L'équipe canadienne de patinage dévoilée
Récemment couronnés champions canadiens en patinage de vitesse courte piste, William Dandjinou et Florence Brunelle feront partie de la formation de 10 athlètes qui participeront au nouveau Circuit mondial de l'ISU, qui remplacera la Coupe du monde à compter du 25 octobre à Montréal.
Chez les hommes, Steven Dubois, Jordan Pierre-Gilles, Félix Roussel et Philippe Daudelin seront également de la partie. Danaé Blais, Kim Boutin, Rikki Doak et Qi Miao ont pour leur part été retenues du côté féminin.
Qi, 19 ans, participera au circuit principal pour la première fois de sa carrière après avoir été championne junior au Canada en novembre dernier. Daudelin amorcera pour sa part la saison au sein de l'équipe nationale après avoir pris part aux dernières Coupes du monde, l'hiver dernier.
Le reste d'équipe masculine n'a pas besoin de présentation. Dubois, Dandjinou, Roussel et Pierre-Gilles ont respectivement terminé aux deuxième, troisième, cinquième et septième rangs dans la course au globe de cristal, la saison dernière.
Comme l'année dernière, Dandjinou a été champion canadien en début de saison. Il a poursuivi sur sa lancée avec six médailles individuelles en Coupes du monde, dont trois victoires au 1500 m, puis a décroché le titre mondial au 1000 m.
Une saison similaire représenterait déjà un bel accomplissement, mais le Montréalais de 23 ans en veut plus.
« J'en veux plus. Ouais. Pas parce qu'un copier-coller, ce serait mauvais, mais parce qu'il y a une façon de le faire. L'année olympique arrive. Il y a des apprentissages et des situations dans lesquelles je veux me mettre avant les Jeux pour être le plus prêt. Et ça doit être fait cette année. »
Après avoir raté le début de la dernière saison afin de se concentrer sur un stage, Boutin sera de retour dans la formation à temps plein. Elle avait terminé la saison en force, le 16 mars, en étant sacrée championne pour la première fois de sa carrière. C'était au 500 m.
Elle se tourne maintenant vers les Jeux olympiques de 2026, pour lesquels elle souhaite se qualifier en mettant l'accent autant sur la performance que la santé mentale.
D'ici là, sur le circuit mondial, elle veut être la «Messi» de son équipe. C'est-à-dire «ne pas courir tous les ballons, mais courir quand c'est important.»
« On choisit vraiment nos moments pour que je sois optimale au bon moment, comme l'année passée. Pour moi, c'est plus de choisir quand est-ce que j'ai envie d'être à 100 % et d'exploiter cette forme-là, à ce moment-là. Je vois ça comme une boule d'énergie que je conserve toute l'année et quand j'ai envie de performer pour vrai, j'y vais à 100 %. »
Un nouveau globe
Si les noms restent essentiellement les mêmes, le format de la compétition changera sensiblement. Ainsi, il n'y aura plus qu'une course par distance, soit 500, 1000 et 1500 mètres, et les athlètes ne seront plus limités à deux courses. Chaque pays pourra envoyer trois patineurs par distance.
Récemment nommé entraîneur-chef de l'équipe nationale, Marc Gagnon pourrait donc avoir bien des maux de tête lorsque son équipe et lui devront établir quels patineurs participeront à chacune des courses.
« C'est un lot de défis pour un entraîneur de l'équipe canadienne avec le talent qu'on a, a lancé Gagnon. On ne peut qu'envoyer que trois patineurs par distance, ce qui fait qu'on ne peut plus donner autant d'expérience à tout le monde. »
Le relais masculin de 5000 m, celui féminin de 3000 m et le mixte de 2000 m ont également été conservés. La plus grosse nouveauté sera sans contredit la création d'un globe de cristal par équipe, qui englobera tous les points des courses individuelles et des relais.
Les Canadiens convoitent déjà ce nouveau trophée. Le directeur haute performance, Marc Schryburt, a d'ailleurs lancé que son équipe avait fait le calcul et que l'unifolié l'aurait obtenu au cours des deux ou trois dernières saisons.
La lutte devrait être serrée avec la Corée du Sud, dominante depuis des années en courte piste.
Pour l'instant, il est difficile de savoir si ce nouveau championnat par équipe changera quoi que ce soit au niveau de la stratégie, même si plusieurs patineurs canadiens s'affrontent souvent sur la glace.
Pierre-Gilles est toutefois catégorique: il ne changera pas son approche.
« Non, a-t-il répondu avec assurance. Je ne pense pas qu'il va y avoir une grande différence. On est habitués à s'entraîner ensemble. Je pense que la compétition à l'interne, c'est ce qui nous permet d'être plus performants à l'international. »
« Le fait qu'il y ait un globe de cristal par équipe, ça nous donne le goût de prouver qu'on est capable de l'avoir et ça nous pousse aussi à repousser nos limites aux relais, dont le relais mixte, une épreuve dans laquelle on n'a pas performé beaucoup à ce jour. »