MONTREAL (PC) - Le maire Gérald Tremblay n'accepte pas la décision de la Fédération internationale de natation (FINA) de déplacer les Championnats du monde aquatique de l'été prochain et jure que son administration fournira toutes les garanties nécessaires afin que l'événement ait lieu comme prévu.

Il manque toujours 10 millions $ aux organisateurs, sur un budget total de 36,5 millions $. L'administration municipale est prête à "signer un papier" dans lequel elle s'engagerait à combler tout déficit éventuel.

La Ville entend par contre mettre sur pied d'un comité de sauvegarde qui ferait preuve de plus de transparence que le comité organisateur actuel.

"Il n'est pas question que la réputation internationale de Montréal soit entachée", a insisté le maire quelques heures lors d'un point de presse à l'hôtel de ville, quelques heures après l'annonce de la FINA.

"Nous avons un contrat avec la FINA et nous avons l'intention qu'il soit respecté", a-t-il martelé.

Les co-présidents du comité organisateur des Championnats, Roger Légaré et Richard Pound auraient bien accueilli le projet du maire et tenteraient de convaincre la fédération internationale de revenir sur sa décision.

En matinée, la fédération, dont les bureaux sont situés à Lausanne, disait pourtant avoir tout fait pour sauver les Championnats, dont les problèmes de financement font les manchettes depuis plusieurs semaines.

Dans un communiqué diffusé mercredi matin, les membres du bureau de direction et le président Mustafa Larfaoui affirmaient avoir agi pour "préserver la crédibilité" de leur organisation.

"La FINA n'a pas reçu avant le 18 janvier la confirmation que les Championnats seraient organisés par le comité de Montréal 2005 dans le respect des engagements pris et des accords signés en juillet 2001", peut-on lire dans une déclaration publiée mercredi.

"En conséquence, le Bureau a unanimement décidé de mettre fin à l'entente et d'annuler l'organisation des 11e Championnats du monde à Montréal, Québec, Canada".

Selon le ministre du Sport et du Loisir du Québec, Jean-Marc Fournier, l'engagement de la ville de Montréal pourrait faire pencher la balance et convaincre des entreprises privées de commanditer l'événement.

Il s'est cependant dit déçu du comportement du comité organisateur montréalais ainsi que de l'intransigeance de la FINA, qui a refusé de renoncer à une partie de ses revenus pour sauver l'événement.

Québec a déjà dépensé 44 millions $ pour construire les infrastructures nécessaires à la tenue des compétitions de water-polo, de natation, de nage en eau libre, de nage synchronisée et de plongeon.

En novembre, le gouvernement s'était dit prêt à fournir 12 millions $ de plus, de même qu'une garantie de prêt de 6 millions $, si la fédération internationale faisait sa part. "On ne peut pas vampiriser tout ce qui va au sport pour cet événement-là!", a fait valoir le ministre.

Dans l'attente d'un renversement de situation, le comité organisateur de Montréal 2005 s'est dit consterné et déçu de la décision de la FINA.

Nouvel appel de candidatures

Mercredi matin, la fédération a laissé savoir qu'elle lancerait un nouvel appel de candidatures pour l'événement, dont la dernière édition a connu un grand succès à Barcelone (Espagne) à l'été 2003.

L'organisme devrait faire connaître sa décision au plus tard le 15 février prochain.

De son côté, Montréal 2005 mettra fin à ses activités, non sans avoir remboursé tous les détenteurs de billets.

Les Championnats constitueraient le plus important événement sportif à avoir lieu à Montréal depuis les Jeux olympiques de 1976. Quelque 2000 athlètes et entraîneurs de 160 pays y participeraient.

Le Conseil du patronat estime ses retombées économiques à 80 millions $.

Athènes, qui a organisé les Jeux olympiques 2004, et Long Beach, en Californie, font figure de remplaçants crédibles. La Fédération allemande de natation a indiqué qu'elle allait envisager une éventuelle candidature de Munich ou Berlin.

La Fédération grecque de natation a par ailleurs annoncé mercredi qu'elle était prête à se porter candidate.

"La FINA nous a proposé d'organiser les championnats du monde et nous avons transmis la requête au gouvernement", a déclaré le porte-parole de la fédération, Fotas Chitos.