Blais rêve toujours aux Olympiques
Amateurs lundi, 10 août 2009. 14:00 vendredi, 13 déc. 2024. 09:52MONTRÉALÂ -- Quand il a eu l'appel olympique pour la première fois, Ryan Blais était loin de se douter qu'il lui faudrait plus de 20 ans pour réaliser son rêve de jeunesse. Et à six mois des Jeu
MONTRÉAL -- Quand il a eu l'appel olympique pour la première fois, Ryan Blais était loin de se douter qu'il lui faudrait plus de 20 ans pour réaliser son rêve de jeunesse. Et à six mois des Jeux, rien n'est encore joué pour le skieur acrobatique de Grande-Prairies, en Alberta. Car pour gagner son billet pour Vancouver, il lui faudra assurer sa sélection dans l'équipe canadienne des sauts qui regorge de talents.
"Tout a commencé pour moi en 1988 en regardant les Jeux de Calgary à la télévision, se rappelle le sympathique skieur de 30 ans. J'étais en 2e ou 3e année et j'ai vu les sauts acrobatiques. Jean-Marc Rozon avait gagné la médaille d'or - le ski acrobatique était alors un sport en démonstration."
"Je ne savais pas encore qui il était. Mais je suis tombé en amour avec ce sport. Pour moi, c'était la chance de voler."
Quand on connaît son tempérament casse-cou plus jeune, on ne s'étonne pas qu'il se passionne pour ce sport de haute voltige. Mais il a fallu plusieurs années avant qu'il puisse assouvir sa passion.
"Au départ, j'avais le désir de devenir olympien mais sans savoir dans quel sport. J'aimais le ski acrobatique mais il n'y avait aucun programme dans ma ville."
Puis l'un de ses amis lui a remis un feuillet publicitaire invitant les jeunes à un camp sur rampe d'eau à Red Deer, une version estivale du ski acrobatique. Blais a adoré l'expérience et il était plus convaincu que jamais d'avoir trouvé sa voie.
Comme le déplacement à Red Deer représentait une grosse dépense pour un étudiant de 15 ans, Blais a fait preuve d'initiative.
"Avec un ami, on sollicitait les parents et les gens ayant de l'argent pour fonder un club de ski acrobatique à Grande-Prairies. Après trois ans, nous en avons trouvé un."
L'objectif de Blais de devenir un olympien et son rêve de faire du ski acrobatique prenait forme.
C'est sans doute sa propre expérience qui l'a récemment incité à mettre sur pied une Fondation Come Fly With Me pour venir en aide aux jeunes athlètes amateurs.
Désillusion
En 2006 après avoir terminé la précédente saison de la Coupe du monde au quatrième rang du classement des sauts, Blais croyait bien aller à Turin. C'était sans compter sur la profondeur de l'équipe canadienne.
"J'étais 4e au monde, j'ai gagné la dernière compétition qui servait de qualification aux jeux et, pourtant, j'ai raté le rendez-vous de Turin. Il n'y a pas beaucoup de sports où l'on voit une situation comme celle-là. Les Canadiens sont tellement forts dans les sauts. Ce n'est pas assez d'être le 4e au monde, note-t-il avec justesse.
"Au sein de notre équipe, nous sommes cinq, six et parfois plus en mesure de gagner une épreuve de Coupe du monde. Dans ce groupe, il n'y en a que trois ou quatre qui vont aux jeux. Quand tu te qualifies dans l'équipe canadienne des sauts, tu es dans une bonne position pour gagner une médaille d'or olympique."
Quand les choses ne vont pas comme il le souhaiterait, la carrière de Blais a été ponctuée de plusieurs blessures, dont une qui lui a fait rater toute la saison 2007-08, il s'inspire de la force de caractère d'Yves Laroche, qu'il considère comme son héros.
"Il n'a jamais eu la chance de vivre le rêve olympique puisque les sauts acrobatiques ne figuraient pas encore au programme des jeux à l'époque. C'est pourtant lui qui a mis le sport à l'avant-scène.
"Comme je fréquente le centre d'entraînement national Yves Laroche à Lac Beauport l'été, j'ai l'occasion de lui parler souvent et sa présence est très inspirante."
Blais n'a pas connu Laroche avant son accident, celui-ci resté dans le coma pendant 61 jours en 1989 après un accident de parapente. Mais il est très sensible à ses encouragements.
"A l'entraînement, Yves nous observe. Quand je travaille certains sauts difficiles, il vient me voir et me dit, `beau saut, Ryan. Continue'. Et moi, je lui réponds, `Non, Yves, ce n'était pas bon.'
"D'une voix rassurante, il ajoute, `tout est une question d'attitude Ryan, tu dois rester positif et croire que ton prochain saut sera le meilleur.
"Venant de lui, ça fait forte impression. Il a vécu tellement de belles expériences dans la vie. Et aujourd'hui en raison des séquelles liées à son accident, il a de la difficulté à marcher et à parler. Pourtant, il reste positif. Il est en vie grâce à ça. A son contact, on finit par croire que tout est possible."
Y compris que son rêve d'aller aux Jeux olympiques, ce sera pour 2010.