WEST VANCOUVER, C.-B. - L'ex-champion du monde de sauts Nicolas Fontaine aimerait beaucoup que son sport prenne de la vigueur sur la scène mondiale. C'est ce qu'il a déclaré lorsque La Presse Canad



WEST VANCOUVER, C.-B. - L'ex-champion du monde de sauts Nicolas Fontaine aimerait beaucoup que son sport prenne de la vigueur sur la scène mondiale. C'est ce qu'il a déclaré lorsque La Presse Canadienne l'a interviewé, plus tôt cette semaine, dans le cadre des Jeux olympiques.

Fontaine, qui a également remporté quatre globes de cristal sur le circuit de la Coupe du monde, aimerait bien qu'il y ait plus de pays à l'avant-scène.

"Pour l'instant, il n'y a vraiment que sept pays sur la scène mondiale. Ça prendrait 15 pays bien structurés pour que la compétition soit plus intéressante."

Pour celui qui dirige maintenant l'équipe nationale de développement, il y a plusieurs façons de faire des pays qui gravitent autour du noyau fort des sauts de redoutables adversaires. Il suffit seulement d'en explorer quelques-unes... et de s'assurer de ne pas se tirer dans le pied en tentant de les aider. Fontaine a d'ailleurs fait une proposition lors d'une récente réunion de la Fédération internationale de ski.

"Je leur ai suggéré de limiter le nombre d'athlètes en finale des étapes de la Coupe du monde à deux par pays. De cette façon, les Japonais, les Britanniques ou les Tchèques, que l'on voit souvent au 13e, 14e ou 15e rang du classement pourraient disputer des finales. Ca contribuerait à leur donner plus d'expérience et ça créerait une diversité sur les podiums.

"C'est certain que d'un autre côté, si je parle pour le Canada, cette règle nous priverait d'une, parfois deux places en finale. Mais ça installerait aussi une saine rivalité au sein de l'équipe."

Autre avenue qu'il trouve intéressante : le mentorat.

"Un pays plus fort pourrait prendre sous son aile un pays plus faible et travailler avec lui jusqu'à ce qu'il atteigne un certain niveau avant de le laisser voler de ses propres ailes. Par exemple, on pourrait dire aux Japonais de venir s'entraîner avec nous, l'été, à Lac-Beauport, ou de travailler ensemble sur la Coupe du monde. On pourrait former des entraîneurs pour que ceux-ci puissent ensuite mettre en place des programmes juniors. La Suisse le fait déjà un peu avec le Royaume-Uni.

"Une fois que ces pays auraient atteint un certain niveau, que ce soit après quatre, six ou huit ans, tu les laisses aller. Une chose est certaine : pour le bien du sport à long terme, il faut trouver un moyen de leur faire de la place sur la scène internationale. J'ai entendu dire que le Brésil était intéressé par le ski acrobatique. Il ne pourra pas se bâtir une équipe pour la Coupe du monde, les Championnats du monde et les JO s'il ne reçoit pas d'aide.

"Ça nous permettrait d'être un sport plus fort et plus un sport est fort, plus il jouit d'une belle crédibilité. Nous avons un sport très populaire et très spectaculaire, c'est assurément notre point fort. Mais notre point faible, c'est le manque de centres d'entraînement dans le monde. Les Russes n'ont toujours pas de rampe d'eau. Ils en auront toutefois une bientôt, à temps pour les Jeux de Sotchi.

"Il y a des avenues à explorer. Je ne prétends pas que mes idées sont les meilleures. De toute façon, il y a des gens beaucoup plus qualifiés que moi pour s'occuper des règles. Mais il faut explorer des pistes, ça c'est sûr."

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Nicolas Fontaine a pris sa retraite en février 2003 après 36 médailles en Coupe du monde (13 d'or), quatre globes de cristal et un titre de champion du monde. Il a remporté une médaille d'argent aux Jeux d'hiver d'Albertville (France), en 1992, alors que le saut y était présenté en sport de démonstration. Il a depuis mis sur pied le programme Sauts 2010, qui a permis de recruter une nouvelle génération d'athlètes dans des sports comme la gymnastique, le trampoline et le plongeon. Cette nouvelle génération, dont font partie les Québécois Olivier Rochon, Sabrina Guérin et Geneviève Tougas, représenteront très probablement le Canada aux Jeux de Sotchi.