DAEGU - Christophe Lemaitre, principal espoir français dans les épreuves de sprint des Mondiaux d'athlétisme de Daegu qui débutent samedi, va devoir faire face à l'exigence de ses propres ambitions, où deux Top 5 sur 100 et 200 m constituent son objectif minimal.

"En début d'année, je me donnais 45% de chances d'être sur le podium du 100 m. Aujourd'hui, je dirais plutôt que j'en suis à 60%". Christophe Lemaitre s'est lâché cette semaine, en amont du grand rendez-vous qui débutera pour lui par les séries du 100 m, samedi en soirée (12h45 GMT).

Cette sortie pleine d'ambition traduit toute la confiance que le natif d'Annecy (Alpes françaises) a emmené dans ses bagages en Corée du Sud.

"J'ai confiance par rapport à la saison que j'ai faite, par rapport à mon état de forme, et les meetings que j'ai pu faire", explique-t-il.

De fait, cet été le jeune athlète de 21 ans a abaissé son record de France à trois reprises depuis juin, pour le porter à 9.92.

"Au niveau chrono, les 9.90 je les avais dans les jambes depuis l'année dernière", estime-t-il. "Beaucoup de facteurs vont jouer. Certains vont profiter de l'expérience des grands championnats qu'ils possèdent, d'autres vont jouer sur la forme de la saison, mais c'est vraiment celui qui sera le plus fort dans la tête qui gagnera. Car dans des Mondiaux, c'est celui qui ne craque pas sous la pression qui l'emporte".

Serait-ce alors de l'auto-persuasion ? Car tout de même, malgré les absences d'Asafa Powell (adducteurs), Tyson Gay (hanche) et Steve Mullings (dopage), Lemaitre n'apparaît qu'à la 6e place des bilans mondiaux de l'année...

"Depuis Berlin (Mondiaux 2009, ndlr), j'ai beaucoup mûri", tranche-t-il. "J'arrive mieux à gérer. Je ne suis plus le même dans ces compétitions. Pour moi, si on compare à Berlin, je suis plus à même de faire quelque chose de meilleur. Alors je préfère me laisser porter par la confiance que j'ai, plutôt que d'être pessimiste", développe-t-il.

En 2009, lors de ses premiers Mondiaux, Lemaître s'était fait éliminer après deux faux-départ.

Après l'épreuve reine, et seulement après, le Français pourra s'intéresser au 200 m, où il sera sans doute le plus à même de titiller le podium.