VANCOUVERÂ -- Le monde entier a rivé les yeux sur Brian McKeever mardi, quand le fondeur malvoyant de Calgary est arrivé aux Jeux olympiques de Vancouver.

Eurosport, le New York Times, le Wall Str



VANCOUVER -- Le monde entier a rivé les yeux sur Brian McKeever mardi, quand le fondeur malvoyant de Calgary est arrivé aux Jeux olympiques de Vancouver.

Eurosport, le New York Times, le Wall Street Journal, l'Agence France-Presse, Reuters et le quotidien japonais Sankei Shimbun ont tous dépêché des journalistes pour entendre l'histoire du premier athlète d'un sport d'hiver à participer à des compétitions tant olympiques que paralympiques.

Agé de 30 ans, McKeever prendra part à la course de 50 kilomètres au dernier jour des Jeux olympiques de Vancouver, et il pourrait participer à d'autres compétitions si l'un de ses coéquipiers se blessait ou tombait malade.

Par sa présence, il rétrécira l'écart perçu entre les athlètes souffrant d'un handicap et les autres.

Il a été diagnostiqué pour la maladie de Stargardt alors qu'il était adolescent, une maladie dégénarative héréditaire. Il ne lui reste plus que 10 pour cent de sa vision, principalement périphérique.

En conférence de presse devant la presse internationale mardi, il a décrit sa vision restante comme un beigne dont il manquerait le "Timbit".

Cinq paralympiens ont également pris part aux Jeux par le passé, mais tous compétitionnaient dans des disciplines d'été. En 2008, à Pékin, la nageuse sud-africaine amputée Natalie du Toit a attiré l'attention en participant aux courses de natation en eau libre.

La curiosité médiatique envers McKeever a été piquée lorsqu'il a remporté les qualifications pour la course de 50 kilomètres, en décembre, et pu joindre l'équipe olympique canadienne de ski de fond.

Lorsque son nom y a été officiellement ajouté, le 22 janvier, des demandes d'entrevues provenant de partout à travers le monde se sont mises à déferler.

"Nommez les grands journaux de n'importe quel pays, et ils ont téléphoné", a affirmé Chris Dornan, directeur des relations médiatiques de l'équipe de ski de fond.

Le journaliste du Sankei Shimbun, Michiya Matsuo, était particulièrement intéressé par l'histoire de McKeever, parce que les grands-parents maternels du fondeur sont Japonais.

"Ses grands-parents sont passés par un camp d'internement au Canada, une réalité inconnue au Japon. Nous connaissons beaucoup l'histoire des Etats-Unis, mais très peu celle du Canada", a expliqué Matsuo.

La journaliste de l'Agence France-Presse Elodie Le Maou n'avait pas pu obtenir d'interview avec l'athlète avant les Jeux, et elle s'est réjouit de pouvoir lui parler en français au point de presse.

"Le ski nordique est un sport très difficile. Je suis très impressionnée par son histoire et ce qu'il a accompli. J'espère que, peut-être, il gagnera quelque chose aux Jeux olympiques ou paralympiques", a-t-elle noté.

La deuxième option semble davantage probable, puisque McKeever a déjà remporté sept médailles paralympiques au cours de sa carrière. Son grand-frère Robin, qui a participé aux Jeux de Nagano en 1998, lui sert de guide pour ses compétitions paralympiques.

"Lorsqu'il s'est qualifié pour les Jeux olympiques, nous nous sommes assis et nous sommes dits 'ce n'est plus qu'une simple jolie histoire de ski de fond"', se souvient Dornan.

"Il connaît son rôle et y adhère. Tous les héros olympiques ou paralympiques comprennent leur rôle et l'acceptent. Brian comprend que c'est une occasion pour lui de montrer que les Jeux olympiques et paralympiques ne sont pas différents", a-t-il souligné.