ATHENES (AFP) - La sprinteuse grecque Ekaterini Thanou a été inculpée lundi par la justice grecque pour avoir fait obstacle à trois contrôles antidopages et avoir menti en affirmant avoir été victime d'un accident de moto après un contrôle raté à la veille des jeux Olympiques d'Athènes 2004.

L'athlète a été laissée libre sans aucune condition après son audition par la juge d'instruction d'Athènes, Irini Nikolaou, pour ces deux délits, a précisé la même source.

Elle est accusée de s'être soustraite à trois contrôles antidopage, à Athènes, le 12 août dernier, les 10 et 11 août à Chicago (Etats-Unis) et les 27 et 28 juillet derniers à Tel Aviv.

Son ex-entraîneur, Christos Tzekos, a également été inculpé de deux délits, pour avoir lui aussi fait obstacle au contrôle à Athènes, et avoir menti sur un accident de moto, a ajouté la même source.

La juge doit encore convoquer pour une éventuelle inculpation, sur la base des mêmes poursuites, l'alter ego de Thanou, le sprinteur Costas Kenteris.

Conseil de juges

S'ils étaient reconnus coupables, Thanou et Tzekos encourraient au maximum une peine de prison de moins d'un an, assortie d'un sursis et rachetable en vertu de la loi grecque, a affirmé leur avocat Nikos Kollias.

Il s'est félicité que la juge ne leur ait imposé aucune condition, jugeant que cela attestait "de l'absence de signes concrets de culpabilité".

Un conseil de juges doit désormais décider, dans un délai encore inconnu, du renvoi de Thanou et Tzekos en procès ou du classement de l'affaire, a-t-il ajouté.

Idoles des Grecs depuis leurs titres respectifs de champion olympique du 200 m et vice-championne olympique du 100 m en 2000 à Sydney, Kenteris, 31 ans, et Thanou, 30 ans, s'étaient retirés des Jeux d'Athènes après s'être soustraits à un contrôle antidopage inopiné au Village olympique à la veille de la cérémonie d'ouverture.

Ils ont affirmé avoir été victimes ce soir-là d'un accident de moto que la justice grecque a ensuite qualifié de "fabriqué", et ont passé plusieurs jours dans un hôpital.

Des supposés témoins de l'accident, ainsi que certains des médecins qui les ont soignés à l'hôpital, sont également poursuivis.

Kenteris et Thanou ont toujours clamé leur innocence. Blanchis en mars dernier par la Fédération grecque d'athlétisme (Segas), ils encourent toutefois auprès des autorités sportives internationales une peine de deux ans de suspension qui mettrait fin à leur carrière, après un appel de la Fédération internationale (Fifa).