Elles ne sont plus qu’à un match de la médaille d’or. Une seule rencontre qui les sépare de leur but ultime, une première consécration aux Jeux du Canada après deux médailles d’argent dont la dernière fut aux jeux de l’Ile du Prince Édouard, en 2009. Mais cette fois-ci, elles sont chez elles, dans leurs terres. Et il faut dire que l’équipe de soccer féminine du Québec a très bien fait jusqu’à maintenant. Aucun but accordé en quatre matches, dix-sept buts marqués dans l’intervalle, une performance pratiquement irréprochable qui les mets dans le siège des favorites.

En demi-finale, elles affrontaient la Nouvelle-Écosse, l’équipe surprise du tournoi qui a écrasé le Yukon 17 à 0 et su tenir tête à l’Alberta, et au Manitoba. Le Québec savait qu’elles auraient devant elles des adversaires déterminées, qui mettraient tout leur cœur dans le match. Et c’est ce qui est arrivé. En première mi-temps de ce match de demi-finale, le Québec a donné le ton avec un but rapide, marqué par Valérie Sanderson à la septième minute et dès lors, la possession de ballon fut leur affaire. Mais un seul but reste une marge fragile, surtout en match à élimination directe. Et on sentait bien que l’entraîneur, Rudy Doliscat, aurait bien aimé respirer plus aisément à la mi-temps … Il lui aura fallu attendre l’entrée de la réserviste Bianca St-Georges pour voir son équipe lui offrir un 2–0 qui resterait jusqu’à la fin.

L’équipe a montré beaucoup de cohésion et de profondeur. La gardienne Maryse Bard-Martel (mes excuses pour m’être entêtée à prononcer le « d » malgré les aimables consignes de la relationniste de l’équipe) n’a pas été terriblement occupée, en fait pas du tout puisqu’elle n’a eu aucun ballon à arrêter, la Nouvelle-Écosse n’arrivant pas à cadrer un seul de ses trois tirs au but. Cependant, les gardiens de but vous diront que ce sont les matchs dont il faut le plus se méfier. À force de rien faire, on se refroidit et c’est là que l’erreur guette. Mais le risque n’était pas grand au parc Sylvie D’aigle. Avec la chaleur qu’il faisait sur la surface synthétique, je doute que Maryse se soit refroidie un seul instant.

La seule menace de la Nouvelle Écosse, est venue de la puissante Sope Akindoju, dangereuse dans ses accélération, et qui a donné une bonne journée de travail à l’excellente Natasha TchekiJamgotchian qui lui a collé aux chaussures durant tout le match. L’équipe du Québec a de la profondeur et on l’a constaté avec l’entrée des réservistes qui ont bousculé l’ordre établi sur le terrain. Outre Bianca St-Georges qui a marqué le deuxième but, Marie-Mychèle Métivier a été très remuante et menaçante à chacune de ses incursions dans la surface de réparation adverse. Tout ça, avec en plus les Santarossa, Leblanc, Liguori et en fait toutes celles qui ont pris part au match, a certes de quoi rassurer Doliscat et inquiéter la Colombie-Britannique, leur adversaire en finale.

Celles-ci ont eu la mesure de l’Ontario dans leur demi-finale et l’affaire fut réglée dans la première mi-temps, avec un but crève-cœur pour les Ontariennes dans les arrêts de jeu. Elles seront à surveiller cependant. Si le Québec n’a encore encaissé aucun but, la Colombie-Britannique n’en a accordé qu’un seul. Et elle a des armes offensives redoutables, spécialement avec le trio à l’attaque formé de Harkins, Kamisha et de ……….. Des tirs lourds, un arsenal étendu, une complicité à toute épreuve peaufinée dans les rangs des Whitecaps de Vancouver, auxquels appartiennent d’ailleurs la majorité des joueuses de l’équipe.

La confrontation entre les deux meilleures équipes du tournoi promet donc un beau match, et à voir le cœur avec lequel elles se sont toutes données sur le terrain, les spectateurs ne seront certainement pas déçus.

Victoire spectaculaire au volleyball

Comme j’avais quelques heures de libres en soirée, j’ai décidé de les meubler en allant voir le match de demi-finale de volleyball masculin entre le Québec et l’Ontario. Nous avons à l‘horaire de RDS le match de la médaille d’or, tant chez les femmes que chez les hommes. Comme il y avait une possibilité que le Québec en soit au volleyball masculin, j’ai décidé d’aller me familiariser avec les joueurs, en croisant les doigts pour qu’ils gagnent leur match. Quelle magnifique idée!

J’ai assisté à un match grandiose, une de ces rencontres qui restera gravée dans mon esprit et qui a fait vivre mille émotions à tous ceux qui étaient au centre sportif de l’Université de Sherbrooke ce soir. Quand je suis arrivée et que j’ai tâté le pouls du match, de nombreuses connaissances m’ont dit que ce serait difficile pour le Québec, que l’Ontario était un adversaire redoutable et qu’il ne fallait peut-être pas trop espérer. C’était sans penser à l’effet bien réel du septième joueur, celui qui hurlait à pleins poumons dans les gradins. J’ai encore les deux tympans collés ensemble, suite aux cris d’encouragements des amateurs déchaînés. À deux pas de moi, il y avait un groupe particulièrement inspiré…

Il faut dire que le match leur a donné de quoi se mettre sous la dent. Le Québec remporte la première manche 25–19, puis l’Ontario revient dans la deuxième 25–15. Le Québec retrouve son mordant à la troisième, 25–20, mais l’Ontario résiste dans la quatrième 25–23. Il faut donc un bris d’égalité à 15 points. L’Ontario prend les devants, s’écarte à trois points, mais le Québec revient. Le toit du centre sportif a peine à tenir sur un gymnase dont les murs tremblent avec les cris et les hurlements de la foule en délire. Puis le Québec se détache et le verdict tombe : 15–10, le Québec ira en finale contre l’Alberta. Ce sera difficile de faire mieux comme intensité dramatique…pourtant… pourtant les deux équipes se sont rencontrées en match de groupe et l’Alberta l’a emporté en quatre manches. Mais les scores indiquent un peu l’allure de la rencontre : 25–16, 27–29, 26–28 et 13–25. Il y aura de la revanche dans l’air, et des partisans prêts à reprendre du service pour leurs favoris!

Jouer avec le feu

Un petit mot sur le basketball où l’équipe du Québec a encore une fois joué avec le feu. En quart de finale contre la Nouvelle-Écosse, une reprise de la finale 2009 remportée par le Québec, les hommes de Thierry Paul ont à nouveau connu un mauvais début de match. À tel point qu’à un certain moment, ils tiraient de l’arrière par plus de vingt points! Le réveil aura été tardif, mais juste à temps pour filer en douce avec une victoire de 87–83 qui les propulse en demi-finale. Il faudra cependant cesser de connaître une mauvaise première demie pour faire du rattrapage dans la seconde. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Le prochain match, la demi-finale, sera contre le Manitoba qui a battu Terre-Neuve et Labrador. Nous présenterons le match pour la médaille d’or vendredi. Je continue d’espérer que le Québec en sera.