MELBOURNE, Australie (PC) - Éclipsés dans l'actualité par le hockey et les autres sports d'hiver, les XVIIIe Jeux du Commonwealth de Melbourne auront permis à quelques athlètes canadiens de s'affirmer au cours des 11 derniers jours.

Certes, les chefs de file de l'équipe canadienne ont bien assumé leur rôle. Il suffit de penser au plongeur Alexandre Despatie, quadruple médaillé dont trois en or, au gymnaste Kyle Shewfelt, deux médailles d'or et une de bronze, à la paralympienne Chantal Petitclerc, médaillée d'or dans le très compétitif 800 mètres en fauteuil roulant, à la cycliste Marie-Hélène Prémont, dominante en vélo de montagne, et au nageur Benoît Huot, qui a réussi un record du monde au 100 mètres libre.

Mais ces Jeux auront surtout permis à des jeunes athlètes de se faire les dents dans une compétition de grande envergure.

Pierre Lafontaine, chef de la direction de Natation Canada et entraîneur national, avait décidé d'amener à Melbourne huit nageurs d'âge junior avec l'objectif d'assurer leur développement et de leur donner de l'expérience en prévision des Jeux olympiques de 2008. Il n'a pas regretté sa décision. Des jeunes comme les Montréalais Geneviève Saumur, 18 ans, et Mathieu Bois, 17 ans, ainsi que la Lévisienne Marie-Pier Couillard, 14 ans, ont un bel avenir devant eux s'ils poursuivent leur progression.

Audrey Lacroix, originaire de Pont-Rouge, a impressionné en améliorant le record canadien du 100 mètres papillon à trois reprises à Melbourne, ce qui lui a permis de mériter la médaille de bronze en finale.

Lafontaine avait un objectif de 12 médailles. Ses nageurs en ont totalisé 16 (1-7-8). Mais plus que le nombre de médailles, c'est la qualité des performances qui laissent entrevoir de belles choses pour l'avenir. En natation, on a eu droit à un record du monde - celui de Huot - 12 records canadiens et 21 meilleures performances personnelles.

"Maintenant, on peut commencer à rêver, a révélé Lafontaine dans son bilan. L'équipe a bien fait. Nos nageurs sont de retour au sommet et ils commencent à faire tourner des têtes."

Despatie progresse

Les plongeurs canadiens ont également fait le plein de médailles à ces Jeux, en récoltant neuf (5-1-3).

Certes, Despatie et Blythe Hartley, double médaillée d'or, étaient des valeurs sûres avant ces Jeux. Mais les jeunes Meaghan Benfeito et Roseline Filion, qui avaient surpris l'été dernier avec une médaille de bronze à la tour synchronisée aux mondiaux aquatiques de Montréal, ont démontré qu'elles n'étaient pas un feu de paille en méritant une autre médaille de bronze.

Filion, 19 ans, a également été solide en solo à la tour de 10 mètres à ses premiers grands Jeux. Elle a terminé quatrième, tout juste derrière Emilie Heymans, médaillée de bronze.

Quand à Despatie, sa médaille de bronze à la tour de 10 mètres démontre qu'il est de retour en forme dans cette épreuve après l'avoir délaissée pendant un an en raison d'une blessure au dos.

"Dans l'ensemble, je suis très content de mes Jeux, a analysé Despatie, dimanche. Au 10 mètres, je suis en train de vivre une progression et mon épreuve ici était une étape de plus. Je ne pouvais pas m'attendre à être à 100 pour cent dès mes premières compétitions. Après un an d'absence, ça prend un certain temps pour se réadapter, d'autant plus que le niveau était extrêmement fort ici."

Également à sa première grande expérience sur la scène internationale, Marie-Pier Boudreau-Gagnon a perpétué la longue tradition de succès du Canada en nage synchronisée aux Jeux du Commonwealth. L'athlète originaire de Rivière-du-Loup a remporté les deux médailles d'or à l'enjeu, en solo et en duo en compagnie de Isabelle Rampling, même si elles nagent ensemble depuis quelques mois seulement.

Les haltérophiles féminines ont également fait belle figure. Elles ont remporté deux médailles d'or (Lassen et Maryse Turcotte), trois médailles d'argent (Marilou Dozois-Prévost, Emily Quarton et Christine Girard) et une médaille de bronze (Miel McGerrigle).

"C'est l'une des plus belles compétitions où j'ai eu à agir comme entraîneur dans ma carrière, a avoué Pierre Bergeron fis. Chacune des six filles de l'équipe est allée chercher la meilleure médaille qui était à sa portée. C'est vraiment exceptionnel. En tant qu'entraîneur de l'équipe, je ne pouvais demander mieux."

Le Canada termine avec un total de 86 médailles (26-29-31). C'est 32 de moins qu'à Manchester quatre ans plus tôt. L'équipe canadienne trace néanmoins un bilan positif de ces Jeux.

"Nous avons excédé nos objectifs dans certains sports comme la natation et la gymnastique, a précisé le chef de mission, Ross Outerbridge. Bien entendu, il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer que nous avons moins bien fait dans d'autres disciplines. Citons le moment de l'année pour la tenue de ces Jeux, le long déplacement, les blessures et la malchance."

Outerbridge a également souligné qu'il ne faut pas comparer le total des médailles de cette année avec celui de Manchester en 2002 pour se faire une juste idée de la performance du Canada.

"D'une fois à l'autre, le programme des Jeux change. En 2002, nous avions remporté plusieurs médailles en judo (8) et en lutte (7), épreuves qui ne sont pas présentées cette fois. Et en haltérophilie, on décernait anciennement des médailles pour chaque épreuve (arraché, épaulé-jeté et total)."

Le prochain rendez-vous des pays du Commonwealth aura lieu en 2010 à New Dehli, en Inde.