La gymnastique est un sport fascinant. Force, dynamisme, agilité, élégance, souplesse, équilibre, coordination, vitesse sont autant d’éléments qu’il faut maîtriser pour réussir des manœuvres qui semblent impossibles à première vue, à tout le moins pour le commun des mortels.

Félix Dolci, de l’équipe du Québec, fait partie de ces êtres d’exception qui ne semblent pas savoir que certaines lois physiques, comme la gravité par exemple, existent. Déjà tout petit, il regardait, émerveillé, ces athlètes-artistes exécuter des mouvements qui lui semblaient irréalisables. Aujourd’hui, il enchaîne ces gestes périlleux avec aisance sinon facilité. À tel point qu’il a dominé la compétition de gymnastique en remportant à lui seul 6 des 18 médailles d'une équipe du Québec qui a particulièrement brillé. La médaille d’or au concours individuel multiple, l’or au sol, à la table de saut, à la barre fixe, l’argent aux anneaux et à la compétition par équipe, soit six médailles qui s’ajoutent à ses cinq gagnées aux jeux de Prince George pour un total de 11, soit un record des jeux d’hiver, tous sports confondus.

Félix est arrivé avec plusieurs objectifs à Red Deer, dont celui d’aller chercher l’or au concours individuel multiple, une médaille difficile à décrocher. « J’ai toujours été un gars de combiné, avoue-t-il. Quand on arrive à fusionner les six appareils et à être le meilleur, pour moi ça veut dire beaucoup. » La médaille d’or à la barre fixe a aussi été très satisfaisante. « C’est un appareil où j’ai beaucoup évolué ces deux derniers mois. J’ai ajouté plusieurs mouvements de très haut niveau ce qui m’a permis de me démarquer et de gagner la médaille d’or avec un bel écart. »

Infime déception à la compétition par équipe où les Québécois ont gagné l’argent alors qu’ils visaient l’or. Ils se sont battus jusqu’au bout dans une dynamique où la notion d’équipe ajoute une pression supplémentaire à la performance individuelle. « Quand quelqu’un a de la difficulté à un appareil, il faut que ceux qui suivent adaptent leur routine en conséquence. Moi j’ai été bien formé pour ça, je réagis bien sous la pression et j’endossais à 100% mon rôle de leader. »

Félix fait équipe avec le même entraîneur, Adrien Balan, depuis ses tout débuts. Ils se connaissent bien et ont grandement évolué ensemble. « C’est un entraîneur exigeant, mais sans lui, je ne serais pas ici, affirme le gymnaste ». Le succès aux Jeux du Canada sera un élément motivateur de plus dans la carrière bien lancée de Félix. « J’avais des objectifs à long terme avant de venir ici et ils vont rester les mêmes : me qualifier pour les Jeux olympiques de 2020. Je vise ça depuis que je suis tout jeune et je vais me battre jusqu’au bout pour y aller. » Ce jeune homme passionné et bien articulé, tant dans ses paroles que dans ses gestes, a bien des chances d’atteindre ce but…

Le succès de Félix, de ses coéquipiers et des filles, est certainement dû au sérieux de leur préparation avant les jeux. On n’a rien épargné. Après les qualifications, des camps d’entrainement au Mexique et au Québec se sont succédés pour s’assurer que tous arriveraient fin prêts.

« On a eu une préparation d’enfer, explique l’entraîneur-chef chez les filles, Francine Bouffard. La fédération de gymnastique prend les Jeux du Canada très au sérieux. Elle a mis de l’argent sur la préparation en sachant que ça reviendrait si on connaissait du succès. L’or en équipe chez les filles a été très satisfaisant, ainsi que toutes les autres médailles que nous sommes allés chercher. »

Ce fut une très belle performance de l’équipe féminine, d’autant plus qu’à quelques jours du départ, la leader de l’équipe Megan Phillips, s’est blessée aux chevilles et a dû être remplacée par la substitut Gabrielle Deslauriers. Celle-ci a admirablement bien fait, allant chercher une médaille de bronze à la poutre. Chloé Lorange a endossé le rôle de leader sur le terrain et a remporté l’or aux barres asymétriques. « Nos trois objectifs ont été atteints, dit avec satisfaction Francine Bouffard, soit remporter l’or par équipe, bien faire en individuel, on a eu l’or (Chloé Lorange) et l’argent (Myrelle Morin) au combiné, et bien faire aux finales par engin où nous sommes allées chercher trois médailles. »

L’art de remplacer « mission impossible » par  « mission accomplie »!

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