À environ trois mois du coup d’envoi des Jeux olympiques de Sotchi, trois Québécois seront en action en ouverture de la saison de Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste qui se mettra en branle vendredi, à Calgary. Mathieu Giroux, Laurent Dubreuil et Alexandre St-Jean tenteront d’assurer un maximum de places au Canada dans les diverses épreuves olympiques qui seront disputées en février prochain.

Une présence en Coupe du monde ne leur assure toutefois pas leur billet olympique. Tout se jouera aux sélections olympiques qui auront lieu à Calgary, du 28 décembre au 3 janvier.

Le temps de refaire ses preuves

Fidèle à son habitude, Mathieu Giroux a gardé le cap et a continué de respecter son plan de match à la lettre. Le vétéran est demeuré à Montréal principalement pour s’entraîner en patin à roues alignées avant de mettre le cap sur Calgary, au début juillet. « J’en ai aussi profité pour m’entraîner avec mon entraîneur chez B2Dix, Chris Rozdilsky, pour travailler de petites choses qui restaient à peaufiner. »

Année olympique oblige, l’ancien spécialiste du courte piste adopte une approche différente des dernières années. Au lieu de cibler une compétition précise où un bon résultat lui assurait sa place aux Championnats du monde, il a mis ses études en pharmacie en veilleuse afin de participer à toutes les Coupes du monde automnales. On le verra en action au 1500 m et au 5000 m.

« Avant les Jeux de Vancouver, je m’étais classé 13e au 1500 m et 14e au 5000 m, alors je vise des résultats semblables, même si je veux être un peu meilleur au 1500 m. Patiner au 5000 m est aussi une bonne préparation pour l’épreuve de poursuite par équipe, dont la distance est de 3200 m. »

Cette épreuve sera d’autant plus à surveiller que Giroux, Denny Morrison et Lucas Makowsky auront un titre olympique à défendre. Jordan Belchos, spécialiste des courses de longue distance, complétera ce groupe, ce qui ajoutera de la profondeur à l’équipe. Selon l’athlète de Pointe-aux-Trembles, la médaille d’or des trois vétérans ne leur assurera pas leur place dans l’équipe en février prochain.

« À Vancouver, nous n’étions que trois athlètes, même si nous en avions droit à quatre. Jordan n’est pas un substitut et ce sont les trois meilleurs qui seront choisis le jour de la compétition. »

Laurent Dubreuil : la fin d’un premier cycle olympique

Laurent Dubreuil sera des prochaines Coupes du monde, mais il s’en est fallu de bien peu pour qu’il passe l’automne à s’entraîner à plein temps à Québec. En effet, les dernières sélections ont failli tourner au cauchemar pour l’athlète de Lévis.

« Quelques jours avant le début des courses, je me sentais très bien. La veille, mes temps étaient plus lents à l’entraînement et j’ai ensuite commencé à faire de la fièvre, explique-t-il. La fièvre s’est poursuivie pendant toute la fin de semaine. Ç’a été des courses difficiles et j’ai dû puiser très profondément dans mes ressources pour faire quelque chose de potable. Dans les circonstances, juste de me qualifier au 500 m c’est un succès. »

Cette épreuve, au sens propre comme au sens figuré, a été plus difficile physiquement que mentalement explique l’ancien champion du monde junior du 500 m. « J’ai été capable de me battre dans des conditions difficiles et maintenant, je peux prouver à moi et aux autres ce que je vaux vraiment sur la glace. »

Un autre Québécois sera des épreuves de 500 m. Après avoir raté sa sélection olympique sur courte piste, Alexandre St-Jean a tenté sa chance sur l’anneau de 400 m et il a rapidement connu du succès.

« Je le connais depuis longtemps alors que nous faisions du courte piste ensemble, explique Dubreuil à propos du patineur de Québec. Nous sommes contents qu’il se joigne au centre d’entraînement de Québec. Il est là pour rester et il nous amène un désir de nous améliorer. Nous voulons travailler longtemps avec lui. »

Patiner contre une légende

Parmi les autres adversaires que Dubreuil et St-Jean devront battre aux essais olympiques dans moins de deux mois on retrouve l’ancienne vedette du circuit mondial, Jeremy Wotherspoon. Celui qui détient le record du nombre de victoires en Coupe du monde est sorti d’une retraite de près de quatre ans pour tenter à nouveau sa chance. Même s’il a fini 11e au 500 m des sélections des Coupes du monde automnales, Dubreuil croit que le vétéran pourrait décrocher une des quatre places que le Canada vise à Sotchi.

« Il aura peut-être besoin d’un ou deux mois supplémentaires pour se dérouiller, sauf que je pense que c’est encore faisable pour lui. C’est un peu bizarre de courser contre lui, mais je suis aussi excité à l’idée de patiner contre Jeremy. C’est un honneur, car il est le meilleur patineur de tous les temps et je suis convaincu que ça va m’aider à obtenir de meilleures performances. Il est une inspiration pour une génération de patineurs dont je fais partie. »