VANCOUVER - Les athlètes canadiens ont récolté plusieurs médailles d'or en réalisant de grandes prestations aux Jeux olympiques d'hiver en 2006 mais ils n'ont pu glaner celle qui a le plus d'impo



VANCOUVER - Les athlètes canadiens ont récolté plusieurs médailles d'or en réalisant de grandes prestations aux Jeux olympiques d'hiver en 2006 mais ils n'ont pu glaner celle qui a le plus d'importance aux yeux de plusieurs - une médaille dans le tournoi de hockey masculin.

Blanchi à trois reprises, notamment par la Suisse, l'équipe de hockey a été incapable de remporter une médaille à Turin. Elle a même été battue en quarts de finale pour terminer au septième rang.

"Je ne dirais pas que ce fut un désastre mais cela a certainement sonné le réveil, a dit le président de Hockey Canada, Bob Nicholson. Tout s'est joué en un match.

"On a connu notre meilleur match contre la Russie (en quarts de finale) et on a perdu. Une victoire nous permettait de jouer pour l'obtention d'une médaille mais une défaite, c'était comme un désastre."

Plus que tout autre chose, ce fut un apprentissage qui a mené à l'adoption d'une nouvelle approche en vue des Jeux d'hiver de 2010 à Vancouver.

Wayne Gretzky s'est retiré pour laisser la place à Steve Yzerman et les directeurs de l'équipe ont ensuite consacré des centaines d'heures au dépistage et à la sélection des 23 meilleurs joueurs en vue du tournoi olympique.

Le Canada avait remporté la médaille d'or aux Jeux de 2002 à Salt Lake City et à la Coupe du monde de hockey en 2004. C'est plus ou moins la même équipe qui avait pris part aux Jeux de Turin alors qu'on avait consacré moins de temps au dépistage et à l'évaluation des joueurs.

"On avait accordé plus de temps au dépistage en 2002 qu'en 2006, a dit Nicholson. On avait vu plus de joueurs et nous avions pu prendre des décisions difficiles

"La différence entre 2006 et 2010 se situe dans l'évaluation du groupe de joueurs qui forment notre équipe."

Yzerman, entre autres, a opté pour des joueurs qui évoluent ensemble dans des équipes de la LNH, ce qui pourrait créer une meilleure chimie surtout que l'équipe n'avait eu qu'une seule journée d'entraînement avant le tournoi de deux semaines qui a commencé mardi.

Il faut dire aussi que l'équipe est avantagée compte tenu que ceux qui forment peut-être le meilleur trio de la LNH, Joe Thornton, Patrick Marleau et Dany Heatley, sont trois Canadiens. De plus, les Blackhawks de Chicago fournissent à l'équipe canadienne une des meilleures paires de défenseurs en Brent Seabrook et Duncan Keith.

D'autres joueurs canadiens ont évolué ensemble avec des équipes nationales, dans des compétitions internationales pour les moins de 18 ans, des championnats juniors et ou encore des championnats de la Fédération internationale de hockey. Et sept joueurs de l'équipe actuelle faisaient aussi partie de l'équipe de 2006.

De plus, le joueur de centre étoile des Penguins de Pittsburgh, Sidney Crosby, sera à Vancouver alors qu'il avait été laissé de côté en 2006 quand il n'avait que 18 ans. Cette année, il pourrait d'ailleurs y avoir une controverse semblable impliquant le jeune Steven Stamkos du Lightning de Tampa Bay, advenant que l'équipe éprouve encore des difficultés.

Mais la direction de l'équipe canadienne croit qu'elle n'a jamais formé une équipe avec autant de bons joueurs et de profondeur, une équipe qui peut exceller dans toutes les situations, que ce soit en avantage numérique ou en désavantage numérique, ou encore lors des mises en jeu des deux côtés de la patinoire. On a mis l'accent sur une défensive mobile qui est probablement la meilleure du tournoi. Ce qu'on espère, c'est d'avoir une équipe qui s'améliorera d'une rencontre à l'autre et qui sera prêt à gagner chaque match après la ronde préliminaire.

En 2002, le Canada avait amorcé le tournoi avec une défaite contre la Suède et il avait eu de la difficulté contre l'Allemagne avant de finalement jouer avec aplomb pour filer vers la médaille d'or.

Quatre ans plus tard, le Canada avait commencé avec des victoires contre l'Italie et l'Allemagne, avait été battu par la Suisse et la Finlande puis arraché une victoire de 3-2 contre la République tchèque, avant d'incliner 2-0 face à la Russie en quarts de finale.

"On n'a jamais été sur une lancée, on n'a jamais dominé d'une présence à l'autre sur la patinoire comme le fait généralement une équipe canadienne, a dit Nicholson. Et ce n'était pas seulement qu'une ligne d'attaque, mais les quatre.

"On a pensé à cela pendant longtemps. Etait-ce à cause du long voyage? La chimie? On n'a jamais trouvé notre vitesse de croisière."

Ou encore cela s'est-il produit trop tard. Le Canada a probablement joué son meilleur match contre la Russie mais il n'aurait pas eu à affronter la Russie aussi rapidement s'il n'avait pas pris le troisième rang de son groupe dans la ronde préliminaire, derrière la Finlande et la Suisse.

Le Canada avait une bonne équipe en Italie avec Martin Brodeur devant le filet, Rob Blake et Chris Pronger à la ligne bleue, Joe Sakic, Jarome Iginla, Thornton et Heatley parmi les joueurs d'attaque.

"Je croyais presque qu'on pouvait remporter la médaille d'or avec cette équipe. Il y avait tellement de talent et de profondeur, a dit Blake. Mais quand on est dans l'obligation de gagner chaque match...

"Même quand j'ai joué au Japon en 1998, nous n'avions pas perdu un match, puis on s'était buté au gardien Dominik Hasek (la République tchèque) lors des tirs de barrage. Le fait qu'il soit nécessaire de gagner chaque match après la ronde préliminaire fait une grosse différence."