L’année 2016 sera-t-elle la bonne? Charles Hamelin cumule les médailles et les titres depuis le début de sa carrière, mais il y en a un après lequel il court toujours : celui de champion du monde. Est-ce cette saison qu’il quittera enfin les Mondiaux de patinage  de vitesse courte piste avec la prestigieuse couronne manquante à son palmarès? Ses chances de réaliser cet exploit seront à Séoul, en Corée, en fin de semaine.

Le patineur de 31 ans se sent plus prêt que jamais. Il a connu une très bonne saison en Coupe du monde en totalisant six victoires, même en ratant le dernier rendez-vous de la campagne pour profiter d’une plus longue préparation en vue de Championnats du monde.

« Je suis revenu plus tôt pour pouvoir reprendre toute mon énergie en vue des Mondiaux. Nous avions un décalage horaire de l’Europe et là nous allons en Asie, ça fait beaucoup. Je voulais prendre le temps pour être au 100 % de ma forme à Séoul », a expliqué l’athlète de Ste-Julie rencontré deux semaines avant son départ pour la capitale sud-coréenne.

Charles Hamelin croit que le succès de sa saison est dû à un ensemble de facteurs positifs.

« J’ai été capable de faire des choses un petit peu différentes dans mes courses. J’ai travaillé à mieux gérer mon énergie à la fin pour être capable de décrocher des victoires. Je pense que je me suis aussi amélioré sur plusieurs points techniques. Au 500 mètres, j’ai amélioré mes départs, au 1000 et au 1500 mètres, j’ai maintenant plus d’énergie à la fin. »

Si la tête d’affiche de l’équipe canadienne parvient à ses fins et monte sur la plus haute marche du classement général des Championnats du monde 2016, il sera le premier patineur du pays à le faire depuis Marc Gagnon en 1998. Comble de bonheur, il accomplirait cet exploit en terre coréenne, là où la popularité du patinage de vitesse est comparable à celle du hockey au Canada.

Pour l’équipe!

Seulement deux patineurs porteront l’uniforme canadien lors des épreuves individuelles cette fin de semaine puisque la troisième place de l’équipe masculine a été échappée l’an dernier. C’est le jeune Samuel Girard qui accompagnera Hamelin dans sa mission. Malgré ses 19 ans, celui qui a décroché sa première médaille en Coupe du monde cette saison en sera déjà à sa deuxième participation à ce grand événement international.

Aux côtés du vétéran, il tentera de redonner au pays la chance de placer un troisième athlète sur la ligne de départ des épreuves individuelles dans un an. Pour ce faire, il doit atteindre le top-16 de la compétition qui présentera les meilleurs patineurs de chaque nation.

« D’un certain sens, ça ajoute un stress. C’est sûr que les gens autour de nous veulent que nous retrouvions cette troisième place. Je ne veux pas me mettre de pression ni trop penser à ça pour ne pas perdre de vue la compétition. D’après moi, ça va bien aller avec ce que j’ai appris durant la saison et les résultats que j’ai eus cette année. »

La « nouvelle Marianne » est confiante

Marianne St-Gelais l’avoue, elle a changé et elle ne s’est jamais sentie aussi bien à l’approche des Championnats du monde. Cette année, elle croit vraiment qu’il est possible pour elle de se retrouver dans le top-3 du classement général. Un titre de championne du monde sur une distance trotte aussi dans la tête de la patineuse qui a seulement raté le podium une fois en 12 participations à des épreuves individuelles du circuit de la Coupe du monde cette saison.

« C’est sûr que je vais être nerveuse aux Mondiaux. Je pense que c’est important que je me le dise et que je le vive, parce que dans le passé, j’ai essayé de le cacher et je me suis un peu plantée. Je me cachais derrière cette pression et le stress m’envahissait au lieu que je le laisse sortir », a confié la fierté de Saint-Félicien.

L’événement prend une importance encore plus grande cette année parce que l’athlète de 26 ans a de très grandes attentes.

« Cette année, je sens vraiment que c’est possible. Je sens que je peux avoir d’excellents Championnats de monde et c’est stressant, mais c’est aussi excitant parce que je sais que je n’ai jamais été aussi prête que ça. J’ai l’impression que cette année, je peux exceller sur les trois distances. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que ça et je suis confiante.

La patineuse attribue ses récents triomphes à tout le travail qu’elle a fait l’été dernier pour se transformer en une « nouvelle Marianne » sur la glace, une athlète plus agressive et qui est prête à tout pour gagner.

« Sans parler de médailles ni de résultats, je m’attendais à une bonne saison. Nous avons travaillé très fort, Frédérick Blackburn (entraîneur), Fabien Abejean (psychologue sportif) et moi,  sur ma technique, mais surtout sur mon agressivité et mon attitude quand je suis sur la glace. Est-ce que je m’attendais à rafler cinq médailles d’or cette année? Non. Mais ç’a été une très belle récolte! »

Marianne St-Gelais sera accompagnée de Valérie Maltais et Kasandra Bradette sur la ligne de départ des distances individuelles. Un retour heureux pour Maltais, elle qui n’avait pas participé aux courses individuelles des Championnats du monde l’an dernier. 

Audrey Phaneuf et Namasthée Harris-Gauthier feront aussi le voyage pour aider l’équipe féminine au relais.