Etudes, sciences et contre-vérités
Amateurs vendredi, 21 janv. 2005. 12:15 jeudi, 12 déc. 2024. 21:48
PARIS (AFP) - Les scientifiques réunis, jeudi, par le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), en colloque au siège de l'Unesco à Paris, ont mis à mal quelques idées reçues sur différentes substances, interdites ou non par le Code mondial antidopage.
Créatine: une étude belge du Pr Jacques Poortmans réfute les allégations publicitaires proclamant que l'apport de créatine augmente la masse musculaire protéique. En revanche, cette substance, dont le statut en France demeure bâtard (n'existant pas juridiquement, elle ne devrait pas être disponible), pourrait avoir des effets sur la fatigue en cours d'exercice et la force musculaire.
A son sujet, un mystère subsiste. L'augmentation -avérée- de la masse corporelle provoquée par la prise de créatine est due pour 57 pour cent à de l'eau, selon le Pr Poortmans. "Pour les 43 pour cent qui restent, on pensait que c'était dû à la synthèse protéique mais ce n'est pas le cas", ajoute-t-il.
En ce qui concerne les risques, aucun effet délétère n'a pour l'instant été trouvé sur les 250 cas cités par les spécialistes. En revanche, "de nombreux produits peuvent contenir d'autres molécules", rappelle le Pr Poortmans qui conclut: "On vend souvent à prix fort de la camelote."
Compléments alimentaires: les substances interdites, censées avoir disparu de la composition de ces compléments, subsistent ou sont remplacées par des substances similaires masquées sous une terminologie d'herboristerie, relève le Pr Michel Rieu, conseiller scientifique du CPLD.
"Le marché est gangrené par une économie souterraine qui fait courir aux sportifs un risque de dopage", estime le Dr Jean-Pierre Fouillot (physiologiste) en rappelant, à partir d'une étude, que les compléments n'ont pas d'"effet significatif" sur les performances.
Les experts rappellent aussi qu'aux Etats-Unis, depuis 1994, tout produit vendu comme complément alimentaire peut être mis sur le marché librement avant que les autorités prouvent sa toxicité. Ce qui peut demander plusieurs années.
Salbutamol: "Une administration thérapeutique de salbutamol n'induit pas d'effet d'anabolisant chez l'homme", estime le Dr Katia Collomb à propos de cette substance utilisée de façon courante dans le traitement de l'asthme.
Mais son étude, ainsi que celle du Dr Bernard Wuyam, suggèrent que la substance augmente la puissance maximale aérobie ainsi que la résistance musculaire à la fatigue. "Le salbutamol est un bon psychotrope, plutôt euphorisant", complète le Pr Roland Jouvent pour expliquer la vogue actuelle de ce produit chez les sportifs.
Il est vrai que l'asthme, présent dans 5 à 10 pour cent de la population générale, est beaucoup plus fréquent chez les sportifs de haut niveau. Jusqu'à 50 pour cent dans certains sports d'endurance, selon une enquête déclarative évoquée par le Dr Collomb.
Créatine: une étude belge du Pr Jacques Poortmans réfute les allégations publicitaires proclamant que l'apport de créatine augmente la masse musculaire protéique. En revanche, cette substance, dont le statut en France demeure bâtard (n'existant pas juridiquement, elle ne devrait pas être disponible), pourrait avoir des effets sur la fatigue en cours d'exercice et la force musculaire.
A son sujet, un mystère subsiste. L'augmentation -avérée- de la masse corporelle provoquée par la prise de créatine est due pour 57 pour cent à de l'eau, selon le Pr Poortmans. "Pour les 43 pour cent qui restent, on pensait que c'était dû à la synthèse protéique mais ce n'est pas le cas", ajoute-t-il.
En ce qui concerne les risques, aucun effet délétère n'a pour l'instant été trouvé sur les 250 cas cités par les spécialistes. En revanche, "de nombreux produits peuvent contenir d'autres molécules", rappelle le Pr Poortmans qui conclut: "On vend souvent à prix fort de la camelote."
Compléments alimentaires: les substances interdites, censées avoir disparu de la composition de ces compléments, subsistent ou sont remplacées par des substances similaires masquées sous une terminologie d'herboristerie, relève le Pr Michel Rieu, conseiller scientifique du CPLD.
"Le marché est gangrené par une économie souterraine qui fait courir aux sportifs un risque de dopage", estime le Dr Jean-Pierre Fouillot (physiologiste) en rappelant, à partir d'une étude, que les compléments n'ont pas d'"effet significatif" sur les performances.
Les experts rappellent aussi qu'aux Etats-Unis, depuis 1994, tout produit vendu comme complément alimentaire peut être mis sur le marché librement avant que les autorités prouvent sa toxicité. Ce qui peut demander plusieurs années.
Salbutamol: "Une administration thérapeutique de salbutamol n'induit pas d'effet d'anabolisant chez l'homme", estime le Dr Katia Collomb à propos de cette substance utilisée de façon courante dans le traitement de l'asthme.
Mais son étude, ainsi que celle du Dr Bernard Wuyam, suggèrent que la substance augmente la puissance maximale aérobie ainsi que la résistance musculaire à la fatigue. "Le salbutamol est un bon psychotrope, plutôt euphorisant", complète le Pr Roland Jouvent pour expliquer la vogue actuelle de ce produit chez les sportifs.
Il est vrai que l'asthme, présent dans 5 à 10 pour cent de la population générale, est beaucoup plus fréquent chez les sportifs de haut niveau. Jusqu'à 50 pour cent dans certains sports d'endurance, selon une enquête déclarative évoquée par le Dr Collomb.