MONTREAL - Historiquement, le Québec a toujours envoyé un contingent important de patineurs de vitesse aux Jeux olympiques, particulièrement en courte piste. La cuvée qui se présentera aux Jeux de Vancouver, en 2010, ne sera pas bien différente de celles des trois ou quatre derniers Jeux. Et elle pourrait également rapporter son lot de médailles.

Les équipes nationales en patinage de vitesse ne seront pas complétées avant les sélections nationales, qui auront lieu du 8 au 18 août prochain, mais déjà, à un an de ce rendez-vous quadriennal, on peut identifier au moins cinq Québécois qui représentent des espoirs de médailles.

Une équipe masculine de courte piste entièrement québécoise? Le Québec pourrait bien fournir les cinq patineurs de vitesse de l'équipe nationale de courte piste. Les frères Charles et François Hamelin, Olivier Jean, François-Louis Tremblay, Marc-André Monette et Steve Robillard pourraient bien occuper toutes les places disponibles. Charles Hamelin est notamment monté sur le podium de huit des neuf courses auxquelles il a pris part en Coupe du monde cette saison.

"Lui et Olivier Jean sont définitivement des espoirs de médailles sur toutes les distances (500, 1000 et 1500 m) pour les prochains Jeux", analyse le directeur des programmes haute performance et olympique à Patinage de vitesse Canada, Brian Rahill.

"Les autres patineurs pourraient aussi remporter des médailles à Vancouver, mais ils y parviendraient plus dans un rôle de négligés que de favoris", a-t-il expliqué.

Tremblay, le doyen du groupe, est quant à lui un spécialiste du 500 m: champion du monde de la distance en 2005, 2006 et 2007 (vice-champion), il compte déjà quatre médailles individuelles sur la distance en Coupe du monde cette saison, dont une d'or, remportée le week-end dernier, en Bulgarie."C'est définitivement un bon espoir de médaille sur cette distance, a ajouté Rahill. Il est aussi très compétitif sur 1000 m, comme en font foi ses deux médailles de bronze gagnées lors des plus récentes étapes de la Coupe du monde."

Chez les dames, l'athlète québécoise à surveiller sera assurément Kalyna Roberge. L'athlète féminine au Canada en 2008 en patinage de vitesse connaît un début de saison difficile, largement dû à une blessure subie à l'automne, mais sa feuille de route ne ment pas: championne du monde 2007 sur 500 m, elle a remporté deux médailles de bronze sur 500 m aux Championnats du monde (2006 et 2008), en plus d'ajouter le bronze sur 1000 m en 2008. Elle vient d'ailleurs de remporter le bronze, sur 1000 m, en Bulgarie.

"Elle représente le plus important potentiel de médaille pour les prochains Jeux, admet simplement Rahill. Sur les trois distances." Cette dernière affirmation la fait décidément ressortir du lot, puisque les Canadiens sont généralement plus faibles sur 1500 m. La fédération canadienne a établi son profil de performances internationales au cours de la présente olympiade et les résultats sont probants: le Canada ne gagne presque pas de médailles sur cette distance.

"Nous comptons même diminuer l'importance des résultats sur cette distance lors des prochaines sélections nationales, a dit Rahill. Nous voulons maximiser nos chances de médailles, et les chiffres nous prouvent que ce n'est pas en misant sur le 1500 m que nous ferons cela."

De toutes les médailles gagnées par le Canada entre les Jeux de Turin et janvier 2009, entre 85 et 92 pour cent avaient été amassées sur 500 et 1000 m. On comprend facilement le peu d'enthousiasme généré par le 1500 m auprès des dirigeants de la fédération canadienne.

Rahill parle aussi longuement de Marianne St-Gelais, qu'il voit comme un espoir de médaille sur 500 m, distance dont elle est l'actuelle championne du monde et canadienne en titre chez les juniors. La jeune femme qui aura 19 ans le 17 février prochain en est à sa première saison sur le circuit de la Coupe du monde. Elle a remporté une médaille d'argent individuelle jusqu'à maintenant.