Patinage de vitesse Canada a dévoilé son équipe sur courte piste qui participera aux Jeux olympiques de Vancouver en février prochain. Neuf des dix patineurs de l'équipe proviennent de la Belle Province.

Patinage de vitesse Canada a fait l'annonce officielle des dix athlètes qui participeront aux épreuves de courte piste, mercredi après-midi, à l'Aréna Maurice-Richard de Montréal. Du nombre des dix patineurs retenus, le Québec sera très bien représenté avec neuf athlètes.

L'équipe masculine sera composée de Guillaume Bastille (Rivière-du-Loup, 1500 m), Charles Hamelin (Sainte-Julie, 500 m, 1000 m et 1500 m), François Hamelin (Sainte-Julie, distances à confirmer), Olivier Jean (Lachenaie, 500 m et 1000 m) et François-Louis Tremblay (Montréal, distances à confirmer).

L'exemption médicale demandée par François-Louis Tremblay de ne pas participer aux sélections disputées à Vancouver, il y a une dizaine de jours, a été entérinée par le comité de sélection. Ennuyé par une blessure à la cheville gauche, le double olympien vivra donc sa troisième expérience olympique.

Chez les femmes, Kalyna Roberge (Saint-Étienne-de-Lauzon, 1000 m et 1500 m), Tania Vicent (Laval, distances à confirmer), Marianne St-Gelais (Saint-Félicien, 500 m) et Jessica Gregg (500m), d'Edmonton, ont obtenu leur qualification aux sélections.

Le choix discrétionnaire du comité pour sélectionner la cinquième athlète s'est arrêté sur Valérie Maltais (La Baie). Il s'agira d'une première participation olympique pour Maltais, qui, la saison dernière, avait participé aux Championnats du monde juniors et seniors. Aux mondiaux juniors de Sherbrooke, elle avait notamment mérité la médaille de bronze au 500 m, qui avait été remporté par Marianne Saint-Gelais.

Patinage de vitesse Canada est la première fédération nationale à soumettre au Comité olympique canadien les noms des athlètes qui représenteront le pays aux Jeux olympiques de Vancouver. Et c'est des mains de la chef de mission de l'équipe et ex-athlète en patinage de vitesse courte piste, la Montréalaise Nathalie Lambert, que les nominés ont reçu le blouson de l'équipe.

François-Louis Tremblay sera bien outillé

Tremblay n'a pas douté quant à sa sélection par le comité haute performance, même s'il a tout de même eu quelques inquiétudes. Comme il l'indique, sa décision de ne pas participer aux essais olympiques a été presque unanime entre les médecins, les entraîneurs, les membres du comité de sélection et lui.

« Les gens connaissaient mes performances passées et ils savaient ce que je suis capable de réussir, alors ce n'était pas un très grand risque pour moi de ne pas patiner » a soutenu le vice-champion olympique en titre au 500 m. « Malgré ça, ce n'était quand même pas la façon la moins stressante d'être sélectionné, car je n'avais aucun contrôle. Je ne voulais pas avoir à me battre contre un autre athlète devant le comité pour avoir ma place et heureusement, ça ne s'est pas produit. »

À moins de six mois d'une troisième participation olympique, le vétéran entend bien utiliser toute son expérience pour décrocher une médaille d'or olympique dans une épreuve individuelle, ce qui est le seul titre qui manque à son impressionnant palmarès.

« Maintenant, je sais que les Jeux olympiques ne sont pas une compétition comme les autres, même si on veut se convaincre du contraire », a commenté celui qui est surnommé Flou par ses coéquipiers. « En 2002, je voulais aller voir tous les autres sports. À Turin, en 2006, je voulais rester enfermé dans ma chambre et me concentrer uniquement sur mes compétitions et c'était un peu trop. Les Jeux, c'est une belle expérience de vie, mais il ne faut pas se perdre là-dedans non plus et je suis capable d'être en équilibre entre les deux. »

Olivier Jean le patineur qui sort du moule

Olivier Jean est un des six patineurs canadiens qui vivra son baptême olympique à Vancouver. Le grand gaillard aux tresses de rasta revient de loin, lui qui avait raté la saison 2007-2008 à cause d'une sévère coupure à un tendon d'Achille.

« L'objectif ne change pas, même si des fois la route pour y arriver change. Je me suis donc bien adapté. L'an dernier, j'étais surtout beaucoup plus fort mentalement et j'étais plus stable. Lorsque j'étais blessé, je ne pouvais pas travailler sur ma forme physique, alors j'ai travaillé ces aspects. »

Reconnu pour son attitude désinvolte, le patineur de 25 ans s'est présenté aux membres des médias en arborant une paire de lunettes sortie tout droit des années 1980 qui n'a laissé personne indifférent. Mais même en présentant son côté clown, le patineur de Lachenaie sait être sérieux lorsque c'est le temps. Une attitude qui lui a permis de passer à travers sa longue réadaptation.

« Le patinage de vitesse, c'est une passion, mais je suis ici pour m'amuser et rester moi-même. »

Et que les Coréens se le tiennent pour dit : Jean n'est pas du genre à avoir des complexes face à eux. « Ce sont des patineurs de vitesse comme nous! » lance-t-il, sourire en coin.

Kalyna Roberge : Des deuxièmes Jeux pour faire encore mieux

Dans le dernier droit de sa préparation olympique, Kalyna Roberge compte bien profiter des Coupes du monde à venir pour décrocher le dernier poste disponible pour participer aux épreuves de 500 m, où Saint-Gelais et Gregg ont déjà obtenu leur billet.

« Je pense que mes chances sont bonnes, mais je devrai améliorer mes départs », explique celle qui se dit désavantagée en raison de son petit gabarit, notamment parce qu'elle développe moins de puissance.

Sans utiliser le mot pression, l'athlète de Saint-Étienne-de-Lauzon fixe ses attentes personnelles de façon très élevée.

« À Turin, c'était mes premiers Jeux et je suis arrivée là avec une certaine innocence. À mes deuxièmes Jeux, je veux absolument performer. Je trouve ça un peu plus dur, car c'est maintenant ou jamais et j'ai plus à perdre » soutient la patineuse âgée de 22 ans.

« Je n'ai pas l'excuse de dire que se sont mes premiers Jeux. Ceci étant, je suis toujours aussi fonceuse, mais je réfléchis plus à ce que je veux faire. C'est moi qui me mets mes objectifs. Les Jeux sont au Canada et je sais que je suis capable d'être sur le podium, car je l'ai fait en Coupe du monde et mes adversaires seront les mêmes filles qui seront aux Jeux. »

Le circuit de la Coupe du monde s'amorcera le 17 septembre à Pékin. Après trois ans d'absence, le circuit mondial fera à nouveau escale à Montréal, et ce à compter du 5 novembre. La liste officielle des distances auxquelles participeront les athlètes canadiens aux Jeux olympiques sera connue peu de temps avant l'événement.

Visitez RDSOlympiques.ca et CTVOlympics.ca (anglais) pour une couverture complète des Jeux Olympiques d'hiver 2010 de Vancouver.