Les danseurs sur glace russes Oksana Domnina et Maxim Shabalin, champions du monde en titre, sont promis au sacre olympique aux Jeux de Vancouver, s'ils ne font pas les frais d'une polémique sur leur



Les danseurs sur glace russes Oksana Domnina et Maxim Shabalin, champions du monde en titre, sont promis au sacre olympique aux Jeux de Vancouver, s'ils ne font pas les frais d'une polémique sur leur programme original, inspiré de la culture aborigène australienne.

Dès vendredi, les Russes s'élanceront sur la glace du Pacific Coliseum pour la première des trois épreuves de la discipline avant de jouer leur premier titre olympique, lundi, à l'issue du programme libre.

Champions du monde et d'Europe en titre, Domnina, 25 ans, et Shabalin, 28 ans, aimeraient succéder à leurs aînés et compatriotes, Tatyana Navka et Roman Kostomarov. La Russie est ultra dominatrice sur la discipline et, depuis son entrée aux JO en 1976, seul le sacre de 2002 lui a échappé. Ce sont les Français Marina Anissina et Gwendal Peizerat qui ont décroché l'or, devant les Russes Irina Lobacheva et Iliya Averbukh.

La discipline est à part dans le monde du patinage artistique. Déjà parce qu'elle comporte trois épreuves, la danse imposée, la danse originale et la danse libre, contre deux chez les individuels et le couple.

D'autre part, parce qu'elle est gouvernée par la hiérarchie. Il faut se montrer aux juges pour gravir les échelons. Il ne suffit pas d'être les meilleurs. Davantage liée à l'appréciation du juge, la danse sur glace est souvent au coeur de controverses.

Domnina et Shabalin, qui ont dû attendre la retraite de Navka et Kostomarov pour être sur le devant la scène, ont suscité la polémique il y a quelques semaines en raison de leur programme de danse originale.

Polémique

Leur programme est inspiré d'une musique aborigène d'Australie. Les danseurs ont présenté l'épreuve vêtus de costumes emprunté à la culture aborigène, mais à l'excès, et les visages grimés de peinture. En Australie, les "Anciens" se sont sentis offensés et ont crié à l'outrage.

Les Russes ont plaidé la bonne foi, avançant que ce n'était qu'une interprétation libre. Mais le mal était fait. Les favoris n'ont eu d'autre choix que de changer de costumes pour leur prestation à Vancouver, où la nouvelle version sera dévoilée, en espérant que les juges ne sanctionneront pas la polémique qu'ils ont provoquée.

Si tel était le cas, les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, doubles médaillés mondiaux, pourraient tirer leur épingle du jeu.

Devant leur public, tous des aficionados de la discipline, les Canadiens pourraient faire la différence avec le programme libre, le préféré des juges cette saison.

Aucun Nord-américain n'est jamais monté sur la plus haute marche du podium et les Américains Tanith Belbin et Benjamin Agosto aimeraient bien réaliser cette première. Il s'agit du seul couple monté sur le podium en 2006 présent à Vancouver. Leurs compatriotes Meryl Davis et Charlie White sont aussi très bien placés alors qu'ils ont excellé cette saison.

Habitués des surprises, les Français Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder, champions du monde en 2008, sont la grosse incertitude de ces Jeux. Les Français font leur retour quatre mois après la naissance du fils de Delobel, et 14 mois après leur dernière compétition, avec un programme inédit qui a suscité la curiosité. Ils pourraient bien un faire un coup d'éclat.