Je pourrai maintenant dire que j’ai couru au paradis ! Et n’allez pas croire que j’exagère. Le dimanche matin 4 septembre, j’ai complété le demi-marathon (21,1km) de Kaua‘i (prononcez Kôaï), la plus ancienne île de l’archipel d’Hawaii. J’y étais avec 17 autres coureurs, mentors et entraîneurs de Team In Training.

Je digère encore cette formidable course et les merveilleux paysages que j’ai pu traverser. Ils m’ont permis de parcourir l’éprouvant parcours au dénivelé particulier. Douze kilomètres de montées suivi de 9 kilomètres de descentes ! Un parcours qui nous offrait des vues à couper le souffle sur les plages de sable blanc, les sommets anguleux des montagnes volcaniques et les foisonnantes forets tropicales.

Puisque la chaleur est omniprésente à cette période de l’année, les organisateurs avaient eu la bonne idée de donner le départ du demi-marathon (2100 coureurs) et du marathon (450 coureurs) à 6h du matin. Trente minutes avant le lever du soleil. Tous les coureurs, moi le premier, étaient fébriles à quelques minutes du départ. La concentration et la détermination se lisait sur les visages. Le parcours, tout particulièrement celui du marathon, est réputé pour être un des plus difficiles au monde. Jetez un coup d’œil au dénivelé du demi-marathon que j’ai complété et multipliez la difficulté par deux pour le marathon. Je lève mon chapeau à ceux qui l’ont terminé.



Malgré la difficulté du parcours, j’ai tout de même pris le temps d’en admirer sa beauté. Le passage près du réservoir Waità (4e kilomètre) est impressionnant. La montée très pénible juste avant la canopée du corridor d’arbres (tunnel of trees) ne m’a pas empêché d’être émerveillé par ces arbres géants. Le corridor, long d’un kilomètre, invite presque à la contemplation tellement on a l’impression de courir à l’intérieur d’une immense cathédrale végétale. Imaginez les longues branches de ces immenses eucalyptus centenaires se rejoignant au dessus de la route 520 entre les 9e et 10e kilomètres pour former un dôme protégeant les coureurs des rayons du soleil.



J’ai croisé plusieurs coqs, oiseau emblématique de l’île de Kaua’i. Il en est également le réveil matin officiel! Des milliers de coqs sauvages habitent Kaua’i et circulent librement sans jamais être embêtés. Un peu comme les vaches sacrées en Inde. Plutôt déroutant de courir et d’apercevoir ces volatiles te regarder passer. “Mais pourquoi courent-ils tous ainsi ?” semble-t-ils se demander.

Il était temps que j’arrive au 12e kilomètre pour terminer la montée et enfin entreprendre la descente que j’imaginais plus facile. Erreur ! Après avoir pompé du cœur pendant un peu plus d’une heure, voilà que la foulée change et prends du temps à s’adapter à la descente de 9 kilomètres. Les pas résonnent dans les genoux et les hanches et les crampes ne sont pas rares chez plusieurs. J’ai vu quelques coureurs n’avoir d’autres choix que de s’arrêter pour s’étirer et chasser les crampes.

Ces 9 derniers kilomètres s’effectuaient en direction de l’océan Pacifique. La vue était magnifique. Je voyais les puissantes vagues tant appréciées des surfeurs déferler sur les plages de sable blanc. J’ai finalement terminée mon demi-marathon en 1h48. Mon chrono le plus lent sur la distance, mais une de mes courses les plus satisfaisantes. J‘ai vécu un petit moment de gloire en franchissant le fil d‘arrivée lorsque l‘annonceur maison a crié que j‘étais le premier canadien (j‘ignore nous sommes combien ici!). Classement final: 94e sur 2100 coureurs. Mon entraînement des 6 derniers mois était parfait.

Après avoir reçu ma médaille, j’ai retiré mes chaussures et marché jusqu’à l’océan où j’ai demandé à un autre coureurs d’immortaliser mon moment d’euphorie. J’étais au paradis ! Les deux pieds dans l’eau chaude de Kaua’i. Quelle île merveilleuse.

Kaua’i est superbe et ses paysages paradisiaques ont servi de décor à une soixantaine de films, plusieurs biens connus (les trois films de la série Le Parc Jurassique, King Kong, Les aventuriers de l’arche perdue). D’une superficie de 1 430 kilomètres carrés, elle abrite une population de 64 mille personnes. De toutes les iles de l’archipel Hawaïen, elle est celle qui possède le plus de plages de sables blancs avec 45. Toutes sont accessibles aux visiteurs.

Je pourrais écrire des pages sur la nourriture de Kauai. J’ai eu une pensée pour mon père qui aime tant les poissons et fruits de mer. Si vous venez un jour à Kauai, essayez du ‘ahi, ‘o’io ou ‘opakapaka. Je ne vous dis pas ce que c’est, seulement que c’est délicieux !

Il est à souhaiter qu’un paradis terrestre comme Kaua’i demeure inchangé et que l’Homme n’altère pas son incroyable beauté. Les habitants de l’île la vénèrent et font attention à elle. Souvent, on les entend répéter Malama I Ke Kai (prenez soins de la mer) ou Malama I Ka’aina (prenez soins de la terre).

Je terminerai en vous disant que toute cette beauté m’a permis de réaliser l’incroyable chance que j’avais de pouvoir agir comme porte-parole de Team In Training. Au cours des 2 dernières années, j’ai participés aux marathons de San Francisco, Paris, Alaska, Rome et Kaua’i avec eux.



Pour quelle raison les participants de TNT courent-ils ? Pour sauver des vies ! C’était le cas des 17 présents ici. Chacun des pas d’Anik, Geneviève, Caroline, Marie-Claude, Andréanne, Alexandra, Louis-Xavier, Patrick, Janet, Alain, Tamara, Annabelle, Jonathan, Jason, Faith, Paul et Natacha ont permis d’amasser des fonds qui aideront les chercheurs de chez nous à travailler sur un remède éradiquant les cancers du sang. L’argent amassé contribuera également à améliorer la qualité de vie de ceux qui sont atteints du cancer.

Je ne sais pas quelle sera ma prochaine course avec Team In Training. Mais si vous avec le goût de vivre et réaliser quelque chose de grand dans votre vie, il est toujours temps de venir courir ou marcher avec nous. Madrid, Las Vegas et l’Alaska, entre autres, seront des destinations visitées au cours des 12 prochains mois.

Courir, c’est bien. Sauver des vies, un pas à la fois, c’est encore mieux.

Aloha mes amis!