MONTRÉALÂ -- Devenu le chef de file de l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste, Charles Hamelin a dû se laisser convaincre avant de se lancer dans ce sport. Mais dès le moment



MONTRÉAL -- Devenu le chef de file de l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste, Charles Hamelin a dû se laisser convaincre avant de se lancer dans ce sport. Mais dès le moment où il a chaussé les patins aux longues lames, il a eu la piqûre même si les succès n'ont pas été immédiats.

Et si le patinage de vitesse est aujourd'hui une affaire de famille chez les Hamelin, son père Yves est le directeur de l'équipe de courte piste, c'est grâce au benjamin de la famille, François, également membre de l'équipe nationale.

"François a entrepris le patinage de vitesse le premier dès l'âge de cinq ans, se souvient Charles, plus âgé de deux ans et demi que son frère. C'est finalement un ami de mon frère qui m'a convaincu d'essayer à mon tour. A ma grande surprise, je suis tombé en amour avec le sport dès le départ."

Travailleur acharné, doté d'une grande force de caractère et animé de désir de repousser continuellement ses limites, Charles Hamelin réunit les qualités qui le prédisposaient à une belle carrière. Encore fallait-il qu'il soit prêt à s'imposer les sacrifices voulus.

"Vers l'âge de 15, 16 ans, je me suis rendu compte de tout ce que la compétition exigeait. J'avais plein d'amis en dehors du patinage de vitesse qui faisaient souvent la fête. Ce n'est pas évident pour un jeune de ne pas suivre les autres parce que ton sport t'oblige à plus de discipline."

Le point tournant pour l'athlète de Sainte-Julie est survenue quand il a disputé ses premiers championnats du monde juniors.

"J'avais alors 16 ou 17 ans et j'ai réalisé que j'avais le potentiel pour disputer des Coupes du monde et, pourquoi pas, me rendre jusqu'aux Jeux olympiques. Je me suis alors dit: "je veux donner tout ce que j'ai pour développer tout mon potentiel."

Sa progression a par la suite été constante. Et comme il a su éviter les blessures graves, il n'a jamais connu une saison complète sans bon résultat. En 2008-09, il a remporté huit médailles individuelles sur le circuit de la Coupe du monde (2-3-3).

Rivalité et pression

Quand il est invité à commenter la grande rivalité qui existe au sein de la très forte équipe canadienne, on ne peut passer sous silence la présence de son jeune frère François. Cette cohabitation se fait sans trop de heurt.

"Présentement, je suis plus fort que lui. Je le sais et il le sait. Mais il me rattrape", dit-il.

Assuré de sa participation aux Jeux de Vancouver avant même la tenue des sélections canadiennes le mois dernier grâce à sa troisième place aux derniers championnats du monde, Hamelin, âgé de 25 ans, est emballé à l'idée de prendre part à ses deuxièmes Jeux olympiques chez lui, au Canada. Et la pression?

"Il faut s'efforcer de tirer le bénéfice de la pression et des encouragements, prévient le médaillé d'argent du relais aux Jeux de Turin. Tous les athlètes canadiens veulent une médaille, surtout à Vancouver. Mais il ne faut pas se mettre trop de pression.

"Pour ma part, je me concentre présentement sur les quatre Coupes du monde que nous disputerons avant les jeux pour bien me préparer. L'important, c'est de rester bien concentré pendant toute la saison."

Au cours de sa carrière, Hamelin a longtemps eu pour mentor Éric Bédard, le quadruple médaillé olympique, avec qui il partageait souvent sa chambre en voyage.

"Il m'a tout appris des compétitions internationales. Il a été mon idole depuis que je suis tout jeune."

Quand il veut décrocher du patinage de vitesse, Hamelin aime bien dessiner.

"C'est un plaisir pour moi. Ça me détend parce que ça prend toute ma concentration."