MOSCOU – Le no 2 de la Fédération russe d'athlétisme a démissionné de son poste, alors qu'il fait l'objet d'une enquête dans une histoire de dopage sportif, tandis que sept athlètes sont accusés de s'entraîner en secret avec un entraîneur suspendu.

Cette affaire survient alors que le pays tente de faire lever sa suspension des compétitions internationales, imposée en 2015, à temps pour pouvoir envoyer une délégation aux Championnats du monde, en septembre et octobre.

Andrei Silnov, le médaillé d'or en saut en hauteur aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, a quitté ses fonctions de vice-président de la Fédération russe d'athlétisme et ne siégera plus au sein de son conseil d'administration. Silnov fait l'objet d'une enquête de l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (UIA), qui est responsable d'analyser les cas de dopage en athlétisme. Ni Silnov, ni l'UIA n'a voulu révéler la nature des allégations qui pèsent contre lui.

La chef de la direction de l'Agence antidopage russe (RUSADA), Margarita Pakhnotskaya, a déclaré à l'Associated Press que son agence avait identifié sept Russes – dont des athlètes de l'équipe nationale – qui se sont entraînés au Kirghizistan entre novembre et avril avec l'entraîneur Vladimir Kazarin, un ex-entraîneur étoile qui a été suspendu à vie pour dopage en 2017.

Parmi ces athlètes se trouve le coureur Artyom Denmukhametov, qui a représenté la Russie aux Mondiaux 2015. Il a été provisoirement suspendu.

Certains des athlètes demeurant au Kirghizistan étaient payés à même les fonds de l'équipe nationale, a indiqué Pakhnotskaya. L'agence tente de découvrir qui savait que ces athlètes se trouvaient avec Kazarin.

Pakhnotskaya n'a pas divulgué les noms des autres athlètes. Trois d'entre eux devraient s'en tirer avec un avertissement pour une première offense, mais quatre pourraient être suspendus en raison d'une deuxième association avec un entraîneur suspendu.

La RUSADA a ajouté avoir suspendu pour quatre ans une athlète qu'elle n'a pas nommée.

Kazarin a auparavant travaillé avec Mariya Savinova et Ekaterina Poistogova, qui ont terminé première et troisième du 800 m aux JO 2012, mais qui ont toutes deux été ultérieurement suspendues pour dopage. En 2017, le Tribunal arbitral du sport a établi que Kazarin a été en possession de produits dopants, en a fait le trafic et en a administré à des athlètes.

La Russie est suspendue des épreuves internationales d'athlétisme depuis 2015 à la suite des révélations en lien avec un système de dopage institutionnalisé, mais des dizaines d'athlètes russes ont obtenu la permission de s'exécuter sous une bannière neutre. Aucun des sept athlètes identifiés vendredi n'en faisait partie.

Ce n'est pas la première fois que des athlètes russes se rendent au Kirghizistan pour des camps d'entraînements illégaux. L'an dernier, cinq Russes ont perdu le droit de participer à des compétitions internationales en tant qu'athlètes neutres après qu'il eut été déterminé qu'ils s'y étaient entraînés sous les conseils d'un coach de marche banni.

L'IAAF a prolongé dimanche la suspension de la Russie, après que la fédération internationale eut exprimé ses préoccupations quant au recul des réformes en matière de dopage dans le pays.

En plus de la question des entraîneurs suspendus toujours au travail, l'UIA enquête sur des cas allégués de faux documents médicaux remplis par des dirigeants russes afin de fournir`un alibi à des athlètes ayant omis d'informer les testeurs de l'endroit où ils se trouvaient.