Coureur vieillissant demande de l’aide
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 18:47 vendredi, 7 août 2009. 15:29Ce n’est pas la grande forme pour moi. Je dois vous avouer que j’ai le moral dans les talons. Le droit surtout. Il me fait souffrir depuis plusieurs mois tout comme ma cheville droite. Et pourtant, je m’obstine à continuer de courir. J’essaie de me résonner, de me dire que je dois me reposer, suivre les conseils de mes proches et aller rencontrer un physiothérapeute, mais je ne le fais pas. Je m’obstine, je m’obstine, je m’obstine.
Je me souviens très clairement du moment et du lieu où je me suis blessé. C’était le 6 février dernier lors du Triathlon d’hiver de la Fondation de l’Hôpital Sainte-Justine (voir dans mes photos). RDS y avait délégué une équipe pour patiner, skier et courir. J’étais le coureur. 6 kilomètres dans les sentiers enneigés du Parc Maisonneuve, à Montréal. J’ai été un des derniers coureur à obtenir mon relais pour prendre le départ (rendons-nous à l’évidence, nous y étions pour participer, pas pour gagner) et le parcours de course était terriblement dangereux. Mes pieds s’enfonçaient jusqu’aux chevilles dans la neige mal damée. Aucune stabilité. Le soleil avait joué un mauvais tour aux organisateurs. Je me suis foulé la cheville droite. Je me souviens avoir tout donné, à quelques mètres de l’arrivée, pour dépasser Josée Lavigueur et Gino Chouinard de l’équipe de Salut Bonjour. L’honneur était sauf, nous n’allions pas terminer dernier! Notre capitaine, Yvan Ponton, était heureux.
Depuis ce temps, mon mal n’a jamais disparu. Mais j’ai continué de courir sur ma cheville. Que je le regrette maintenant. Il est vrai que j’ai des obligations que je tiens à honorer. J’ai accepté d’être porte-parole de nombreuses courses en plus d’être le fier porte-parole du programme Team In Training qui doit amener nos participants à courir un premier demi-marathon ou marathon. Je courrai avec eux à San Francisco le 18 octobre prochain. Et je ne veux pas décevoir mes collègues de la salle des nouvelles du Réseau Des Sports avec qui je ferai équipe le 26 septembre prochain pour le Relais du Lac Memphrémagog. Une course de 117 kilomètres.
Ce que j’utilise pour chasser la douleur ou pour guérir mon mal? De la glace. Beaucoup de glace. Essayez ce mélange : une tasse d’alcool à friction et trois tasses d’eau. Placez le tout dans un sac Ziploc et mettre au congélateur. L’alcool empêche le mélange de prendre en bloc. Une sorte de « slush » en résulte. C’est ainsi très facile de faire épouser au sac la forme de la cheville. Je me suis également offert un petit deux semaines de repos complet. Une première en plus de dix ans de course. Même après mes marathons, je recommençais à courir après 3 ou 4 jours de repos. Mais ce n’est pas assez.
Non ce dont j’aurais besoin, c’est d’un arrêt complet pendant une longue période. Je me motive en me disant que le 19 octobre, au lendemain du marathon de San Francisco, je pourrai vraiment me reposer.
Cette douleur me fait réaliser plusieurs choses. Premièrement, la chance que cela constitue de ne pas être blessé pour pratiquer son sport. Si ma blessure à la cheville peut guérir, je promets d’apprécier beaucoup plus chacun de mes prochains pas. Ensuite, que je vieillis. Et oui, bientôt 39 ans et il me semble que mes muscles endoloris après une course de 10km ne l’étaient pas autant il y a quelques années. La guérison était plus rapide en tout cas. Mais surtout, que je n’écoute pas mon corps. Lorsqu’un nouveau coureur me demande conseil au sujet d’un malaise ou d’une blessure, je lui recommande automatiquement d’aller voir un médecin sportif ou de prendre du repos. Pourquoi est-ce si dur de le faire moi-même? Peut-être est-ce parce que, inconsciemment, je crains de perdre rapidement la bonne forme physique que j’ai mis tant d’années à bâtir.
Et vous, chers amis, dites moi, quelle est votre attitude par rapport aux blessures? Que feriez-vous à ma place? Soyez très honnête, je vous pose la question. Vous est-il déjà arrivé de pratiquer votre sport favoris malgré la douleur en sachant très bien que ce n’était pas une bonne idée?
Remontez le moral à un coureur vieillissant… et borné!