MONTRÉAL – À l'aube de l'ouverture des Jeux panaméricains de Lima, au Pérou, la canoéiste Laurence Vincent-Lapointe s'est souvenue de son expérience à cet événement présenté à Toronto en 2015. Une expérience qui pourrait bien lui être utile lors des Championnats du monde de Szeged, en Hongrie, qui se dérouleront du 21 au 25 août.

C'était alors la première fois que les épreuves féminines de canoë étaient présentées aux Jeux panaméricains. Propulsée par les encouragements de ses proches et amis, la Québécoise en avait d'ailleurs profité pour remporter la médaille d'or au C1-200 m.

« J'étais là en 2015, et je me souviens que c'était très excitant, car ça ressemblait jusqu'à un certain point à des JO, s'est remémorée Vincent-Lapointe, mardi. J'étais devenue la première canoéiste du Canada à y obtenir une médaille – et la première à y participer, tout court. »

Elle ne participera toutefois pas aux Panaméricains de Lima cette fois-ci, puisqu'elle préfère peaufiner sa préparation en prévision des Mondiaux de Szeged. Ce sera la première épreuve officielle de qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo, l'été prochain.

« Si on m'avait demandé d'y aller, j'aurais probablement dit non de toute façon, a-t-elle confié, sans détour. Cette année, puisque l'important est d'obtenir le plus de laissez-passer possible pour les JO, le COC a décidé de ne pas envoyer son équipe 'A' à Lima. En conséquence, tous les athlètes qui iront aux Mondiaux ne participeront pas aux Panam.

« Mes véritables adversaires ne se trouveront pas à Lima, mais aux Mondiaux en Hongrie, avec moi, ainsi que sur le circuit de la Coupe du monde la saison prochaine, a-t-elle ajouté. Mais je vais regarder les Panam pour le plaisir, pour encourager mes coéquipiers canadiens. »

Pour la principale intéressée, les Mondiaux de Szeged constitueront aussi une occasion en or de remettre la monnaie de leur pièce aux Hongroises Kincso Takacz et Virag Balla, qui ont battu sa coéquipière Katie Vincent et elle au C2-500 m en juin à la Coupe du monde de Duisbourg, en Allemagne. Vincent-Lapointe avait alors vu sa série de victoires en Coupe du monde pour amorcer la campagne s'arrêter à trois.

Et pour y parvenir, l'athlète âgée de 27 ans compte se servir de son expérience acquise sur le bassin de Welland, aux Panam de 2015. Elle espère cependant que Takacz et Balla craqueront sous la pression créée par la foule hongroise, contrairement à elle à Toronto il y a quatre ans.

« Quand nous sommes arrivées deuxièmes (à Duisbourg), mon approche en C2 c'était de me dire : 'Oui, elles nous ont battues, mais c'était par un cheveu'. Tant mieux, si nous sommes maintenant les négligées, parce que la pression à Szeged sera très élevée sur le premier équipage, surtout qu'il sera chez lui. Vous savez, quand 40 000 spectateurs crient pour t'encourager, parfois tu as l'impression que tu ne peux pas te permettre de perdre.

« Nous partirons donc à la chasse, et notre objectif sera évidemment d'aller les battre chez elles », a-t-elle renchéri.

Vincent-Lapointe s'est exprimée mardi au bassin olympique de Montréal dans le cadre de son dernier camp d'entraînement en sol nord-américain avant les Championnats du monde. Elle y convoitera alors ses 14e et 15e titres de championne du monde, au C1-200 m et C2-500 m. Même si elle demeure la favorite pour l'emporter, Vincent-Lapointe ne s'en fait pas outre mesure.

« J'ai 13 titres de championne du monde, mais je ne me suis jamais assise là-dessus. Je fais tout en mon pouvoir pour maintenir mon avance sur mes adversaires. De toute façon, ce n'est pas la première fois que j'ai une cible dans le dos; c'est le cas depuis 2010 », a-t-elle rappelé.

Après les Mondiaux, Vincent-Lapointe se rendra au Japon afin de prendre part aux épreuves tests en septembre. Les épreuves féminines de canoë feront leur entrée officielle au programme olympique lors des Jeux de Tokyo, l'été prochain. Quant à savoir si une participation aux JO pourrait surpasser sa victoire acquise aux Panam de 2015, Vincent-Lapointe n'a pas hésité une seconde.

« C'est sûr que cette compétition-là occupe une place particulière dans mon coeur, mais si je réussis à accomplir ce que je veux l'année prochaine (à Tokyo), alors ce serait – de loin – plus significatif, a-t-elle admis. Ceci étant dit, c'est certain que je me considère très chanceuse d'avoir pu participer aux Panam en 2015, car ç'avait été une très belle compétition. »