LONDRES - Dans sa campagne pour devenir le nouveau numéro un de l'IAAF, l'organisation qui supervise l'athlétisme, Sergei Bubka a beaucoup de choses en tête au-delà des votes à aller chercher.

La légende du saut à la perche a aussi à l'esprit le conflit dans l'est de l'Ukraine, la région d'où il vient.

« C'est difficile pour moi, a confié Bubka. Je suis un être humain. Je prie pour la paix, pour que la guerre cesse. C'est vraiment dur pour nous tous.»

Bubba a accordé l'entretien par téléphone de son bureau à Kiev, au lendemain de l'annonce qu'il va lutter avec Sebastian Coe pour succéder à Lamine Diack, à la présidence de l'IAAF.

Bubka est né à Luhansk et a grandi à Donetsk, qui faisait partie de l'Union soviétique. Ces deux villes sont maintenant contrôlées par des rebelles prorusses.

Depuis avril, les combats entre les séparatistes et les forces du gouvernement ont fait plus de 5000 morts dans l'est de l'Ukraine, selon les chiffres des Nations unies.

« Je le ressens personnellement, a dit Bubka, 51 ans. Je connais la valeur du sport pour faire passer un message de paix, pour montrer aux gens de différents coins du monde le besoin d'éviter tout conflit. »

Bubka, médaillé d'or de Séoul et champion de six Mondiaux d'affilée, a établi trois de ses 35 records mondiaux à Donetsk. Il y était aussi en février dernier, quand le Français Renaud Lavillenie a réussi son coup avec la barre à 6,16 m, brisant ainsi la marque de Bubka, établie en 1994.

L'Aréna Druzhba, où le record a été éclipsé, a été pillé et brûlé par des rebelles en mai dernier. Bubka y organisait annuellement une compétition pour l'élite du saut à la perche, mais cela a été annulé pour cette année.

Les violences dans son coin de pays ont forcé Bubka et d'autres officiels à prendre des mesures spéciales pour assurer la sécutiré de leurs athlètes.

Bubka, qui dirige le Comité olympique ukrainien, dit que les athlètes de pointe de l'est ukrainien ont obtenu de l'hébergement gratuit dans d'autres villes, tout comme leurs familles et leurs entraîneurs. Le CIO, les comités olympiques européens et l'IAAF ont aussi fourni du soutien financier, notamment.

Diack va se retirer cette année, lui qui accédé à la présidence de l'IAAF en 1999. L'élection va se dérouler le 18 août, à Pékin.