Montréal - La Québécoise Martine Dugrenier a finalement mis la main sur une médaille d'or aux Championnats du monde de lutte féminine, samedi, à Tokyo.

Vice-championne chez les 67 kg en 2007, 2006 et 2005, la Montréalaise a pour ce faire vaincu la favorite de la foule, la Japonaise Mami Shinkai, championne asiatique en titre, en finale.

À environ 15 secondes de la fin de la période initiale, Dugrenier a réussi à marquer ses premiers points pour remporter une première bataille. En deuxième période, avec un peu plus de 40 secondes à faire et en avance de quelques points, elle était placée pour marquer de nouveau mais a préféré ne rien risquer et savourer les derniers instants du duel confortablement installée sur son adversaire.

« Je réalisais ce que j'étais en train de faire. C'était incroyable ! Une très belle fin de match », a souligné avec émotion l'athlète de 29 ans, un peu amusée par les idées des organisateurs de la compétition.

« En finale, le plateau était vraiment surprenant ! Un peu comme des boxeurs qui descendent vers le ring, nous étions derrières des rideaux, ils nous nommaient à tour de rôle et nous devions marcher vers le tapis sur une musique que nous n'avions pas choisie. Rendue au tapis, l'arbitre nous appelait. C'était spécial, ce n'est jamais comme ça d'habitude », a mentionné la nouvelle médaillée d'or.

Son affrontement le plus difficile, Dugrenier l'a disputé en demi-finale, contre la championne mondiale des 67 kg en 2002 et ancienne double championne européenne, l'Ukrainienne Katerina Burmistrova.

« Je savais qu'elle serait une adversaire assez coriace. Elle m'avait battue en 2004, en France. J'ai perdu la première période. À la toute fin, elle m'a lancée. Ensuite, ma lutte au sol a vraiment bien fonctionné. C'est là souvent que nous pouvons aller chercher le plus de points. »

Dans ses autres combats, celle qui a fini cinquième aux Jeux olympiques de Pékin (catégorie des 63 kg), a éliminé l'Indienne Suman Kundu et la Kazakhe Anna Boginskaya.

« Je pense que je ne le réalise pas encore vraiment. C'est fantastique ! Je me sentais de mieux en mieux après chaque match et j'ai finalement mis la main sur ce fameux titre. C'est un grand objectif accompli », a avoué la membre du club de lutte de Montréal.

Dugrenier, qui visait une médaille à Pékin, a ainsi conclu sa saison sur une bonne note. « À mon retour des Jeux, ma motivation était encore plus grande pour aller chercher ce titre-là. Ça n'a pas été facile, mais j'ai réussi à garder le rythme. »

La bachelière en thérapie athlétique (Université Concordia) et en éducation physique (Université McGill) s'accordera maintenant quelques semaines de repos.

« Je vais notamment passer une semaine au Yukon. Je vais voir ma soeur et mes nièces et neveux que je n'ai pas vus encore. »