Finale sans éclaboussure
Plongeon dimanche, 2 juin 2013. 10:27 mardi, 4 juin 2013. 09:06Alexandre Despatie a annoncé sa retraite, mardi, à moins d'une semaine de son 28e anniversaire de naissance.
« Il y a eu un temps dans ma carrière de plongeon où je pensais que cette journée n’arriverait jamais. Ce n’est même pas une journée à laquelle je pensais. Mais aujourd’hui, c’est le temps pour moi de passer à une autre étape de ma vie », a déclaré Despatie dans un bref discours au cours duquel il a longuement remercié l'entourage qui l'a aidé à cheminer au cours de sa carrière de 22 ans.
Despatie a dû surmonter plusieurs blessures dans le dernier droit de sa carrière. En juin 2012, il s’était blessé sérieusement à la tête à l'occasion d'une séance d'entraînement en Espagne, mais avait tout de même pu se qualifier pour les Olympiques de Londres, ses quatrièmes Jeux.
« L’année 2012 a été mouvementée pour moi, c’est le moins qu’on puisse dire, a résumé Despatie. Après Londres, mon objectif était de continuer à plonger pour une autre année et finir aux championnats du monde à Barcelone. C’était le plan initial, mais j’ai ensuite dû être opéré à un genou, c’était là ma seule option. C’est donc devenu de plus en plus évident qu’il serait difficile pour moi de pratiquer mon sport. »
« À un certain point, j’ai simplement réalisé que le temps était venu et dès lors, j’ai été libéré d’un gros poids. Et c’est ce qui est le plus important de souligner aujourd’hui : je suis prêt. »
« Les expériences que j’ai vécues dans ma carrière, qu’elles aient été bonnes ou moins bonnes, m’ont vraiment appris ce qui va dicter le reste de ma vie. Le sport m’a tout donné. J’ai appris tellement de choses importantes qui vont m’aider dans ces prochaines étapes de ma vie », a déclaré le jeune retraité, qui souhaite maintenant poursuivre la réalisation de son « deuxième rêve », celui de faire carrière dans le monde de la télévision.
Despatie quitte la scène sportive avec deux médailles olympiques à sa collection, soit l'argent au tremplin de 3 mètres à Athènes en 2004 et à Beijing en 2008. À ses derniers Jeux, l'été dernier, le vétéran de l'équipe canadienne a pris le sixième rang au 3m synchronisé et le 11e rang de l'épreuve individuelle.
Le Lavallois avait été courroné champion du monde aux tremplins de 1m et au 3 m lors des Mondiaux de la FINA en 2005 à Montréal.
« Pour moi, Montréal 2005 a été l’une des plus belles, sinon la plus belle semaine de ma vie. En tant que plongeur, de pouvoir vivre ces deux médailles d’or avec ma famille, mes amis et les gens de Montréal. Aucun scénario n’aurait pu être plus parfait. »
Une idole, une inspiration
Despatie a fait ses adieux au monde du plongeon devant des coéquipiers auprès de qui, avec une touche d’humour, il s’est excusé pour ses sautes d’humeur lors des moments plus difficiles de sa carrière.
« Il y a quelque chose qui manque à l’entraînement quand il n’est pas là, a admis Meaghan Benfeito en riant. Roseline (Filion) et moi, on est au 10 mètres et on l’entendait quand il était fâché au 3 mètres. C’est difficile de le laisser partir, on était habituées à ça. »
« Il a eu un gros impact sur ma carrière. C’est lui qui était avec moi au 3 mètres, il était un peu mon idole, a louangé Jennifer Abel. Je le regardais plonger et je voulais faire comme lui. Il partait en vacances, il revenait et il était aussi bon. Ce que je retiens de lui, c’est son élégance et sa technique. »
« Alexandre et moi, on a vraiment eu une carrière en parallèle, remarquait Émilie Heymans, retraitée depuis janvier. On a commencé avec les Jeux du Québec et on a vécu nos derniers Jeux olympiques ensemble. Il a toujours été avec moi au cours de ma carrière et je suis vraiment heureuse pour lui aujourd’hui. »
Despatie a remercié son entraîneur et ancien coéquipier Arturo Miranda pour lui avoir appris « à se battre sans jamais abandonner », des fleurs qui lui ont rapidement été retournées.
« Il m’a enseigné tellement de choses, même s’il est plus jeune que moi, a plus tard soutenu Miranda. Quand j’étais encore actif, c’est lui qui m’a montré comment me comporter en compétition, parce qu’il est un compétiteur si féroce. Dans mon rôle d’entraîneur, j’ai découvert un athlète persévérant. Il est un modèle à suivre pour tout le monde. »