MONTRÉAL - Entourée de ses proches et affichant un sourire éclatant, Cynthia Phaneuf a officiellement annoncé sa retraite du patinage artistique amateur mercredi soir.

En dépit d'une fracture de stress au dos qui l'a tenue éloignée de la patinoire depuis la saison dernière, l'athlète de 25 ans a assuré que cette blessure était complètement guérie et qu'elle n'était pas à l'origine de sa décision.

« C'est quand je suis retournée au gymnase cet été que j'ai réalisé que j'avais moins le goût de retourner sur la patinoire, a-t-elle confié. Je n'ai plus la motivation que j'avais avant, et puis j'avais de belles occasions qui s'offraient à moi et qui me donnaient le goût de sauter dans quelque chose de nouveau.

« C'est donc là que j'ai su qu'il me manquait la petite étincelle, celle dont tu ne peux te passer quand tu t'entraînes pour les Jeux olympiques. C'est tout simplement que j'ai réalisé que j'étais prête à passer à un autre chapitre dans ma vie. »

Sereine, la Québécoise a déclaré avoir accompli tout ce qu'elle souhaitait au cours de sa carrière internationale. Phaneuf a remporté son premier titre national aux Championnats canadiens en 2004, avant de répéter l'exploit en 2011. Son meilleur résultat au Championnats du monde a été une cinquième place en 2010.

« Je pense que j'ai donné tout ce que j'avais au patinage artistique. Je me suis assise à un certain moment donné - je suis partie en retraite pendant trois jours -, j'ai écrit et j'ai écrit, et je me suis demandée : 'qu'est-ce qu'il te reste à accomplir dans le patinage artistique?'. La page est restée blanche.

« J'ai atteint tous mes objectifs dans le patinage : je voulais être championne canadienne, je l'ai été; je voulais faire un top-5 aux Championnats mondiaux, je l'ai fait; je voulais participer aux Jeux olympiques, c'est fait. Alors mes trois buts que je m'étais fixés ont été atteints. »

Elle a toutefois reconnu que son souvenir le plus cher sera sans contredit sa participation aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, où elle avait pris le 12e échelon.

« C'est drôle, mais ce n'est pas tellement les Jeux olympiques eux-mêmes que la préparation qui mène à la compétition, a relaté Phaneuf. On a tellement travaillé fort sur ce projet-là, et c'est une compétition qui est tellement différente des autres - ça demande tellement d'énergie - parce que tu penses à ça 24 heures par jour, sans arrêt. Bref, la préparation m'a marquée. Je l'ai fait comme je le voulais et ç'a finalement payé quand je suis arrivée aux Championnats mondiaux, trois semaines plus tard. »

Le parcours de Phaneuf aura été marqué par de nombreuses blessures, qui l'auront notamment forcée à prendre une année sabbatique en 2006, lui faisant rater les Jeux de Turin. Elle a également reconnu avoir disputé les derniers Championnats canadiens, présentés en janvier, alors qu'elle souffrait de cette fracture de stress au dos. La patineuse de Contrecoeur avait alors terminé deuxième derrière Amélie Lacoste et avait raté sa chance de participer aux Mondiaux.

Loin d'être amère, Phaneuf a indiqué vouloir tourner la page sur sa carrière de patineuse, sans pour autant tourner le dos au sport qu'elle pratique depuis l'âge de quatre ans.

« C'est sûr que j'étudie la possibilité d'une carrière professionnelle, car j'ai donné 20 ans de ma vie au patinage », a-t-elle mentionné, en précisant qu'elle étudiait également afin de développer une carrière en communications.

Celle qui est en couple depuis quelques temps déjà avec l'attaquant des Flyers Maxime Talbot a aussi indiqué que parmi ses projets se trouvait celui de se joindre à l'école de patinage artistique de l'ex-patineuse Isabelle Brasseur, à Philadelphie - quand le lock-out dans la LNH sera levé.

Elle n'était inscrite à aucun Grand Prix cette saison, et risquait de manquer les Mondiaux en mars prochain, à London, en Ontario.