Une armée de photographes amateurs vient de débarquer à Vancouver. Pas moyen de faire un pas en ville sans voir un touriste, un athlète, un reporter prendre une photo. On immortalise sur pellicule



Une armée de photographes amateurs vient de débarquer à Vancouver. Pas moyen de faire un pas en ville sans voir un touriste, un athlète, un reporter prendre une photo. On immortalise sur pellicule les montagnes enneigées, les rives du Pacifique, les installations olympiques et les sculptures autochtones.

Dans quelques jours, tous les objectifs seront tournés vers les athlètes venus du monde entier. Leurs moindres prouesses seront immortalisées dans l'histoire olympique. On les verra vivre leur moment de vérité. Il y aura des sourires, des pleurs de joie, des larmes de déception et aussi fort probablement des cris de douleurs. Certains athlètes décrocheront la médaille de leur rêve, tandis que d'autres verront justement ce rêve s'envoler. Et on aura notre photo !

Peut-être que les mots sont inutiles pour décrire ces moments empreints d'émotions. C'est vrai qu'une photo suffit lorsqu'on voit la spécialiste des bosses, Jennifer Heil, toute pétillante sur la plus haute marche du podium à Turin ou le patineur de vitesse, Jeremy Wotherspoon, étendu de tout son long sur la glace après avoir chuté lors du départ du 500 mètres aux Jeux de Salt Lake en 2002.

Sauf que des mots, il en a fallu à ces athlètes pour se rendre là où ils sont rendus. Il en a fallu pour convaincre leurs commanditaires de les financer pour pouvoir se procurer ne serait-ce que de meilleurs équipements. Pas facile de convaincre les grandes corporatives de donner quelques milliers de dollars aux athlètes de sport amateur. La championne du skeleton, Mellisa Hollingsworth ou le vétéran du bobsleigh, Pierre Lueders, sont loin d'être les plus connus au Canada. Et pourtant, ils sont parmi nos meilleurs espoirs de médailles. Ils ont travaillé aussi fort que les Sidney Crosby de ce monde.

La différence, c'est que ces athlètes canadiens ont dû faire des pieds et des mains pour convaincre leurs commanditaires. Ils ont dû trouver les bons arguments, faire de bonnes présentations, pour continuer de s'entraîner et de compétitionner sur les circuits mondiaux. Et la grande différence, c'est que les joueurs de hockey d'Équipe Canada sauteront sur la glace, la semaine prochaine, avec leurs chandails de l'unifolié, tandis que tous les autres athlètes devront défilés avec leurs uniformes devenus de vraies pancartes publicitaires. Parce que s'il a fallu beaucoup de mots aux athlètes pour convaincre leurs commanditaires, et bien, eux, ils se sont assurés que leur logo soit sur vos photos.

7,5 millions en commanditaire

Parlant de commanditaire, le magazine Forbes dévoilait, aujourd'hui, que le surfeur américain Shaun White et la patineuse artistique sud-coréenne Kim Yu-Na sont les athlètes olympiques qui sont les plus commandités avec des ententes s'élevant à 7,5 millions de dollars par année. Alors que les autres athlètes ont peine à survivre ? Est-ce vraiment nécessaire d'en faire des millionnaires ?

Mélanie Loisel est journaliste pour divers médias québécois. Elle s'est jointe à l'équipe de CTVOlympics.ca et RDSolympiques.ca pour les Jeux de Vancouver.

melanie.loisel@ctv.ca