'à la fin de la saison, qui inclut les prochains Mondiaux qui auront lieu ici-même à Montréal, au mois de mars.

Mais pour ce qui est de son retour à la barre de l'équipe dans les années à venir, cela n'est pas le souhait de certaines patineuses.