La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dans une réponse adressée à l'Agence mondiale antidopage (AMA), indique ne pas être au courant de cas de dopage autres que ceux révélés en novembre par la commission indépendante de l'AMA.

Cette affirmation intervient à trois jours du dévoilement, prévue jeudi, par la commission de l'AMA de la seconde partie de son rapport sur les pratiques dopantes et les faits de corruption dans l'athlétisme.

« Il n'y a pas d'allégation ou de suspiscion d'interférence dans aucun des milliers d'échantillons conservés par l'IAAF », explique l'instance dans une réponse écrite transmise à l'AMA et dont l'AFP a eu copie.

C'est justement sur un grand nombre d'échantillons que la commission de l'AMA doit présenter ses conclusions, jeudi à Munich.

« La commission présidée par Richard (Dick) Pound présentera ses conclusions concernant des résultats de tests sanguins provenant d'une base de données de l'IAAF ayant fait l'objet d'une fuite et des manoeuvres qui pourraient être contraires au Code de nature criminelle », avait écrit la semaine dernière l'AMA, en annonçant la tenue d'une conférence de presse.

La première partie du rapport, publiée en novembre 2015, avait provoqué un séisme dans le monde de l'athlétisme et du sport, avec la révélation d'un dopage organisé en Russie et des accusations de corruption visant les plus hautes sphères de l'IAAF.

La seconde partie dévoilera les conclusions de la commission, mandatée à la suite d'un documentaire de la chaîne allemande ARD (en collaboration avec le Sunday Times britannique) qui a alimenté la chronique la semaine précédant les Mondiaux d'athlétisme de Pékin en août dernier.

Le Kenya était au centre des interrogations et l'enquête arguait par ailleurs qu'au moins un athlète sur six médaillé aux JO ou Mondiaux (hors sprint) avait eu recours au dopage, entre 2001 et 2012, se basant sur les résultats de 12.000 tests sanguins pratiqués sur 5000 athlètes durant cette période.

« Quand nous rendrons publiques ces informations, il y aura un effet de sidération. Je pense que les gens se demanderont comment cela a pu être possible. C'est une trahison complète de ce que les gens en charge du sport devraient faire », a d'ores et déjà averti Dick Pound, président de la commission, dans la presse britannique.

L'IAAF rappelle qu'elle a été la première fédération internationale à mettre en place le passeport biologique, en 2011, en pleine collaboration avec l'AMA, et grâce justement à ces nombreux prélèvements qui n'avaient alors pas toujours valeur de tests antidopage.