La Fédération britannique d'athlétisme (UKA) propose que les records du monde soient effacés des tablettes, dans un "Manifeste pour un athlétisme propre" publié lundi sur son site.

« J'ai rencontré Sebastian Coe (le président de la fédération internationale, ndlr) aujourd'hui (lundi) et il m'a dit qu'il était favorable pour revoir les records qui sont clairement faux", a ensuite assuré à l'agence britannique PA le président de l'UKA Ed Warner après avoir dévoilé son plan dans la matinée. "S'il peut faire ça, c'est magnifique et il faut avancer dans cette direction. Nous pensons cependant que tous les records mondiaux devraient être effacés une fois que les mesures nécessaires auront été mises en place ».

« La difficulté, c'est de décider quels records sont faux, estime encore Ed Warner. Par exemple, Flo-Jo (l'Américaine Florence Griffith-Joyner, ndlr) n'a jamais été contrôlée positif. Mais il y a de nombreux records qui sont tout simplement inenvisageables selon les standards actuels ».

Sollicitée par l'AFP, l'IAAF dévoile pourtant une position beaucoup plus nuancée dans un communiqué officiel.

« Nous accueillons cette proposition de l'UKA et sommes impatients de les suivre pour faire avancer cette mesure. Nous avons hâte de voir dans les jours qui viennent l'ensemble des recommandations », assure la fédération internationale.

« Une plus grande transparence, des sanctions plus lourdes, des suspensions plus longues, et même la remise à zéro des compteurs sur les records du monde pour lancer une nouvelle ère, nous devons être prêts à tout mettre en oeuvre pour restaurer la crédibilité dans ce sport », proposait ainsi M. Warner dans un document qui développe 14 mesures.

- Dopage: l'UKA pour la suspension à vie - Ce document prône la suspension à vie pour ses athlètes convaincus de dopage afin qu'ils ne puissent plus représenter la Grande-Bretagne en compétition.

« L'intégrité de l'athlétisme a été mis à l'épreuve comme jamais en 2015. La confiance dans ce sport est à son plus bas niveau depuis des décennies. L'UKA estime que le moment est venu pour des réformes radicales si nous voulons ramener la confiance », explique le président de l'UKA.

« L'athlétisme doit se comporter bien différemment pour se sortir de cette crise. Nous publions aujourd'hui ce manifeste. On ne reviendra pas à un sport propre dans lequel les gens ont confiance si on n'est pas préparés à être courageux, si on ne se donne pas les moyens de mettre les choses en place », poursuit Ed Warner.

« Des athlètes propres, le monde entier ne mérite rien de moins », développe-t-il encore, estimant que les marques ne devraient plus apporter leur soutien à un athlète reconnu coupable de dopage. « Ce manifeste n'est rien d'autre qu'une contribution au débat. Sans aucun doute, il y en aura bien d'autres. Ce qui compte, c'est que l’athlétisme prenne maintenant conscience de l'ampleur du problème et soit assez courageux pour prendre les mesures difficiles et radicales qui lui permettront d'assurer sa santé à long terme ».

La publication de ce manifeste intervient à trois jours de la communication par l'Agence mondiale antidopage (AMA), prévue jeudi à Munich, de la 2e partie du rapport d'une commission indépendante sur les pratiques dopantes et les faits de corruption dans l'athlétisme.

La première partie du rapport, publiée en novembre 2015, avait provoqué un séisme dans le monde de l'athlétisme, avec la révélation d'un dopage organisé en Russie et des accusations de corruption visant les plus hautes sphères de l'IAAF.